Maxwell, Grand Rex, Paris, 2025
25.07.2025
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11 juillet 2025.
José James se sent évidemment comme chez lui au New Morning, une des salles parisiennes où il a ses habitudes depuis ses débuts, au point d’arriver sur place après l’heure théorique du début du concert… Le temps d’un instant en coulisse puis il débarque sur scène, entouré de ses trois musiciens, les habitués BIGYUKI aux claviers et Yves Fernandez à la basse, et le batteur Dom Gervais.
Comme toujours avec James, c’est le dernier album qui constitue la base du programme et c’est donc avec Tokyo daydream, le morceau d’ouverture de “1978: Revenge Of The Dragon”, que s’ouvre le concert en mode très électronique. Le disque comprend plusieurs reprises, et trois d’entre elles sont au programme, Rock with you de Michael Jackson, I thought it was you d’Herbie Hancock et Miss you des Stones, à chaque fois réinventées et appropriées par James, qui y apporte sa patte personnelle mais aussi ce goût de l’improvisation qui le conduit à changer parfois de direction en cours de morceau, en adressant ses instructions à des musiciens qui savent qu’il ne faut pas le quitter des yeux.
En cours de route, la jeune saxophoniste Ebban Dorsey, déjà présente sur son album “On And On”, a rejoint l’ensemble et James, qui ne tarif pas d’éloge à son sujet et filme avec son téléphone ses solos, lui offre plusieurs occasions de se mettre largement en avant, en particulier sur un I thought it was you très réussi. Toujours aussi décontracté sur scène, James joue volontiers avec le public – il emprunte même le téléphone d’une dame du premier rang pour se filmer… – et l’entracte arrive un peu tôt, au bout d’une quarantaine de minutes.
C’est à nouveau avec un titre du dernier album que le concert reprend, l’ambitieux They sleep, we grind (For Badu), au cours duquel il cite, sans doute pas par accident bien qu’il ait dit en début de concert ne pas vouloir parler de politique, le Police state de Dead Prez. Bien qu’il n’ait pas interprété l’ensemble des titres de son dernier album – dommage pour son irrésistible version du Love you inside out des Bee Gees ! –, il se plonge ensuite dans le répertoire de ses disques précédents, avec sa version devenue classique du Park bench people de Freestyle Fellowship, précédé par son numéro, lui aussi classique, d’imitation de DJ, dont émergent notamment quelques phrases du Come live with me angel de Marvin Gaye. Il donne ensuite une lecture tout en émotion du Come to my door écrit pour lui par Emily King puis reprend son tube Trouble.
En final, il revient au répertoire Bill Withers, qu’il avait exploré sur la longueur d’un album il y a quelques années, le temps d’un Just the two of us, magnifiquement incarné au saxo par Ebban Dorsey et dans lequel il glisse quelques phrases du What you won’t do for love de Bobby Caldwell. Le second set a duré près d’une heure et quart, mais James offre en plus un court rappel, le temps d’un autre emprunt à Withers, Lovely day, parfaite conclusion d’un concert une fois de plus tout à fait réussi.
Texte : Frédéric Adrian