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Chroniques / 20.01.2022

John Mayall, The Sun Is Shining Down

John Mayall, 88 ans depuis le 29 novembre dernier, signe un nouvel album fort respectable. Du blues très californien, bien léché, impeccablement produit et arrangé, qui flirte avec l’americana, donc pas d’étincelle à attendre. Mais John fait avant tout du Mayall, c’est là qu’il marque sa différence et cela fait de lui un artiste original et unique. 

Outre Carolyn Wonderland (g), Greg Rzab (b) et Jay Davenport (d), il s’entoure d’invités que nous évoquerons plus loin. Sa voix singulière est toujours là (quelle diction maîtrisée sur Can’t take no more !), son clavier est efficace partout, et à l’harmonica, il démontre sur le blues lent A quitter never wins (sans invités) qu’il a peut-être même encore de la marge… Côté écriture, les thèmes sont classiques et reviennent sur la séparation avec l’être aimé, sur les deux chansons déjà citées ou sur I’m as good as gone, reprise très réussie de Bobby Rush avec la guitare bien grasse de Buddy Miller. Melvin Taylor apparaît sur deux titres cuivrés et bluesy, l’enlevé Hungry and ready et le plus sage Driving wheel, sur lesquels il apparaît plus expressif qu’auparavant.

L’originalité vient de la violoniste Scarlet Rivera (Got to find a better way et Deep blue sea, déjà enregistré par Mayall sur “USA Union” en 1970), et du ukulélé électrique de Jake Shimabukuro sur One special lady dans un style un peu jump blues ! En revanche, les interventions de Marcus King (Can’t take no more) et de Mike Campbell (Chills and thrills) ne me semblent pas apporter de plus-value. Mais la chanson-titre qui conclut l’album est vraiment émouvante : très subtile à la guitare, Carolyn Wonderland y est excellente, alors que le texte, autobiographique et nostalgique, suggère plus un soleil qui brille qu’un crépuscule. So, more to come, John?

Daniel Léon

Note : ★★★½
Label : Forty Below
Sortie : 28 janvier 2022

Daniel LéonForty Below RecordsJohn Mayall