Tito Jackson (1953-2024)
18.09.2024
;
Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment.
Avec Stay, numéro un dans le classement de Billboard en 1960, Maurice Williams – qui avait écrit la chanson à l’âge de 15 ans et en est la voix principale – a assuré sa place au Panthéon des groupes vocaux afro-américains, et le fait qu’il n’ait jamais connu à nouveau de succès similaire n’enlève rien à son influence sur le genre.
Originaire de Lancaster, en Caroline du Sud, il découvre la musique à l’église, et monte avec des camarades un premier groupe gospel, les Junior Harmonizers, qui se convertit ensuite au rock ‘n’ roll sous le nom des Royal Charms. L’ensemble ne tarde pas à se faire remarquer et Williams et ses camarades sont encore lycéens quand ils enregistrent leurs premiers titres en 1956 pour Excello, où Ernie Young, le patron du label, les rebaptise les Gladiolas. Entre 1957 et 1958, le groupe grave cinq singles pour Excello et décroche même un tube avec Little darlin’ qui monte jusqu’au 11e rang du classement R&B. La chanson, écrite par Williams, atteint même la deuxième place du Hot 100 quand elle est reprise par les Diamonds, un groupe canadien blanc.
Rebaptisé les Zodiacs en clin d’œil à une voiture, le groupe poursuit sa carrière et grave à l’été 1959 Stay, qui sort quelques mois plus tard sur le label new-yorkais Herald Records et rencontre un immense succès, devenant, à 1 minute 36 secondes, le plus bref numéro 1 du classement Billboard de tous les temps. La chanson est un classique immédiat, repris par de nombreux artistes, et en particulier par les Hollies et les Four Seasons dans les années qui suivent.
Un album sort dans la foulée, mais le succès commercial est éphémère. Williams tente une carrière personnelle sous son nom sans grande réussite, mais retrouve rapidement le groupe, qui se taille une place de choix sur le circuit de la nostalgie et sur la scène “beach music”, d’autant que l’apparition de Stay sur la bande originale du film Dirty Dancing vient relancer l’intérêt du public. Devenues des classiques, Little darlin’ et Stay sont régulièrement reprises, et des artistes comme Elvis Presley ou Bruce Springsteen en donnent leur version, tandis que Williams se retire de la scène au milieu des années 2010.
Photo : The Zodiacs, avec de gauche à droite : Maurice Williams, Wiley Bennett, Henry “Shane” Gaston, Charles “Frog” Thomas, Willie Morrow et Albert Hill. © DR
Originaire de Chicago, la chanteuse Evelyn Thomas est découverte en 1975 par le producteur britannique Ian Levine. Publiés en Angleterre sur 20th Century Records, ses premiers titres y connaissent un certain succès avant qu’elle ne signe avec Casablanca pour un premier album également produit par Levine qui passe à peu près inaperçu. Toujours produit par Levine, l’album suivant, publié sur AVI Records, connaît le même sort et ouvre une période de silence discographique pour Thomas, qui prête cependant sa voix au Spread love du Fatback Band. Il faut attendre 1984 pour qu’elle décroche enfin le tube auquel elle est associée, High energy, co-écrit et co-produit par Levine, et qui devient un énorme succès en Europe et même aux États-Unis dans les classements dance. Sans retrouver le même niveau de réussite commerciale, elle place quelques autres titres dans les hit-parades européens et américains jusqu’à la fin des années 1980 avant de se consacrer au circuit de la nostalgie.
Né dans l’Indiana mais élevé en Californie, Arthur Miles grandit dans une famille musicale : son père est patron d’un club et son oncle est le guitariste de jazz Wes Montgomery. Dès l’adolescence, il se produit en tant que chanteur avec différents groupes de Los Angeles comme The Curb Feelers, Good Clean Fun, Hardworking et The Blues Shakers. Il passe plusieurs années au Japon au milieu des années 1970, puis s’installe en Italie en 1984. Il devient un habitué des scènes locales – il apparaît au Porretta Soul Festival en 1989 – et enregistre plusieurs albums pour différents labels. Il collabore également avec des musiciens italiens, au premier rang desquels Zucchero avec qui il chante sur plusieurs disques dont le tube Diavolo in me.
