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Live reports / 19.09.2017

INTERNATIONAL BOOGIE WOOGIE & BLUES PIANO CONCERT

La Maison Beaufort, ex-ferme située à Austerlitz, une ancienne terre napoléonienne à l’est d’Utrecht, a été reconvertie en salle culturelle conviviale. Un festival annuel et quelques concerts de boogie woogie y sont programmés par Martijn Schok, le plus populaire des maîtres hollandais, Greta Holtrop, sa chanteuse d’épouse, toujours habillée en “madame” de maison close et leurs invités.

Cette année : Philippe Lejeune (France), Jörg Hegemann (Allemagne) et Filiep Ketels (aka Boogie Phil, Belgique). Aux drums, leur complice habituel : Maarten Kruiswijk, souple, swing et support idéal de leurs jeux respectifs sur quatre (!) pianos à queue.

Boogie Phil. Le plus mainstream des participants, sans façon mais entraînant dans un répertoire par trop classique.

Philippe Lejeune. Le Toulousain, dont c’était une première en Hollande, se caractérise par un toucher plus jazzy, n’hésitant pas à approcher Duke Ellington… et Stevie Wonder, boogiefiés pour l’occasion. Notre artiste sait reconnaître une mélodie, un thème transposable pour le plaisir de tous, d’autant plus qu’il sort alors des accords traditionnels.

 


Greta Holtrop, Philippe Lejeune

 

Jörg Hegemann. Formé par Axel Zwingenberger, le maître allemand, remplaçant son compatriote Christian Bleiming, malade, fonde toute sa virtuosité sur Albert Ammons, joué en totale décontraction et sens de la dynamique. Il ravive ainsi la composition originelle ou nous interprète les siennes, calquées sur les mêmes schémas.

 


Jörg Hegemann

 

Martijn Schok & Greta Holtrop. Leur couple connu des amateurs, nous projette dans une ambiance rétro bien palpable, en comparaison avec les autres invités. Lui, introverti mais subtilement présent, semble animer un de ces salons bourgeois Napoléon III tout en tentures rouges. Elle, voluptueuse beauté en longue robe à volants et traine, assure le divertissement égrillard de quelques vieux messieurs endimanchés… que nous sommes. Leur répertoire imaginatif nous fait fantasmer entre Harlem et quelque speakeasy voluptueux.

 


Greta Holtrop

 


Martijn Schok

 

Enfin, la programmation bien structurée les ont fait entrer en scène d’une manière équilibrée afin d’alterner solos, duos variés et le tableau final, sans ce côté brouillon de “qui fait quoi où” auquel j’ai déjà assisté ailleurs. Ici, tout fut impeccable dès les premières notes. Belle et chaude après-midi qui s’est prolongée par un croustillant barbecue dans le jardin.

André Hobus

Photos © Liliane Hobus