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Brèves / 02.05.2018

John “Jab’o” Starks, 1938-2018

À peine plus d’un an après son complice historique Clyde Stubblefield, c’est au tour de Jab’o Starks de rejoindre ses anciens collègues dans le big band funk que James Brown n’a sans doute pas manqué de reconstituer là où il est. 

Né le 26 octobre 1938 à Jackson dans l’Alabama, il fait ses débuts de batteur dans l’orchestre de son lycée, avant de commencer professionnellement au sein des Castanets, le “house band” du Harlem Duke Social Club de Prichard, toujours dans l’Alabama, où il accompagne à partir de 1957 les artistes de passage comme Clarence Gatemouth Brown, Smiley Lewis, John Lee Hooker, Big Mama Thornton, Howlin’ Wolf, Percy Mayfield… C’est sans doute là que l’entend Bobby Bland, qui l’embauche pour son groupe à partir de 1959. Outre d’innombrables concerts sur le chitlin’ circuit, Starks est présent sur certains des enregistrements réalisés pour Duke, parmi lesquels l’album majeur “Two Steps From The Blues” et des classiques comme I pity the fool ou Turn on your love light, sur lequel il est particulièrement en valeur.

 

 

En 1965, il rejoint, presque en même temps que Clyde Stubblefield, les rangs de l’orchestre de James Brown. Sur scène et en studio, seul ou en partenariat avec Stubblefield, il joue un rôle d’irrésistible propulseur de la musique de Brown au moment où celle-ci prend un accent rythmique marqué. Sa patte se fait entendre sur des chefs-d’œuvre majeurs comme Sex machine– en lien avec la basse de Bootsy Collins –, The paybackSuper bad et Soul power, ainsi que sur le fameux “Live At The Apollo – Volume II”, mais aussi sur des titres crédités à d’autres membres de la galaxie brownienne comme Doing it to death et Pass the peas des JB’s (il est co-auteur de ce dernier) ou Think (About it) de Lynn Collins.

 

 

Il rejoint en 1972 l’orchestre de B.B. King, avec lequel il tourne et enregistre plusieurs albums, y compris les retrouvailles live avec son ancien employeur Bobby Bland sur “Together Again… Live”. Discret après son départ de l’orchestre de King en 1977, il profite à partir de la fin des années 1990 de l’intérêt renouvelé pour la musique de James Brown et participe à de nombreux projets nostalgiques, bien souvent en doublette avec Clyde Stubblefield. Il était ainsi à son poste pour l’hommage à James Brown rendu par un groupe dirigé par Bootsy Collins au Bataclan en 2008. S’il n’a pas bénéficié, au contraire de Stubblefield, de la notoriété associée à un sample “culte” comme celui de Funky drummer, ses contributions et son influence sont tout à fait équivalentes. 

Frédéric Adrian

 


Avec James Brown, Alabama State College Arena, 1965 © Jim Peppler / Alabama Departement of Archives and History, Montgomery, Alabama