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Brèves / 16.04.2012

Le saxo des Memphis Horns s’est tu

Souffrant de la maladie d’Alzheimer depuis 2002, le saxophoniste Andrew Love s’est éteint le 12 avril 2012 à l’âge de 70 ans. Membre fondateur des fameux Memphis Horns, il a une place au panthéon des artistes qui ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de la musique populaire américaine. Né le 21 novembre 1941 à Memphis au Tennessee, il fait ses premiers pas dans l’univers musical à l’église du Mt Nebo, où son père Roy est pasteur. Après des études à Langston en Oklahoma, où il se perfectionne au saxophone, il revient à Memphis en 1965. Après avoir travaillé avec Willie Mitchell, il attire l’attention du label Stax et rencontre le trompettiste Wayne Jackson, également né à Memphis le 24 novembre 1941, soit seulement trois jours après Love… Mais ces deux « faux jumeaux » ne se ressemblent pas, Love étant grand et Noir alors que Jackson est petit et Blanc (notre photo) ! Grâce à Stax qui profite au mieux de l’âge d’or du R&B et surtout de la soul music, le duo rejoint la section de cuivres maison sur les plus grands succès des années 1960 d’artistes comme Otis Redding, Wilson Pickett, Solomon Burke, King Curtis, Carla Thomas, Sam & Dave, Eddie Floyd, Percy Sledge, Joe Tex, Aretha Franklin, etc. Mais il serait vain d’établir la liste de leurs collaborations, il suffit de se rendre à cette adresse sur leur site Internet pour essayer de mesurer l’importance de leur contribution. Et selon Stax, Love et Jackson ont joué sur 52 titres ayant atteint la première place des charts et sur 83 disques d’or ou de platine. À partir de 1969, désireux de s’émanciper de l’exclusivité qui les lie à Stax, ils décident de lancer leur propre carrière et fondent donc les Memphis Horns. Dès lors, ils ouvrent leur horizon et participent à des centaines d’enregistrements, et pas seulement dans les domaines du R&B et de la soul, accompagnant aussi des formations de blues, de rock et de pop music. Parallèlement, ils gravent une dizaine d’albums sous leur nom, de 1970 à 1996. Diminué par la maladie, Andrew Love s’est retiré en 2004, mais il n’a pas été oublié des institutions : en 2008, toujours avec son ami, il est entré au Musicians Hall of Fame, avant de recevoir en février dernier un Lifetime Achievement Grammy Award pour l’ensemble de sa carrière.

Daniel Léon