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Hommages / 19.12.2024

Ils nous quittent : Lou Donaldson, Pat Lewis, Sam Mosley, Morris Francis, Bob Seeley, Jack Hale, Joe Chambers, Luther Kent, Jim Gaines…

Hommages aux artistes et personnalités disparus récemment.

Lou Donaldson (1926-2024)

Avec la disparition à l’âge de 98 ans de Lou Donaldson, c’est l’un des derniers liens, sinon le dernier, avec l’âge d’or du soul jazz qui s’éteint. 

Originaire de Caroline du Nord, le saxophoniste s’immerge dans la scène jazz de Greensboro après avoir servi dans la Navy pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de s’installer à New York où, sous l’influence de Charlie Parker, il commence à jouer avec des musiciens comme Milt Jackson et Thelonious Monk et rejoint le groupe d’Art Blakey, tout en lançant sa carrière personnelle sous l’étiquette de Blue Note. 

Son jeu naturellement basé sur le blues en fait un candidat idéal pour le registre hard bop, sous son nom et en collaboration avec Jimmy Smith, puis pour le soul jazz dont il devient vite une figure phare, avec en particulier le succès de sa composition Alligator bogaloo. Si la critique sérieuse fait la fine bouche, le public suit, et Donaldson est un des artistes les plus productifs de Blue Note jusqu’au milieu des années 1970, publiant régulièrement deux albums par an en plus de ses apparitions chez ses collègues. Quand la mode soul jazz passe, la popularité de Donaldson lui survit, et il enchaîne les concerts en club et les disques pour des labels comme Cotillion, Muse, Timeless et Milestone, jusqu’à un dernier album studio publié sur Columbia en 1994, tandis que Blue Note édite plusieurs enregistrements restés inédits à l’époque et que sa musique est largement samplée par les producteurs hip-hop.

Il participe dans les années 1990 à plusieurs réunions all-stars de ses collègues de la scène soul jazz. Habitué des clubs parisiens, souvent en lien avec Dr. Lonnie Smith, tout au long des années 2000, il offre une dernière apparition en 2013 au Duc des Lombards et prend sa retraite officielle – qui n’empêche pas quelques prestations événementielles – en 2018, à l’âge de 92 ans.

Pat Lewis (1947-2024)

Il a sans doute manqué à Pat Lewis le tube qui lui aurait permis de se faire connaître du grand public, mais sa voix a largement marqué l’histoire de la soul, au fil d’une carrière engagée dès le début des années 1960 et qui l’a plus souvent vue se mettre au service des autres qu’au premier plan.

Née à Johnstown, en Pennsylvanie, c’est à Détroit qu’elle grandit et se lance dans une carrière musicale, tout d’abord en groupe, au sein des Adorables, avec notamment sa sœur Diane, qui publient une série de 45-tours sur Golden World et assurent des chœurs pour les artistes du label, puis en solo, à partir de 1966 pour Golden World et Solid Hit, pour des singles qui lui permettront de devenir, quelques décennies plus tard, une vedette de la scène northern. Elle commence en parallèle à assurer des chœurs dans les studios Motown aux côtés des Andantes, faisant en particulier ses débuts à l’occasion des séances du Up-tight de Stevie Wonder. Elle apparaît également sur plusieurs enregistrements des Parliaments de George Clinton.

Pat Lewis © DR

À la fin des années 1960, elle intègre avec sa sœur Diane le groupe vocal monté par Isaac Hayes, Hot, Buttered & Soul (plus tard rebaptisé Hot Buttered Soul Unlimited), avec lequel elle accompagne sur disque et sur scène Hayes, participant à ses principaux enregistrements (dont “Black Moses” et “Shaft”). Avec cet ensemble ou dans d’autres configurations, elle devient une des choristes les plus recherchées de la période, participant, outre aux albums de Hayes et à ses productions, à de nombreux disques majeurs tout au long des années 1970 et 1980 pour Luther Ingram, Albert King, Eddie Floyd, Denise Lasalle, Shirley Brown, Donald Byrd, Aretha Franklin, David Ruffin, Linda Clifford, Johnnie Taylor, George Clinton, Prince et même les Red Hot Chili Peppers et assurant régulièrement les arrangements vocaux des séances.

