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Brèves / 06.05.2014

L’histoire de Joe Barry en DVD

Dix après sa mort, le chanteur et guitariste Joe Barry (1939-2004) reste présent dans la mémoire de tout amateur de musique néo-orléanaise, dont il a été un acteur au tournant des années 1950 et 1960 dans plusieurs genres, du cajun au rock ‘n’ roll en passant par le blues, la country et le swamp pop. Né Joseph Barrios à Cut Off en plein bayou (son père chasse l’alligator et le rat musqué), il apprend la guitare à huit ans. Baigné de musique cajun mais également fan de Ray Charles, il vient à La Nouvelle-Orléans où il fait évoluer son style en découvrant la richesse musicale de la ville. Il forme un groupe, les Dukes of Rhythm, et joue avec les Del-Phis, enregistrant pour la première fois en 1960. Amené à côtoyer les producteurs Cosimo Matassa, Floyd Soileau et le sulfureux Huey P. Meaux, il obtient le succès l’année suivante en reprenant le classique de la country I’m a fool to care, apparaissant également sur un enregistrement avec Dr. John. Il poursuit sa carrière dans les années 1960 avec moins de réussite, se disant déçu du système, mais il a aussi la réputation d’être instable et imprévisible. Au gré d’une existence peu linéaire, il exercera d’ailleurs diverses activités pas toutes avouables, se faisant proxénète, mercenaire au Nicaragua ou encore prêtre. À moins qu’il ne s’agisse de légendes… En tout cas, après une longue parenthèse, on retrouve sa trace en 1977, date à laquelle Meaux tente de relancer sa carrière musicale, ce qui se traduit par la sortie de deux albums, « Joe Barry » et « Sweet Rose of Sharon ». Mais il s’efface à nouveau, semble connaître une vie miséreuse d’où il sort ponctuellement pour se produire çà et là, se consacre un temps à la religion et retourne finalement à Cut Off. Sérieusement diminué par des problèmes de santé à la fin de sa vie, il réalise en 2003 le CD « Been Down That Muddy Road », qui sera son testament puisqu’il décède l’année suivante. Quatre ans plus tard, Carol Carimi Acutt réalise le film Been Down That Muddy Road: The Legend of Joe Barry, qui retrace son parcours. Mais ce qui motive la publication de cette news, c’est que le documentaire de soixante-dix minutes est disponible depuis le 25 avril 2014 en DVD (Tuff City Films/Night Train International). L’occasion est belle de (re)découvrir l’histoire pour le moins singulière de cet artiste. Toutes les informations figurent à cette adresse.