;
Live reports / 17.07.2017

Lettuce

C’est l’événement de l’été pour les amateurs de funk moderne (avec la tournée de Dumpstaphunk, qui hélas ne passe pas par la région parisienne) : la première venue en France du groupe funk originaire de Boston Lettuce, quinze ans après la parution de son premier album !

Bonne surprise : c’est un New Morning plein à craquer qui attend le groupe, malgré la difficulté pour le public français à accéder à leurs disques (mais qui achète encore des disques, de toute façon ?). Moins bonne surprise : c’est sans son guitariste fondateur Eric Krasno (également membre de Soulive) qu’il se présente scène, sans que cette absence soit expliquée ni même mentionnée… Mais tout cela est vite oublié, tant l’équipe effectivement présente (Ryan Zoidis (saxophone), Eric Bloom (trompette), Adam Smirnoff (guitare), Neal Evans (claviers), Erick Coomes (basse), Adam Deitch (batterie)) remplit le contrat : proposer une bonne tranche de funk instrumental, sans additif ni compromis.

Impossible, faute de connaissance suffisante de la discographie du groupe, d’identifier chaque titre, mais le répertoire est a priori emprunté aux différents albums de celui-ci, dans des versions allongées sans être pour autant délayées par les interventions des différents solistes. Si l’ensemble ne fait pas dans la nuance – pas de ballades ou de tempos moyens au programme –, il fait preuve d’une telle maîtrise de la dialectique tension-détente qu’il évite toute sensation de répétition et qu’il emporte facilement le public, entre frénésie – la piste de danse transpire ! – et inspiration – tous les musiciens sont d’excellents solistes, et l’alternance entre les passages cadrés et les improvisations, collectives ou individuelles, est naturelle. Les contraintes de la vie quotidienne m’interdisent de prolonger la soirée au-delà du premier set – quel dommage d’ailleurs de les obliger à s’interrompre après une heure –, mais j’en reprendrai une dose dès le lendemain au North Sea Jazz Festival – dans une salle grande comme Bercy, léger contraste avec le New Morning ! – et espère bien que cette première visite n’est que le début d’une longue série…

Frédéric Adrian