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Hommages / 17.05.2020

Ils nous quittent : Yvonne Baker, Arthur Freeman, Earl Green, Sibel Thrasher, Andre Harrell…

Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment. 

Yvonne Baker (19??-2020)
C’est avec les Cavaliers, un groupe vocal dont elle est la seule voix féminine, que Yvonne Mills se fait remarquer au milieu des années 1950 sur la scène R&B de Philadelphie. Signé par Atco et rebaptisé les Sensations, l’ensemble décroche quelques tubes (une version du standard Yes sir that’s my baby, Please Mr. disc jockey). Après une courte pause à la fin de la décennie, le temps pour Yvonne Mills de devenir Yvonne Baker, le groupe est de retour dès 1961, cette fois-ci chez Argo et retrouve vite le succès avec Music, music, music puis Let me in, une composition de Baker qui permet aux Sensations d’atteindre la deuxième place du classement R&B et la quatrième du Hot 100. Incapable de renouveler l’exploit, le groupe se sépare et Baker se lance dans une carrière solo qui la voit graver quelques singles jusqu’à la fin de la décennie (pour Jamie et Modern notamment), dont certains acquièrent une certaine popularité sur la scène northern soul. 
Photo : The Sensations. © DR

Arthur Freeman (19??-2020)
Membre du chœur du Christian Tabernacle d’Harlem dès son adolescence, Freeman rejoint ensuite les Isaac Douglas Singers, qui enregistrent pour Minit, avant de former avec quelques collègues (dont Doulglas) le New York Community Choir. L’ensemble, dont Freeman est un des chanteurs principaux ainsi que l’auteur d’une partie du répertoire, enregistre avec succès pour différents labels (Creed, Savoy, RCA…), parfois en collaboration avec la poétesse Nikki Giovanni. Il décroche même un tube disco en 1977 avec Express yourself, suscitant la controverse en se produisant dans des discothèques comme le Paradise Garage. Avec d’autres membres de la chorale, il fait également partie du quartet R&B Revelation, qui enregistre plusieurs albums à partir du milieu des années 1970 et tourne même avec les Bee Gees, et travaille ponctuellement comme choriste, avant de s’éloigner dans les années 1980 du monde de la musique.

Earl Green (19??-2020)
Originaire de Jamaïque mais installé à l’adolescence en Angleterre, c’est au sein des Dancekings d’Otis Grand, avec qui il enregistre deux disques et tourne largement, que se fait remarquer Earl Green à la fin des années 1980. Après avoir quitté l’ensemble, il lance une carrière personnelle au milieu des années 1990 avec l’album “Feel The Fire” avant de rejoindre brièvement au début des années 2000 les King Snakes de Paul Lamb, autre leader “non chantant”. Personnalité reconnue de la scène blues londonienne, largement considéré comme un de ses meilleurs chanteurs, il anime une jam très courue et multiplie les apparitions sur les disques des autres – de Todd Sharpville à Jeff Beck, en passant par les vétérans du De Luxe Blues Band – tout en publiant des albums personnels, jusqu’à ce que des problèmes de santé lui imposent de se retirer de la scène musicale au début des années 2010. 

Sibel Thrasher (1949-2020)
Originaire de Cincinatti, la chanteuse se fait remarquer sur la scène locale avant de rejoindre au milieu des années 1970 RAMP, un projet écrit et produit par Roy Ayers. Si l’ensemble ne publie qu’un album, en 1976, et quelques singles, son impact est important et le groupe se reforme à différentes reprises dans le courant dans les années 2000, avec même un passage parisien en 2008. Entre temps, Thrasher, qui a rejoint une version des Platters après la fin de l’expérience RAMP, s’est installée au Canada. Elle y participe à différentes comédies musicales et se produit régulièrement dans le cadre de croisières. Elle publie un album de standards en 2001 et prête sa voix à différents projets, tels que l’album “Kaputt” du groupe rock indé canadien Destroyer.

Andre Harrell (1960-2020)
Après des débuts d’artistes sur la scène hip-hop des années 1980 (le duo Dr. Jeckyll & Mr. Hyde), c’est du côté de l’industrie que Harrell a fait la majeure partie de sa carrière, chez Def Jam d’abord, puis en fondant son propre label, Uptown Records, pour lequel il produit (avec l’aide du futur Puff Daddy) le groupe Guy (avec Teddy Riley), Jodeci et Mary J Blige. En 1995, il devient le directeur général de Motown. Il poursuit en parallèle une carrière de producteur, travaillant notamment avec Johny Gill, Zhané, Babyface et, plus récemment, Robin Thicke. 

Morris Chapman (1938-2020)
Originaire de l’Arkansas mais installé à Las Vegas, Chapman ne commence sa carrière musicale que dans les années 1970, alors qu’il travaille comme concierge dans une école. Chanteur, pianiste mais aussi auteur-compositeur, il enregistre une quinzaine de disques personnels, notamment pour Myrrh, Tyscot et Maranatha Music jusqu’au début des années 2010, et décroche une nomination aux Grammys en 1983 pour son album “Longtime Friends”. 

Eugene “Woody” Smith (19??-2020)
Figure de la scène jazz et R&B de Pittsburgh, le bassiste a fait partie pendant plusieurs années, entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, du groupe de scène des Temptations, apparaissant notamment sur les albums “Live At The Copa” et “Live In Japan”, avant de renoncer à sa carrière musicale professionnelle sans pour autant arrêter de se produire localement.

Millie Small (1946-2020)
Avec son tube de 1964 My boy lollipop, la chanteuse Millie Small a contribué à populariser dans le monde entier les musiques de sa Jamaïque natale, matinée d’évidentes influences R&B, perceptibles dans ses emprunts aux répertoires d’Earl King, Clyde McPhatter, Earl King, les Platters, et surtout Fats Domino, à qui elle consacre tout un album en 1965. 

Wesley Hall Jr (19??-2020)
Membre intermittent de B.T. Express – sur le premier album du groupe et sur “1980” –, le chanteur et guitariste Wesley Hall a également publié quelques singles dans un registre funk au début des années 1980 sous son nom et avec le groupe Pike, dont le petit classique Good feeling.

Textes : Frédéric Adrian

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