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Brèves / 29.09.2011

Les droits européens prennent 20 ans de plus !

C’est un peu passé inaperçu, on s’y attendait et c’est donc officiel depuis une quinzaine de jours. L’Union européenne a validé l’extension des droits voisins (sans entrer dans le détail, depuis 1985, des droits connexes à ceux des auteurs étendus aux artistes-interprètes, aux producteurs et aux médias audiovisuels) sur une période qui passe de 50 ans à 70 ans. Adoptée malgré l’opposition de huit pays, et nous y reviendrons plus longuement dans notre prochain numéro, cette directive n’est pas porteuse de bonnes nouvelles. Elle favorise d’abord les compagnies discographiques effrayées de voir les œuvres à succès des années 1960 (dont la vague pop des Stones, des Beatles, sans oublier le British Blues Boom qui nous touche de plus près…) entrer dès cette décennie dans le domaine public. Lesdistes compagnies oubliant au passage qu’elles ont également le devoir d’assurer la promotion et le développement des carrières des artistes émergents… Quant au domaine public, il s’en trouve fortement affaibli car c’est l’ouverture à la culture qui subit un coup de frein. En entrant dans le domaine public après 50 ans, les œuvres profitent souvent d’un regain de diffusion, d’un éclairage nouveau et donc d’une reconnaissance qui touche le plus grand nombre car elles sont encore présentes dans la mémoire collective (et « accessibles » artistiquement). Les condamner à 20 ans de plus revient à les plonger plus vite dans l’oubli.

Daniel Léon