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Live reports / 06.11.2021

Izo FitzRoy, Sunset, Paris

20 octobre 2021.

Les admirateurs d’Izo Fitzroy ont dû, comme tout le monde, être patients : attendue à l’origine au Sunset en mars 2020 pour promouvoir son deuxième album, le très réussi “How The Mighty Fall“, il a fallu un an et demi et une succession de reports pour que le rendez-vous se tienne, alors qu’elle commence à présenter les premiers extraits de son troisième disque ! 

C’est cependant bien le répertoire de “How The Mighty Fall” et dans une moindre mesure de son prédécesseur, qui était au cœur du programme de la soirée, même si l’intense Everybody knows this ain’t right, sorti cet été, vient annoncer les choses à venir. Peut-être parce que le concert se tient en configuration assise, la chanteuse a choisi d’enchaîner pendant tout le début du spectacle les chansons lentes ou en tempo moyen comme Skyline ou la très belle ballade Ain’t here for your pleasure, et de conserver les titres les plus dansants – Break the levee, visiblement attendu par les fans ou Shadowlands… – pour la fin.

Combiné au fait qu’elle soit pendant la quasi-totalité de sa prestation assise à son clavier – elle ne se lèvera que pour le funk de Pushing buttons – et que la petite scène du Sunset limite les possibilités de jeu de scène, ce parti pris donne à sa prestation un petit côté monocolore qui ne fait pas tout à fait justice à l’élégance de son écriture et à la profondeur d’une voix aux belles fêlures bien maîtrisées. 

Clarence Hunte

Comme sa compatriote Hannah Williams, Izo FitzRoy accorde une place importante dans sa musique aux harmonies vocales, et les deux choristes présents ce soir, Jade Elliot et Clarence Hunte, jouent parfaitement leur rôle, complétant idéalement la voix principale et s’illustrant même brièvement en solo lors de la présentation des musiciens. Les autres musiciens, qui, à l’exception du bassiste Matthew Waer, ne semblent pas être ceux qui ont participé au disque (Luke Rattenbury à la guitare, John Maiden à la batterie), sont globalement moins convaincants, peut-être parce qu’ils n’ont pas l’air très familiers du répertoire, et certaines chansons perdent un peu de leur impact faute d’une propulsion tout à fait satisfaisante.

Cela n’enlève rien au talent d’Izo Fitzroy, mais explique peut-être pourquoi le public, pourtant venu pour la chanteuse, ne réclame pas spécialement de rappel après le final sur l’irrésistible I want magic… Un peu déstabilisant, mais rien de bien grave, le prochain album, déjà attendu devrait donner vite l’occasion de redonner sa chance sur scène à Izo FitzRoy !

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot