Ça vient de sortir [29 septembre 2023] : Jorja Smith, Cleo Sol, Bob Corritore, Mighty Mo Rodgers, The Sextones, Jason Ricci…
29.09.2023
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Découvert complètement par hasard au début des années 1960 par le professeur et folkloriste Charles « Chuck » Perdue, le chanteur et guitariste John Jackson (1924-2002) était un des derniers représentants de la tradition du Piedmont Blues de la côte Est des États-Unis. Grâce à la productrice et réalisatrice Eleanor Ellis, on peut voir depuis peu à cette adresse Blues houseparty, un documentaire de 57 minutes réalisé en 1989 chez Jackson, à Fairfax Station en Virginie. Dans le cadre d’une houseparty, on y voit, outre Jackson, sa femme Cora et son fils James, des artistes notoires comme John Cephas et Phil Wiggins, mais aussi d’autres moins connus mais passionnants comme Archie Edwards, Flora Molton, John Dee Holeman, Larry Wise et Quentin « Fris » Holloway. L’ambiance de ce type de party est parfaitement restituée, les intervenants s’exprimant avec humour et naturel, qu’il s’agisse d’évoquer une époque pas si lointaine où il valait mieux chanter le gospel que le blues, de partager l’incontournable barbecue ou encore de se laisser aller à des démonstrations de danse (à ce titre, l’irrésistible « bataille de claquettes » est un sommet…). La musique est d’un très haut niveau qui va encore crescendo dans la deuxième partie. Sans tout révéler, on s’arrêtera toutefois sur les interventions d’une Flora Molton (chant, guitare et percussions), que ses épais binocles sans doute suffisants pour arrêter des balles de gros calibre ne semblent pas gêner, ou sur la formidable partie de slide de James Jackson en duo avec son père. S’agissant d’une version originale non sous-titrée, une bonne maîtrise de l’anglais est bienvenue pour profiter au mieux des propos des intervenants. La vidéo sur Internet est certes de qualité, mais il possible d’acheter le DVD, notamment auprès de la productrice à cette adresse. Enfin, également musicienne (elle apparaît d’ailleurs dans le film), Eleanor Ellis n’est pas une inconnue des lecteurs de Soul Bag, son CD « Comin’ A Time » ayant été chroniqué dans notre numéro 190.