;
Chroniques / 10.06.2019

Little Simz, GREY Area

Si l’album précédent perdait du souffle dans la longueur, celui-ci tranche dans le vif et va à l’essentiel. Organique, brut, affûté. Un coup de poing funky et dirty animé par une urgence de feu. Drumming tendu, basse anguleuse et menaçante, éclaboussures de phrases chocs : Offence et Boss lancent l’assaut façon Rage Against The Machine. Sauf qu’avec Simbiatu Ajikawo, alias Little Simz, il est question de « boss with a fuckin’ dress ».

La rappeuse londonienne de 25 ans remise ensuite sa hargne et convie l’ironie le temps d’un Selfish qui groove fluide et soul en compagnie de Cleo Sol. Et puis s’avance le sombre et saisissant Wounds, avec son motif de guitare traînante qui rappelle un vieux Parliament, ses cordes qui s’enfuient pour mieux souligner… Et que fait Simz de la lumière apportée par un entêtant refrain soul teinté reggae (Chronixx au chant) ? Elle s’en sert pour rebondir, et là voilà qui assène, qui appuie, qui accélère.

Plus loin dans l’album, le ton se redurcit nettement. Débit à couper le souffle, narration impressionnante, richesse d’arrangements et trouvailles de mises en place. Jusqu’à l’envol soul en compagnie de Michael Kiwanuka. Album brûlant.

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★½
Label : Age 101
Sortie : 1er mars 2019

funkhip-hopLittle Simznew albumNicolas TeurniersoulSoul Bag 235