À la fin des années 1980, elle est sollicitée par le producteur britannique Ian Levine pour participer à son projet Motorcity. Outre ses propres enregistrements – au moins une cinquantaine de titres sous son nom et en tant que chanteuse principale des Andantes –, elle contribue en tant qu’arrangeuse et choriste à une grande partie des disques publiés par le label. Elle continue à travailler avec Levine après la débâcle de Motorcity, enregistrant régulièrement pour ses anthologies. Très populaire sur le circuit northern soul, elle se produit régulièrement en Angleterre, et est une participante assidue des évènements regroupant des vétérans de la scène soul de Détroit, mettant à profit un carnet d’adresses constitué au fil de ses décennies en studio.

À la fin des années 1990, elle enregistre une série de standards du gospel, utilisant ses compétences vocales et ses talents d’arrangeuse pour créer l’illusion d’une chorale, et le résultat, crédité au 103rd Street Gospel Choir, est publié sur de nombreux albums, en général pour des labels à prix réduit. Figure omniprésente de la scène soul de Détroit, elle continue jusqu’à ces derniers mois à participer aux évènements saluant le passé glorieux de sa ville.

Sam Mosley (1946-2024)

Originaire de la région de New Albany dans le Mississippi, le chanteur et guitariste Sam Mosley se lance dans une carrière musicale à la fin des années 1960, à son retour du Vietnam, avec un ancien camarade de classe, le clavier et chanteur Bob Johnson. Si le duo publie un premier album, sous le nom de Sam And Bob & The Soulmen, puis une série de singles sur Polydor sous le nom de Mojoba, c’est surtout en tant qu’auteurs-compositeurs se font remarquer, et leurs chansons sont enregistrées, entre autres, par Otis Clay et Billy Price. Embauchés par Malaco dans les années 1980, ils écrivent pour les artistes du label : Bobby Bland, Little Milton, Johnnie Taylor, Latimore… mais aussi pour d’autres interprètes de la scène soul sudiste comme Tyrone Davis.

En parallèle, ils relancent leur carrière d’interprètes sous le nom de Mosley & Johnson, avec une série d’albums sur Muscle Shoals Sound Records, une filiale de Malaco, et une participation à la légendaire tournée Malaco de 1989 aux côtés de Bobby Bland, Johnnie Taylor et Denise LaSalle qui passe notamment par l’Olympia et le festival de Montreux. Après le décès de Bob Johnson en 1998, Sam Mosley continue à faire vivre la musique du duo, souvent avec des membres de la famille Johnson, sous le nom de Mosley Johnson Band. Tout en continuant à écrire régulièrement – et à créditer ces nouvelles chansons Mosley & Johnson, versant une part des droits d’auteurs à la famille de son ancien partenaire –, il publie un album personnel en 2010 “The Whole World Has Still Got The Blues” et se produit régulièrement autour de New Albany. Il apparaît en septembre 2021 en couverture de Living Blues.

Sam Mosley en couverture de Living Blues

Morris Francis (1942-2024)

Albert Morris Francis est né le 2 mars 1942 à Saint-Martinville en Louisiane. Bassiste et chanteur, il joue avec Little Bob and the Lollipops, Rockin’ Sidney et intègre à partir du milieu des années 1970 l’orchestre de Rockin’ Dopsie. À ses côtés, il fait plusieurs tournées en Europe et est présent sur ses six premiers albums Sonet ainsi que sur l’unique 33-tours du saxophoniste John Hart, “The Blowin’ Man”.  

