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Live reports / 16.03.2020

Lettuce, New Morning, Paris

25 février 2020.

Une virée trippante servie entre deux tranches du musculeux The force, avec cette mise en jambe de quinze minutes, Lettuce annonçait la couleur de ce qu’allait être leur seulement deuxième passage par la France en vingt ans d’existence. 

Le funk baraqué de “Crush” mis sur le côté, c’est dans les dédales mystiques de “Elevate” qu’une fois refermées les portes d’un New Morning surcomplet, le groupe aux yeux rouges allait emmener son public. Dans un funk progressif aux ambiances chamaniques et aux morceaux souvent complètement remaniés qui ne conserveraient plus comme point d’accroche que leur thème d’origine. Usage d’effets sur les claviers de Nigel Hall, la paire cuivrée Ryan Zoidis et Eric Bloom, la guitare Adam “Shmeeans” Smirnoff : à mesure des titres se distordait la réalité, se modifiait l’ADN sonore des instruments, spatialisant le lieu, faisant du dessous le dessus en inversant sol et plafond.

Gardant le contact avec la base en reprenant Everybody wants to rule the world de Tears For Fears, Lettuce trimbalait son funk de Chicago à Minneapolis, de La Nouvelle-Orléans au Bronx, empruntant des labyrinthes de six-cordes gardés par les cerbères rythmiques Adam Deitch et Erick Jesus Coomes, l’homme qui derrière ses lunettes noires livra un impressionnant jeu de scène consistant à des aller-retours d’avant en arrière.

Pas de Phyllis en rappel, mais un medley de quelques jamesbrowneries, qui voyait Nigel Hall sortir de sa tanière noire et blanche pour taquiner le micro et Deitch frapper avec plaisir sur le Funky drummer. Peut-on décemment parler avec des gens qui ne connaissent pas Lettuce ? La question mérite d’être posée…

Texte : Franck Cochon
Photos © Fouadoulicious

Erick Coomes
Ryan Zoidis, Eric Bloom
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