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Live reports / 09.07.2010

LAM’ DU BLUES (FESTIVAL DES ALPILLES)

Il y a des moments, comme ça, ou l'on a la quasi-certitude de passer une belle soirée. Comme dans tant d’autres festivals, les organisateurs sont ici des gens passionnés, et ça y contribue… Quelques moustiques, une température élevée, nous voilà transportés de Lamanon (Bouches-du-Rhône) jusqu'en Louisiane.


Louisiana Red © Denis Claraz

C'est un Louisiana Red souriant et détendu qui attend son heure, à côté de la scène sur laquelle s'affaire son groupe « made in France » emmené par Little Victor. Quelques minutes plus tard, c’est parti pour le show… à l'américaine. Pas de surprise sur le plan musical, mais on en prend tout de même plein les yeux et les oreilles ! Les standards du bonhomme sont joués avec entrain et passion : I am Louisiana Red, The seventh son, I wonder who et plus globalement de nombreux titres (et reprises) extraits de son dernier album "Back To The Black Bayou", qu'il a présenté en coulisses avec fierté. Il est agréable de voir que l'interprétation de ces titres n'engendre aucune lassitude chez Red. La voix est immuable, et sur le plan visuel, on a aussi droit au spectacle : pose rock 'n' roll sur le devant de la scène, séquence slide debout, la guitare posée à plat sur son siège… Quelques souvenirs pointent aussi avec ses visites au club Zanzibar en compagnie de Muddy Waters et Little Walter (At the Zanzibar)… On quitte le personnage avec regret (ou du moins, c'est lui qui nous quitte), et voilà, en avant-première d'une soirée du festival, Fabienne Thibeault qui interprète Les uns avec les autres en « duo » avec Wes Mackey, qui visiblement ne connaît pas très bien les paroles et se contente des chœurs !


Vincent Buchez et Louisiana Red © Denis Claraz


Wes Mackey © Denis Claraz

Retour ensuite au blues avec ce même Mackey, fidèle des lieux et citoyen d’honneur depuis l'enregistrement en 2008 de son Full moon in Lamanon. Il bénéficie d’une formation dans laquelle s'illustre encore l’harmoniciste Vincent Bucher, qui venait d'officier avec Louisiana Red. On touche désormais à différents styles, avec une forte présence du leader qui rappelle un peu celle de Larry Garner : blues, soul, boogie, ce personnage éclectique sait mener son public. Au programme, Little red rooster, un bel enchaînement Rock me et Rock me baby, et quelques moments d'anthologie, notamment un Ain't that good news gospellisant et son orgue qui nous fait décoller ! Et puis, côté classiques, Hey Bo Diddley, A change is gonna come, Caldonia. Tout se termine en beauté et on attend déjà avec impatience la prochaine édition.
Denis Claraz