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Brèves / 02.05.2011

Live from the States : Down by the Riverside

Impossible de quitter Clarksdale sans passer par le bien nommé Riverside Hotel, situé sur la rive d’une Sunflower encore bien gonflée après le passage de la tempête. Et il est à nouveau question de Bessie Smith… Car en 1937, la chanteuse expirera dans ce qui est alors un hôpital, et qui sera donc transformé en hôtel en 1944. Depuis, rien ne semble avoir changé. Une vague enseigne, un porche encombré d’objets qui n’ont pas trouvé le chemin de la décharge, un large fauteuil métallique dans lequel nous attend Frank « Rat » Ratcliff. Un gérant qui nous accueille plutôt froidement, nous expliquant que des journalistes venus précédemment n’ont pas toujours rendu compte avec justesse de leur visite des lieux. Sans compter qu’ils ont préféré loger ailleurs… Prenant progressivement confiance, « Rat » insiste sans jamais élever la voix : « C’est pourtant ici que l’histoire s’est écrite, il ne faut pas se fier à l’apparence extérieure. » Et de nous conduire dans des chambres effectivement propres et bien entretenues. Pour ce qui est de l’histoire, jugez plutôt : « Voici la chambre de Muddy Waters, celle de Robert Nighthawk, celle de John Lee Hooker, celle d’Ike Turner… Le mobilier n’a pas changé, c’est celui de ma grand-mère, j’ai seulement investi dans la literie. » Forcément, ça calme. Et il nous quitte sur cette sentence : « And don’t forget, don’t judge a book on its cover. »

The Blues Fools (Co & Dan).