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N°223 Chicago Blues

Juil-Août-Sep 2016

En couverture

Fantastic Negrito

Réincarne à fond

Près d’une décennie sans nouvelles. L’inquiétude a laissé place au soulagement alors que s’avance “Being Thru The Eyes Of A Child”, le deuxième album soulful de The Rebirth. Entretien avec Carlos “Loslito” Guaico, clavier, voix, producteur et tête pensante du groupe californien. Aussi rare que précieux.

Par : Nicolas Teurnier

Seinabo Sey

La portée des mots justes

Mordue de hip-hop et de neo soul, cette chanteuse suédoise aurait pu suivre une voie balisée sous le sigle R&B. Elle a préféré prendre des risques en confiant la mise en son de ses mots et de sa voix à un producteur-arrangeur inspiré, apte à conjuguer électronique et feeling. Le résultat se nomme “Pretend”, un premier album d’une acuité remarquable.

Par : Nicolas Teurnier

William Bell

Un coup de maître

Quelle heureuse surprise ! On savait que William Bell, figure tutélaire de Stax, était en forme. Qu’il avait la musique soul rivée au corps et qu’il avait des choses à raconter. De là à imaginer qu’à 76 ans il livre son tout meilleur album et peut-être le meilleur disque soul de cette année… Né à Memphis, passé par New York et installé à Atlanta, William Bell revient sur Stax et boucle la boucle de la plus belle des manières. Par la grâce d’un brillant producteur, songwriter et musicien de New York, John Leventhal.

Par : Julien Crué

Anthony Joseph

Poète à la racine

En dix ans de carrière, six albums et de nombreux concerts, Anthony Joseph est parvenu à imposer sa personnalité et son style particulier sur les scènes françaises. Originaire de Trinidad, il combine dans sa musique les sons de l’île avec des influences qui ont autant à voir avec le funk qu’avec le jazz et y ajoute l’intensité d’une écriture poétique qui a peu d’égale. À l’heure où paraît “Caribbean Roots”, son nouvel album, retour sur le parcours d’un artiste à la croisée des possibles des musiques noires.

Par : Frédéric Adrian

Dossier Chicago blues

> De la préhistoire à l’ère moderne 
Bluebird sound, âge d’or, West Side sound, l’histoire du blues de Chicago obéit à des périodes clairement identifiées. À partir de la Seconde Guerre mondiale, elle nous est même familière. Mais elle n’a pas débuté dans les années 1940, au point que ses prémices nous ramènent quelques siècles en arrière. Retour sur des mémoires voilées mais captivantes.
Par Daniel Léon

> Panorama en 50 artistes
Le blues et Chicago, c’est une histoire vieille d’un siècle déjà, avec une productivité qu’aucune autre ville dans le monde ne peut lui disputer. Alors autant vous dire que lorsqu’il a fallu établir ce panorama limité à cinquante représentants, un bon paquet de talents a été mis de côté. Mais depuis les pas des bâtisseurs de l’entre-deux-guerres jusqu’aux héritiers actuels, en passant bien sûr par des fifties en or et la relève appelée “West Side”, voici déjà un copieux parcours qui pourrait bien vous donner envie d’explorer aussi la partie immergée de l’iceberg.
Par Soul Bag

> Dans les replis du Chicago blues avec Matthew Skoller
Si la musique afro-américaine l’a saisi dans sa jeunesse à New York, c’est dans la métropole du Midwest que Matthew Skoller est devenu un acteur du blues le plus contemporain. Harmoniciste et chanteur, auteur-compositeur et producteur, ce musicien et parolier exigeant a acquis la réputation d’allier aux formes traditionnelles un regard pénétrant sur nos sociétés modernes. Il nous livre ici ses réflexions sur le monde changeant du blues de la Windy City, quelques-unes de ses admirations et un aperçu de ses activités socio-musicales.
Par Philippe Bas-Rabérin

> Jimmy Johnson : Témoignage d’un sage
Août 2014. Jimmy Johnson sort de l’ascenseur, il se met à parler, et on se retrouve projeté dans la légende. À 85 ans bien sonnés, il en paraît vingt de moins, son visage tâché de rousseur, sa voix sont sans âge, et c’est un homme aux principes de vie bien établis dans la simplicité, dans son époque, qui laisse parler sa sagesse. Et sa prudence.
Par Christophe Mourot

> Linsey Alexander : L’art de la farce
De Holly Springs à Chicago en passant par Memphis, Linsey Alexander a somme toute suivi un itinéraire classique pour un bluesman de sa génération. À l’issue d’une formation de très longue durée dans les clubs de la Windy City, il a entamé sa carrière discographique à un âge ou d’autres jouissent d’une retraite paisible. Mais ça valait la peine d’attendre.
Par Daniel Léon

