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Live reports / 06.06.2019

Jazz sous les Pommiers, Coutances

28 mai 2019.

Bonne pioche : face à la défection européenne du guitariste Sonny Landreth, les chevronnés programmateurs du festival sous les Pommiers ont pensé à Joanna Connor. Elle affiche la couleur : c’est “Reine de la guitare blues rock”. À Chicago, peut-être ; ici et maintenant, aussi sans doute. Blues rock, peut-être, mais alors une version bien tempérée. Bravo aux techniciens du marché couvert, la salle Marcel Hélie : le volume et la précision sonores sont des plus confortables et la scène est joliment éclairée.

Cheveux au vent (merci le ventilateur), la chanteuse et guitariste se lance à l’assaut d’un public qui ne l’a connaît guère. Ses armes : des rafales de notes, tantôt saturées, tantôt “slidées”. On craignait l’indigestion mais, bonne surprise, ça glisse tout seul : on pense à Gary Moore, on se prend à ne pas s’ennuyer et l’heure est vite passée à l’écoute d’agréables relectures de classiques (I just want to make love to you). 

My Taylor is rich, évidemment. Un jeu riche en notes, lui aussi, pour Melvin Taylor. Impressionnante sa manière de faire corps avec sa guitare, si souple, si volubile. Du Chicago blues ? Que nenni. Taylor peut tout jouer et joue tout. Sans effets particuliers, teinté d’influences jazz à la T-Bone Walker, son jeu naturel sonne comme une évidence. On révise nos classiques : Driftin’ blues, superbe ; Breezin’, enjoué ; The thrill is gone, bien sûr ; The dock of the bay, dispensable.

Plaisir aussi d’entendre deux tubes de Santana et de découvrir la belle voix soul de Bernell Anderson, par ailleurs très très économe aux claviers. Les lumières se rallument ; pendant une heure et demie, on s’est cru dans un bon club au pays du blues. Mais dehors, les Pommiers sont toujours là et Melvin Taylor revient en Europe cet été (Jazz à Vienne notamment). Et c’est tant mieux. 

Texte : Julien Crué
Photos © Stéphane Barthod

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