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Hommages / 25.10.2020

Ils nous quittent : Spencer Davis, Jimmy Williams, Laura Painia Jackson, Max Merritt, Raphael Cruz…

Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment. 

Spencer Davis (1939-2020)
Originaire du Pays de Galle, il découvre le R&B à l’adolescence et se met à la guitare. Venu à Birmingham pour ses études, il monte différents ensembles, croisant notamment la route de Bill Wyman (futur Rolling Stone) et Christine Perfect (qui rejoindra plus tard Chicken Shack puis Fleetwood Mac), avant de monter son propre groupe, le Spencer Davis Group, avec les frères Muff et Stevie Winwood et le batteur Peter York. Grâce au chant et à l’écriture de Stevie Winwood, le succès est rapide, et le groupe enchaîne les tubes, d’abord en Angleterre (Keep on running, Somebody help me) puis également aux États-Unis avec I’m a man et Gimme some lovin’, co-écrit par Davis avec les frères Winwood, devenu un classique repris notamment par Sam & Dave, Booker T & the MGs, les Supremes et les Four Tops, Ike & Tina Turner, et les Blues Brothers. Le départ des Winwood mets un terme au succès commercial du groupe, mais Davis le maintient en vie, avec une composition variable, de façon quasi-continue jusqu’à la fin des années 2010, tout en participant à différents projets “all stars” sur le circuit de la nostalgie. 
Photo © Ian Dickson / Redferns

Jimmy Williams (19??-2020)
Après avoir fait ses débuts comme chanteur, c’est en tant que bassiste que Jimmy Williams se fait remarquer par Gamble & Huff. Omniprésent dans les studios de Philadelphie à partir du milieu des années 1970, il enregistre avec Archie Bell & the Drells, First Choice, Teddy Pendergrass, Barbara Mason, les Four Tops, Loleatta Holloway, Joe Simon, Jerry Butler, Grace Jones, Rory Block, Billy Paul, Jean Carn, Lou Rawls, Swamp Dogg, Patti LaBelle et même Karen Cheryl ! Parmi ses prestations les plus remarquables figurent ses interventions sur Love TKO de Teddy Pendergrass et sur Ain’t no stoppin’ us now de McFadden & Whitehead. Il a également fait partie pendant quatre décennies du groupe de scène des O’Jays, avec qui il a régulièrement enregistré. Il ne doit pas être confondu avec le chanteur du groupe Double Exposure du même nom. 

Laura Painia Jackson (19??-2020)
Fille de Frank Painia, le fondateur du lieu en 1945, Laura Painia Jackson a assuré pendant des années, en plus de son travail d’enseignante, la gestion administrative du Dew Drop Inn, le club le plus dynamique de la scène afro-américaine de La Nouvelle-Orléans, assurant en particulier le payement des cachets des artistes qui s’y produisaient, ce qui lui permet de croiser la route des principales vedettes de l’époque de Ray Charles – qui loge sur place pendant ses séjours en ville – à Otis Redding, en passant par tous les artistes de la scène locale. 

Max Merritt (1941-2020)
Originaire de Nouvelle-Zélande, le chanteur et guitariste, leader des Meteors, a largement contribué à populariser la soul et le R&B dans son pays natal et en Australie, reprenant notamment Otis Redding et Jerry Butler au milieu des années 1960. Si des tentatives internationales, en Angleterre et aux États-Unis en particulier, n’ont pas été couronnées de succès, il est resté populaire auprès de son premier public jusqu’aux années 2000, quand des problèmes de santé l’ont obligé à se retirer. 

Raphael Cruz (1947-2020)
Originaire de la République Dominicaine, le percussionniste Raphael Cruz s’installe aux États-Unis à partir du milieu des années 1970 et se fait vite une place dans les studios et sur les scènes locaux, accompagnant, entre autres, Narada Michael Walden, Herbie Mann, Chaka Khan, les Spinners, les Crusaders, George Benson, ainsi que, à l’occasion d’un séjour de quelques années à La Nouvelle-Orléans, les Neville Brothers et Dr. John. Il a également été nommé aux Grammys pour un de ses albums, dans la catégorie latin jazz. 

Steve York (1948-2020)
Figure de la scène rock britannique depuis la fin des années 1960, collaborateur régulier de Manfred Mann et Marianne Faithfull (pour qui il écrit le tube Broken english), le bassiste avait notamment accompagné sur disque Graham Bond, Chicken Shack, Dr. John et Charlie Musselwhite. 

Thomas Jefferson Byrd (1950-2020)
Habitué des productions de Spike Lee, de Clockers à Chi-Raq en passant par la déclinaison en série de She’s Gotta Have It, l’acteur était également apparu dans Ray

Textes : Frédéric Adrian

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