> Toronzo Cannon : Cogner pour mieux sonner
Après avoir sorti deux solides albums chez Delmark, Toronzo Cannon prend son envol en publiant sur Alligator “The Chicago Way”. Fin connaisseur de sa ville et de son histoire, le chanteur-guitariste revient sur son parcours atypique ainsi que sur les raisons qui le conduisent à intégrer à son Chicago blues des influences exogènes à même de renouveler le genre et d’en assurer la pérennité.
Par Ulrick Parfum

Alexis Evans

Jumpin’ soul

La soul orchestrée connaît un renouveau bienvenu avec plusieurs formations audacieuses et énergiques. Vainqueur du Tremplin Blues des Rendez-Vous de l’Erdre en 2015, Alexis Evans a évolué du West Side blues vers la soul. Cela fait sens et il nous dit pourquoi.

Par : Christophe Mourot

Boo Mitchell

Transmission royale

Incroyable : c’est dans un ancien cinéma de 1915, transformé en studio en 1957, que la chanson la plus écoutée dans le monde aujourd’hui a été conçue ! Grâce au phénoménal succès de Uptown funk, un morceau de Mark Ronson et Bruno Mars visionné plus d’un milliard de fois sur Youtube, couronné “disque de l’année” aux Grammy et joué à la mi-temps du Super Bowl, le studio Royal de Memphis retrouve la pleine lumière. Six ans après la disparition de l’ancien propriétaires des lieux, le génial producteur Willie Mitchell, c’est son petit-fils, Lawrence “Boo” Mitchell, qui entretient la flamme. En digne héritier et en passeur impliqué.

Par : Julien Crué

JJ Thames

Mississippi girl power !

Avec son deuxième album “Raw Sugar”, la chanteuse JJ Thames met sa solide expérience acquise dans les studios Malaco au service d’une maturité artistique affirmée. Surprise ! La nouvelle diva ne vient ni du Mississippi, ni même du blues… Rencontre avec une femme attachante qui sait où elle va.

Par : Éric D.

Martha High

Voyage jusqu'à soi

Lyn Collins et Marva Whitney n’étant plus de ce monde, Vicky Anderson n’enregistrant plus, Martha High reste aujourd’hui la seule rescapée des heures de gloires d’un empire jamesbrownien dont elle fut la choriste fidèle et emblématique. Elle est surtout la seule encore en activité, celle qui, à force de sillonner le globe pour enregistrer, collectionne les visas funk sur son passeport. Son dernier périple l’a menée en Italie, là où Luca Sapio, l’élève appliqué de Tom Brenneck, lui a concocté ce qu’il convient de présenter d’emblée comme sa meilleure sortie en solitaire.

Par : Franck Cochon

Corinne Bailey Rae

Éléments terre

En prise directe avec la nature, “The Heart Speaks In Whispers” marque la magnifique renaissance de la chanteuse soul anglaise, plus terrienne que jamais.

Par : Mathieu Bellisario

George McCrae

L’amour toujours

Révisons notre histoire du disco. Quarante-deux ans après le succès planétaire de Rock your baby, George McCrae continue de souffler sur les braises du Miami sound. Son nouvel album est une réussite soul et l’homme est charmant. En attendant de le voir sur scène en Europe…

Par : Julien Crué

Leyla McCalla

Caraïbe en fleur

Personne singulière, complexe et inclassable, Leyla McCalla porte un nom écossais (reliquat colonial oblige), chante en créole haïtien, en anglais et en français cajun. Née à New York, de parents intellectuels haïtiens réfugiés, opposants à François Duvalier, elle a connu une formation musicale classique mais joue du violoncelle de manière peu orthodoxe et aussi du banjo et de la guitare. Elle s’est installée en 2010 à La Nouvelle-Orléans, “pointe avancée de la Caraïbe”, ville dont elle reconnaît qu’elle a contribué à enrichir sa personnalité.

Par : Jean-Pierre Bruneau

Curtis Salgado

Toujours debout

Avec “The Beautiful Lowdown” (Alligator), le Blues Brother de Portland dans l’Oregon nous offre une nouvelle leçon magistrale de feeling. Rencontre avec l’ancien partenaire de Robert Cray et Santana qui trace sa route de belle manière, malgré les coups durs, entre deep soul music et lowdown blues.

Par : Éric D.

Tasha Taylor

La pleine maîtrise

Publié en 2011, “Taylormade” l’avait inscrite sur la carte des artistes soul à suivre avec attention. Cinq ans plus tard, Tasha Taylor passe à la vitesse supérieure avec “Honey For The Biscuit”, magnifique album dont les compositions témoignent d’un talent arrivé à pleine maturité.

Par : Ulrick Parfum