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Live reports / 12.04.2013

JAMES HUNTER SIX

Ce lundi 8 avril, ce n’était définitivement pas l’ancienne résidente du 10 Downing Street, mais bien un autre représentant de l’Union Jack qui nous avait filé rendez-vous dans les collines de l’Est parisien. Devant une salle bien remplie (pour un lundi) et visiblement encline à démarrer la semaine avec quelques “guincheries”, James Hunter et ses cinq acolytes répondirent présents pour délivrer l’énergie communicative de leur fougueux rhythm & blues à l’accent cockney.

 

 

Contrebasse, batterie, orgue Hammond (avec cabine Leslie s’il vous plaît) et les deux soufflants (sax ténor & baryton) ont déjà amorcé quelques notes d’un gentil swing quand le truculent chanteur et guitariste déboule sur scène. Passées les présentations et autres politesses d'usage, James Hunter attaque illico sur un registre qu’il maîtrise à la perfection, un rhythm & blues ancré dans l’esprit du début des sixties, saupoudré d’une pincée de rock‘n’roll qui n’est pas sans rappeler les combos qui officiaient sous des bannières légendaires comme King ou Federal. S’en suivent pêle-mêle compositions personnelles respectant les codes du genre et reprises bien senties, comme Down home girl (Alvin Robinson) et Baby don’t do it (5 Royales) où riffs de cuivres, flows et même tempos ont vraiment été repensés. Des nouveaux arrangements qui forcent le respect et procurent la satisfaction de ne pas réentendre à la note près le 45-tours d'origine !

 

 

Entre deux bons mots (même si là, la V.O. sans sous-titres, c'est corsé) annonçant son nouvel opus, “Minute By Minute”, enregistré dans les studios new-yorkais de Daptone Records (et chroniqué dans le numéro 210 de votre revue favorite), le facétieux James Hunter assure le boulot comme un pro ! Avec décontraction et amusement, ce fils spirituel de Lowman Pauling joue et chante avec ferveur une musique qu’il connaît par cœur. La bande des cinq qui l’accompagne n’est pas non plus là pour la figuration. Dans ses envolées mod jazz, l’organiste prend des airs de Georgie Fame, la rythmique est d’une déconcertante efficacité, tandis que les deux sax, là-bas de l’autre côté, ne se privent pas d’improvisations quand on leur en donne l'occasion. Tout ça fleure bon la camaraderie et les longues tournées, ces mecs se marrent, et nous avec. Au final, une bonne heure et demie de festivités. Des débuts de semaine comme ça, on en redemande !

Texte et photos : Jules Do Mar