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Chroniques / 06.05.2021

Lucky Daye, Table For Two

Ça “matche” à la table de Lucky Daye. Pour donner suite à un premier album prometteur (“Painted”, 2019), le trentenaire californien invite tour à tour des chanteuses qui ont du répondant. Ça commence très fort avec Yebba qui étend ses ailes le long d’une merveille de rythmique élastique signée D’Mile. Lucky Daye y débarque en majesté, posé, aérien, champion d’un falsetto divin hérité de saint Marvin.

Sur un épais matelas saturé d’infrabasses et lardé d’une guitare grainée, Tiana Major9 est impériale pour donner son point de vue sur la rupture (On read). Mahalia prend du plaisir à guider la belle structure de ce My window qui fait un clin d’œil à Anne Peebles. Lucky Daye, tel un poisson dans l’eau, y prend un relais passionné au détour d’un break. Son timbre s’entrecroise à merveille avec l’acidulé d’Ari Lennox quand tous deux s’emparent d’une boucle hypnotique héritée de Curtis Mayfield. Après une telle intensité, les deux derniers titres, avec Queen Naija puis Joyce Wrice, apparaissent moins notables, mais on tient là un beau tableau d’un artiste qui sait briller en partageant la lumière. 

Nicolas Teurnier

Note : ★★★½
Label : RCA
Sortie : 12 février 2021

Lucky DayeNicolas TeurnierSoul Bag 242