;
Live reports / 13.06.2014

Lee Fields & The Expressions

Grosse affluence et concert à guichet fermé pour le retour sur une scène parisienne, après dix-huit mois d’absence, de Lee Fields, toujours accompagné, comme sur disque, par ses Expressions.

C’est la chanteuse Cherry Boop qui ouvre la soirée avec ses Sound Makers. Le court set d’à peine une demi-heure est consacré au répertoire du très bon premier album du groupe. Sans parvenir à restituer tout à fait l’aspect très poli du disque, le résultat est plutôt convaincant, notamment sur les titres les plus rapides. Le jeu de scène limité de Cherry Boop et un chant qui peine par moments à se projeter pleinement, au risque d’être noyé par l’orchestre, limitent un peu l’impact, mais rien qui ne peut se régler au fil des concerts.

 


Cherry Boop

 

Aucune difficulté de ce genre pour Lee Fields, qui lui succède après un court entracte et un instrumental assuré par des Expressions toujours aussi pertinents malgré un son pas vraiment à la hauteur. Censé marquer la sortie du nouveau disque de Fields, le concert est largement dédié au répertoire de celui-ci, avec quelques clins d’œil aux deux albums précédents. Pas totalement convaincantes sur disque, les chansons d’ “Emma Jean” prennent toute leur dimension sur scène, portées par un Fields dont l’implication ne semble pas décroître avec les années – malgré une carrière professionnelle engagée par un premier single il y a maintenant 45 ans ! Si Fields ne perd pas de temps, attaquant à plein régime le concert dès le premier morceau, il atteint un niveau encore supérieur en terme d’intensité au bout d’une demi-heure, notamment sur Don’t leave me this way. Plutôt cliché sur le disque, la ballade trouve ici, par la force de conviction de Fields, une force émotionnelle qui la rapproche des standards du genre signés par Otis Redding ou James Brown. Accueillie par des cris d’enthousiasme du public, la reprise de JJ Cale Magnolia confirme son statut de nouveau classique du répertoire de Fields.

 

 

 

 

Les quelques titres empruntés aux deux albums précédents en fin de concert, parfois réarrangés (Ladies, You’re the kind of girl), sont également accueillis avec ferveur par La Maroquinerie. Money is king est l’occasion pour Fields de rappeler qu’il reste un danseur “à la James Brown” hors du commun avant que le très attendu Faithful man, prétexte à plusieurs fausses sorties, ne vienne clore en beauté le concert. Qu’importe, après un show d’une telle intensité, si le rappel (Honey dove) est un peu plus faible, la faute peut-être à la fatigue et à la chaleur de la salle.

Avec ce concert, Lee Fields confirme une fois de plus – mais qui en doute encore ? – qu’il est un des artistes les plus excitants de la scène soul. Son retour dans les salles françaises en novembre devrait être l’occasion d’un nouveau triomphe.

Frédéric Adrian
Photos © Fouadoulicious