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Live reports / 17.02.2014

Karl W. Davis & the Sweetpeas + Pillac

Encore une grande soirée au Ferrailleur à Nantes qui ouvre avec le soul blues cuivré de Pillac, avec Yann Cuyeu à la guitare, Cédric Le Goff aux claviers, Gilles Delagrange à la batterie, Antoine Escalier à la basse, Pierre Dandin au trombone, Guillaume Sené au saxophone, et Franck Bougier à la trompette. Pillac joue la première partie comme s’il était la vedette et il a raison car c’en est une. Excellent soul blues, chant de qualité, accompagnement hyper compétent, Telecaster bien en vue, jeu alterné aux doigts et au médiator, avec cette agilité à faire apparaître ou disparaître celui-ci, le show de Pillac est au top.

 


Xavier Pillac et Cédric Le Goff (kbd)

 


Xavier Pillac et Yann Cuyeu

 

Yann Cuyeu reste sur scène, rejoint par Laurence Le Baccon, Julie Dumoulin, Margo Lorenzi aux chœurs, Fabrice Bessouat à la batterie, Igor Pichon à la basse, Nicolas Mary aux claviers, pour quelques notes, avant que Karl W. Davis apparaisse et prenne les choses à son compte. C’est parti pour une grande séance de soul incandescente, dont l’ancrage sudiste est modernisé par un répertoire original, une énergie funk rock, des effets intelligents de guitare ou de claviers, qui montrent de plus que le spectacle a été travaillé, une impression agréable de respect quand on est dans le public et qu’on la ressent. Karl est en forme au chant. Il a la voix pour faire passer la hargne, la passion, la tendresse ou la colère, quand il faut et comme il faut. Il joue aussi magnifiquement des mots, des temps, pour être souvent le premier instrument rythmique de l’ensemble, sans cesse à la relance.

 


Karl W. Davis

Les Karlets allient grâce et talent vocal, Laurence Le Baccon prenant le lead vocal sur un titre. Fabrice Bessouat est un métronome, vraisemblablement tombé dans une marmite Hi quand il était petit, Igor Pichon n’est pas surnommé Pifonk pour rien, Nicolas Mary envoie des trilles malicieuses, et Yann Cuyeu, autre adepte de la Telecaster, a un beau son et une allure folle, que Karl couve comme un père affectueux et joueur. Quand ce petit monde est rejoint par les cuivres de Pillac, la température monte encore sous l’emprise de cette véritable machine de guerre soul. Ils ne nous feront pas attendre pour un rappel où les deux groupes de la soirée seront réunis sur scène avec des échanges d’instruments, de solos, Igor Pichon en profitant pour se glisser habilement au milieu des Karlets, et Karl toujours au premier plan, clamant son amour pour le public qui n’a qu’une envie : le lui rendre !

En sortant, les anneaux de Buren sont toujours là et je ne suis pas sûr de ne pas être passé au travers.

Texte et photos : Christophe Mourot