;
Live reports / 18.10.2017

JJ Thames

Elles gagnent à être connues. Elle, c'est d'abord la salle du Soubock : ce café-concert rural niché sur les hauteurs du Calvados, on le trouvera en lisière de la forêt domaniale de Valcongrain, non loin du point culminant du département (le Mont-Pinçon). Tout de bois vêtu, le Soubock s'éclaire la nuit depuis plus de dix ans (onzième anniversaire fixé au 11/11 prochain). Depuis toujours, Marc Loison, collaborateur à Soul Bag, en assure l'animation et la programmation. Populaires, exigeants et généreux, les choix de Marc ne cessent de nous surprendre et de nous enchanter.

Elle, c'est donc aussi JJ Thames. Originaire de la banlieue de Detroit, Michigan, la jeune femme vit désormais à La Nouvelle-Orléans. Du Nord au Sud, JJ aurait-elle la bougeotte ? En tout cas, elle taille sa route. En décembre, elle sera de retour dans les légendaires studios de Malaco à Jackson, Mississippi, pour l'enregistrement d'un nouvel album (cf. news). Avant cela, la chanteuse se produit ici et là. Comment dit-on juke joint en français ? Soubock ? Gardons raison : ce sont bien des odeurs de paëlla (et non de barbecue et de friture) qui planent dans l'air ce soir d'octobre en Normandie. En première partie, les convives et autres simples spectateurs ont pu apprécier les Rouennais du Loscar Combo Trio (dont le contrebassiste sera de retour le 21 novembre dans le Calvados, à Evrecy, au sein du New Line Up, en première partie du formidable Wes MacKey).

Place ensuite à Miss Thames. JJ est une artiste puissante, sérieuse, lumineuse et sombre à la fois. Douce et crue, si on préfère, puisque c'est elle qui le dit : “Raw Sugar”, autrement dit “sucre brut”, titre de son deuxième album paru l'an passé (DeChamp-Malaco). Bref, JJ Thames ne rigole pas, elle ne fait pas semblant. Au programme ce soir, huit titres originaux engagés et prenants, entrecoupés de cinq reprises. Outre le très inattendu Moonage daydream de David Bowie, la chanteuse nous gratifie de superbes versions de classiques soul-blues tels que Last two dollars (Johnnie Taylor) et I'd rather go blind (Etta James).

 


JJ Thames

 


Fabrice Bessouat, Cédric Le Goff, Antoine Escalier, JJ Thames, Yann Cuyeu

 

Côté musiciens, mention spéciale au jeu de Yann Cuyeu, guitariste souple et mordant du quartet nantais chargé d'accompagner JJ en France. Quand même, petit bémol au sujet de la sonorisation, dont le niveau m'a semblé un peu trop élevé à l'entame du set et qui nous a peut-être privé de toutes les nuances de la voix de la chanteuse. Qui aime bien critique du mieux possible. À très vite pour la suite.

Julien Crué
Photos © Nico Sturma

 


JJ Thames