Dominique Fils-Aimé, Café de la Danse, Paris
07.12.2023
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Pour son unique date à Paris, Jimmy Johnson a rempli le Jazz Club – une bonne nouvelle en ces temps de compréhensible sinistrose. On était heureux de croiser les figures familières du noyau dur des amateurs parisiens. Heureux aussi de voir notre ami Jacques Demêtre – 91 ans et en pleine forme – évoquer ses souvenirs de Chicago avec Jimmy Johnson, ce jeunot qui fêtera ses 87 ans le 25 novembre…
Jimmy Johnson et Jacques Demêtre © Christian Esther
Mais pour qui ignore les détails biographiques, impossible de deviner son âge. Dès que Jimmy Johnson monte sur scène, c'est le musicien qui captive. Le chanteur à la voix indentifiable entre toutes, haut placée, taillée pour tous les répertoires, du gospel au blues, en passant par la soul. Le guitariste qui, s'il égratigne les toutes premières notes, retrouve immédiatement ses marques et n'hésite pas à s'aventurer dans ces longs et torturés solos qui sont sa griffe.
© Jacques Zucchi
Il travaille les cordes et soigne les résonances, glisse une citation, ne se prive pas d'une embardée reggae. Les classiques sont là (Little by little, Cold cold feeling, You don"t know what love is, So long…), mais aussi des pièces plus inattendues, comme une brûlante version de Somebody loan me a dime, un Chicken heads à donner des fourmis dans les jambes ou le gospélisant People get ready de Curtis Mayfield.
Fabien Soussaye, Jimmy Johnson, Fabrice Bessouat, Antoine Escalier et Anthony Stelmaszack © Christian Esther
Habitué des scènes hexagonales, Jimmy Johnson fait depuis quelques années confiance au même backing band, celui fédéré par la batterie Fabrice Bessouat. Antoine Escalier est à la basse, Anthony Stelmaszack à la guitare et Fabrice Soussaye (remplaçant ce soir Julien Brunetaud) à l'orgue Hammond. Ces deux derniers sont amplement sollicités par Johnson qui sait pouvoir compter sur eux pour tricoter des solos toujours renouvelés.
Jimmy Johnson et Fabrice Bessouat © Jacques Zucchi
Ayant déserté les lieux à la fin du deuxième set, j'appris par des camarades plus assidus que j'avais manqué une passe de guitares entre Jimmy Johnson et Amar Sundy.
Jacques Périn