Membre fondateur avec ses frères – à l’âge de neuf ans ! – des Sons Of The Soul Revivers, le chanteur et guitariste Walter Morgan Jr avait contribué aux différents albums du groupe, de “It Should’ve Been Me” en 1989 (dont il est également co-producteur) au “Live! Rancho Nicasio” publié en 2017 par la Little Village Foundation. Avec ses frères, il participe également à partir de cette date aux enregistrements d’autres artistes comme Billy Price, Frank Bey, Tia Carroll, Rick Estrin & The Nightcats, Wee Willie Walker, Diunna Greenleaf et Big Harp George.
Membre historique du Dirty Dozen Brass Band, le joueur de grosse caisse Lionel Baptiste Jr, fils de l’ancien leader du Treme Brass Band Uncle Lionel Batiste, Sr, avait rejoint le groupe au début des années 1980 et participé à leurs premiers disques. Après son départ en 1996, il avait poursuivi sa carrière au sein de la scène musicale de La Nouvelle-Orléans, jouant notamment avec les 101 Runners, Tom Worrell…
Originaire de Détroit, Winzell Kelly chante avec différents groupes locaux, dont des versions tardives des Floaters et des Capitols avant de rejoindre en 1994 les Dramatics, avec qui il tourne et enregistre jusqu’à la fin de sa carrière, apparaissant sur plusieurs albums.
Originaire de Gary, dans l’Indiana, Robert Lee se fait remarquer sur la scène locale, jusqu’au South Side de Chicago et publie différents singles sous le nom de Robert Lee & The Exquisites ou de General Lee et avec les groupes The Lost Weekend et The Space Army Band, souvent sur son propre label pendant les années 1960 et 1970. Il se retire ensuite de l’industrie musicale.
Figure de la scène blues du Minnesotta, le chanteur et guitariste Little Bobby Houle enregistre plusieurs albums au début des années 2000 et collabore sur disque et sur scène avec la chanteuse Nora Jean Bruso.
Figure majeure des musiques maliennes, le joueur de kora Toumani Diabaté avait, en dehors de sa propre discographie, collaboré avec de nombreux musiciens, parmi lesquels Roswell Rudd, Ali Farka Touré, Ry Cooder, Herbie Hancock et Taj Mahal, avec qui il avait gravé l’album “Kulanjan” en 1999.
Spécialiste reconnu de l’histoire de Motown, Keith Hugues avait contribué au site encyclopédique Don’t Forget The Motor City, ainsi qu’à de nombreuses rééditions, en tant que producteur ou auteur de notes. Outre sa participation à la série des Complete Motown Singles, il est associé aux différentes compilations et anthologies réalisées à partir du catalogue Motown par Ace et Kent.
Figure de la scène blues de Tours pendant plusieurs décennies, Jean-Louis Poirier avait en particulier animé son émission Du Blues Sinon Rien sur Radio Béton pendant plus de 30 ans. Il avait également collaboré en tant que photographe à Jazz Hot.
S’il fait ses débuts en tant qu’interprète, c’est en tant qu’auteur-compositeur et producteur que se fait particulièrement remarquer Jerry Fuller dès les années 1960, notamment pour son travail avec Ricky Nelson. Il décroche un très grand succès en 1972 avec Show and tell, qu’il écrit et produit pour Al Wilson. Ses chansons sont enregistrées également par O.C. Smith, The Fantastics, Don Julian & The Larks, Darlene Love…
Originaire d’Alabama, Sandy Posey travaille quelque temps comme choriste dans les studios de Memphis et des environs, notamment pour Percy Sledge (elle est sur When a man loves a woman), Elvis Presley et Joe Tex, avant de se lancer, sous la houlette de Chips Moman, dans une carrière personnelle côté country et pop.
Textes : Frédéric Adrian