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La parution d’une remarquable anthologie chez Frémeaux & Associés nous donne l’occasion de revenir sur un genre musical encore largement méconnu du grand public. Histoire et pistes d’écoute.
Événement : Frémeaux publie un coffret de trois CD qui dévoile l’étape parisienne de la première édition de l’American Folk Blues Festival. Le 20 octobre 1962, John Lee Hooker, T-Bone Walker, Memphis Slim, Sonny Terry, Brownie McGhee, Helen Humes, Shakey Jake, Willie Dixon et Jump Jackson investissaient l’Olympia. Retour sur un concert et une tournée historiques.
Révélée au début des années 2000, la douceur chaude et enveloppante du timbre de Lizz Wright a conquis de nombreux auditeurs sensibles à son ancrage gospel comme à ses florissantes explorations jazz, soul, folk, blues. “Freedom & Surrender”, son nouvel album, prolonge un parcours personnel tracé par sa plume et celles d’un entourage qui compte. Car si à 35 ans la chanteuse reste profondément attachée à ses racines, c’est bien toujours une soif d’ouverture qui anime ses envies créatrices. Balade dans les pas d’une artiste qui vibre les pieds sur terre.
Du prodige adolescent qui enflammait les clubs de Houston à la figure légendaire qui continue à propager le son texan sur les scènes du monde entier, il semble que Roy Gaines ait vécu bien plus qu’une seule vie. Impossible d’un seul entretien, même à rallonge, de suivre en détail un parcours qui le voit tour à tour jeune loup du rock and roll naissant, routard du chitlin’ circuit, jazzman émérite et requin de studio pour les plus grands – sans oublier une carrière d’acteur à laquelle il est très attaché. C’est cependant le blues qui reste le motif de base de la carrière de celui qui se définissait, il y a quelques années, comme « bluesman pour la vie »…
C’était un instrumentiste plein de finesse et de swing, un homme de scène dont la silhouette de cowboy texan et le style dynamique alliaient la rigueur d’un métronome à une pincée d’humour. Clarence “Gatemouth” Brown, disparu le 10 septembre 2005 à l’âge de 81 ans, avait perdu sa maison louisianaise sous l’impact de l’ouragan Katrina et regagné avant de s’y éteindre le Texas où il avait grandi. Comme le rappelle l’interview (inédite) qui suit, réalisée en septembre 2000, ce musicien haut en couleur ne manquait pas d’idées arrêtées (“positives”, disait-il) sur divers sujets. On y retrouvera son absence de fausse modestie, sa relation d’amour-haine avec le blues dont il était un guitariste hors pair, les traces de sa rivalité avec T-Bone Walker ou encore sa passion des orchestres de la swing era.
Lecteurs-discophiles, vous avez sans doute déjà croisé le nom de Kevin McKendree. En vingt ans, le pianiste-organiste américain a en effet enregistré avec une pléiade de grands noms du blues, de la soul et du rock : Tom Principato, Curtis Salgado, Tad Robinson, Delbert McClinton, Mike Henderson, Teresa James, Tinsley Ellis, Watermelon Slim, The McCrary Sisters… Aussi discret que talentueux, McKendree fait partie de ces musiciens dont la seule présence rehausse automatiquement la qualité de la séance à laquelle ils participent.
Avec ses visuels kitsch et ses titres parfois plein de clochettes et de bons sentiments, l’album de Noël a été le passage obligé de bien des labels américains. Logique donc que Daptone donne aussi sa version neige et guirlandes de ses productions analogiques. Avec au micro, la seule, l’unique, Miss ! Sharon JJJJJooooooones !
C’est l’un des grands saxophonistes français. Son truc, l’improvisation. Toujours en quête de rencontres, Raphaël Imbert s’est rendu dans le sud des États-Unis découvrir des musiciens locaux détenteurs de racines profondes, jouer et improviser avec eux. “Music Is My Home” (Jazz Village) est né de cette aventure associant deux vétérans du blues issus de la Music Maker Relief Foundation, Big Ron Hunter et Alabama Slim, deux jeunes musiciennes de La Nouvelle-Orléans, Leyla McCalla et Sarah Quintana, ainsi que la batteuse française Anne Paceo.
Récompensé aux Rendez-Vous de l’Erdre et à Blues sur Seine, Max Sugar Blanck a eu comme il le dit “des expériences cool”. L’envie d’apprendre lui a fait faire des rencontres étonnantes. Il raconte.
Long et périlleux est parfois le chemin qui concrétise la sortie d’un album. Sly Johnson en sait quelque chose. “The Mic Buddah”, son deuxième exercice de style(s) en solo, arrive non sans quelques retouches, et quelques doutes. Ceux d’un artiste en perpétuelle évolution. Entre soul et hip-hop.
Venu promouvoir son nouvel album “Everybody Wants A Piece” (Provogue), Joe Louis Walker évoque aussi pour nous la mémoire de celui dont il fut un disciple et un proche, B.B. King.
Découverte au début de la décennie par la grâce d’un album en hommage à Nina Simone, la chanteuse canadienne est devenue au fil des années une habituée des scènes françaises, et même un grave accident survenu en 2013, lorsqu’elle est foudroyée chez elle par un orage, n’a pu ralentir une carrière en plein développement. La sortie d’un nouvel album très réussi est l’occasion de rencontrer une artiste passionnée et pétillante.
Partout où il se produit, Sugaray subjugue le public par son énergie communicative. Rencontre avec celui qui affirme que le blues, ce n’est pas seulement jouer ou chanter mais c’est aussi et surtout être un “entertainer”.
Hommage et extraits d’interview du grand gentleman, orfèvre en chef de la musique de La Nouvelle-Orléans, qui s’est éteint le 10 novembre.
Lors de notre précédente rencontre avec Gary Clark Jr., son premier album pour une major était sur le point de sortir. Trois ans après et malgré un succès qui ne se dément pas, le Texan n’a pas changé : toujours aussi cool et toujours autant attaché à sa ville d’Austin, où il a enregistré son dernier disque “The Story of Sonny Boy Slim”. L’homme sait d’où il vient et, indéniablement, où il va…