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Chroniques / 20.01.2020

Jimmy “Duck” Holmes, Cypress Grove

Ce n’est pas la première fois que Dan Auerbach (Robert Finley, Leo “Bud” Welch…) s’associe avec un bluesman, pour un résultat une fois de plus très probant. Mais pour le titre inaugural, Jimmy “Duck” Holmes n’a besoin de personne, et sa lecture de Hard times, bien qu’il s’accompagne seulement à la guitare acoustique, réaffirme quel monstre vocal il est.

Ce chant hanté, sombre et profond caractérise bien l’ensemble de cette réalisation, à laquelle participent par ailleurs brillamment Marcus King et donc Auerbach aux guitares, mais aussi Sam Bacco à la batterie et aux percussions. Mais mention spéciale à Eric Deaton dont la basse gronde et cogne sans répit de la première à la dernière seconde pour bien imprimer sa marque indélébile dans les esprits : Cypress grove, Goin’ away baby, Little red rooster (méconnaissable et étonnant avec ses percussions d’inspiration indienne et son saxophone), Devil got my woman qui incarne tous les fondamentaux de cette musique et la composition Two women sont autant de sommets dans leur genre.

Mais rien n’est faible, et il importe aussi d’insister sur la justesse de la production, avec ce qu’il faut d’écho pour donner plus de relief à l’art singulier du leader, sans toutefois le trahir ou le mettre en retrait. D’ailleurs, les interventions d’Auerbach à la guitare, coups de boutoir ponctuels et incisifs, semblent obéir à cette même volonté de souligner sans effacer. Bien entendu, on aurait aimé un peu plus de compositions originales (3 sur 11), sans toutefois perdre de vue que l’interprétation des reprises par Holmes reste très personnelle. Un grand disque de plus pour un bluesman dont la discographie d’un rare niveau d’excellence aura de toute façon marqué son époque.

Daniel Léon

Note : ★★★★
Label : Easy Eye Sound
Sortie : 18 octobre 2019

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