Mardi 5 juillet, la soirée big bands est prometteuse et ne déçoit pas. En ouverture, l’Amazing Keystone Big Band, fort de ses 17 musiciens dont la moyenne d’âge est largement inférieure à 30 ans, fait déjà preuve d’un savoir-faire certain et d’un sens abouti de l’orchestration. C’est souple et souvent groovy, et même si ça reste parfois un peu académique, nul doute qu’il faudra compter avec cette formation à l’avenir. On passe donc un très bon moment rehaussé par les interventions de Rhoda Scott (décidément, quelle organiste !), du vibraphoniste Michel Hausser (84 ans dont 62 de carrière…) et de la chanteuse Cécile McLorin-Salvant (élevée aux États-Unis, d’où une technique vocale très affirmée). En deuxième partie, les big bands de Laurent Mignard et de Michel Pastre ont décidé de faire revivre « Battle Royal », du titre d’un disque également appelé « First time! The Count Meets The Duke » sorti en 1961. Lors d’un hommage bien plus crédible que celui de Bitches Brew Beyond 72 heures plus tôt, les deux orchestres font d’abord donner les cuivres (une vingtaine au total) comme aux plus belles heures du swing de Basie et d’Ellington. Cinquante après, la bataille est royale mais également pacifique, les solistes trouvant tous leur place pour s’exprimer et échanger dans une ambiance pleine de ferveur et de groove. Il y sera même question de blues, mais patience, nous y reviendrons bien sûr dans nos comptes-rendus…

Daniel Léon