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Chroniques / 12.03.2021

Jacob Banks, For My Friends

Comme s’il revenait sur les traces de “The Boy Who Cried Freedom”, cet EP qui en 2017 révéla le colosse nigérian britannique au grand public. Non pas que son album s’en soit tellement éloigné, mais ce “For My Friends” opère d’abord un recentrage sur des courtes pièces plus épurées et sans invités, tel ce Devil that I know dont la douceur mélancolique serre le cœur et rappelle la puissance du timbre et des tournures poétiques de Banks. 

En confiant le tempo à dame lenteur, il suspend le temps à ses lèvres, jouant sur des effets de densification d’espace et de grandes respirations. Une soul electro qui s’appuie aussi bien sur de délicates touches de piano ou d’orgue que d’imposantes torsions de timbres et de franches découpes de pulsations (Stranger, Numb). Et il y a ce coup poing en ouverture. Parade. Prod courroucée et chant sarcastique puis furieux érigent un vibrant écho aux marches de Black Lives Matter. 

Too much, plus léger et allongé, offre un changement de rythme bienvenu dans une seconde partie dont on retient notamment la douce progression de Black and white et la manière dont Rizla distille une engageante ondulation neo soul qui glisse vers le dub. On savoure.

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★
Label : Interscope
Sortie : 12 mars 2021

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