À partir de la fin des années 1970, il enregistre sous son nom plusieurs 45-tours pour les labels Blue Black (sans doute sa propre marque), La Louisiane, Maison de Soul et Caillier Records, alternant pièces de rhythm and blues et morceaux zydeco chantés en créole francophone. En 1986, il grave le 33-tours “Fun In Acadiana” pour Maison de Soul avec lequel il connaît un succès local important. La chanson éponyme sert d’introduction aux publicités de la chaîne de télévision locale KLFY TV-10 et lui permet de passer dans l’émission matinale Passe Partout

Avec Morris Francis à la basse

Fin des années 1980, on le retrouve enregistrant au côté de JJ Caillier (“Zydeco Train Revue” en 1986 sur Cailler Records), Lynn August (“It’s Party Time” en 1988 et “Zydeco Groove” en 1989 pour Maison de Soul) et Eugène Alfred (Vidrine Records en 1991). En 1995, il enregistre de nouveau sous son nom pour Vidrine Records la cassette “Pass The Salt”.

À partir de 1993, sa carrière prend un nouveau tournant puisqu’il intègre les Creole Zydeco Farmers au côté du guitariste Chester Chevalier, du batteur Clarence Jokey Etienne et des frères Joe et Leon Murphy Richard à l’accordéon. Lui-même alterne chant, basse, accordéon et frottoir. Cette période faste se traduit par sept enregistrements pour les marques CMA, Lanor, Maison de Soul, J&S. Le dernier disque du groupe, “My Big Foot”, est publié en 2005 pour le label Sound Of New Orleans et met fin à sa discographie. 

Morris Francis s’est éteint le 22 octobre 2024. Avec la disparition du dernier membre originel des Creole Zydeco Farmers, une page importante de la musique créole louisianaise s’est définitivement tournée.

Bob Seeley (1928-2024)

Le terme est galvaudé, certes, mais prend ici toute sa pertinence : nous venons de perdre le dernier des pianistes historiques de piano boogie-woogie, qui plus est avait réussi à se maintenir honorablement en activité jusqu’il y a peu. Les Pennock, Liz et son mari Dr. Blues, l’invitaient régulièrement à leur festival à Saint-Petersburg, Baie de Tampa en Floride, et quand il se répétait, lui faisait un petit signe et il repartait de plus belle.

Né à Detroit dans une famille bourgeoise, le garçon prend des leçons de piano et s’en tire plutôt bien jusqu’au jour où son frère ainé lui apporte des partitions qui le déroutent : du boogie-woogie par Meade Lux Lewis, suivi par de l’Albert Ammons et du Pete Johnson. Afin de les comprendre, il écoute leurs disques et c’est la révélation. À l’aube des années 1950, il saisit l’occasion d’entendre le maestro à l’hôtel Sherman sauf qu’il ne peut accéder à la Panther Room où Meade se produit en solo lors des breaks de l’orchestre de danse. Qu’ à cela ne tienne : il le verra par une fenêtre dérobée et aura ainsi l’occasion de saisir sur le vif son jeu subtil dans Honky tonk train blues et Yancey special. Il va s’y frotter. Une autre fois, dans l’attente d’un autographe, Meade l’invite à une party post concert à une adresse privée. Arrivé en avance, Seeley a la surprise d’y voir la chanteuse de jazzy blues Helen Humes, alors chez Count Basie, et quelques musiciens fêtards : elle l’invite au piano. En retard, Meade n’en croit pas ses oreilles quand il entend des classiques, dont les siens, interprétés avec panache, feeling compris, par un jeune Blanc.

Cette tradition culturelle s’est perpétuée à Paris grâce à feu Jean-Paul Amouroux qui organisait ainsi des échanges pianistiques la veille de chaque édition de son festival annuel. Un régal. Mais de lounges à champagne aux sombres tavernes ségréguées, le boogie-woogie s’étiole, ne nourrit plus son homme et les historiques se meurent de fatigue et d’épuisement entre deux engagements de plus en plus éloignés, surtout quand, comme Meade, vous deviez vous déplacer depuis Watts à Los Angeles. Souvent, celui qui est devenu son alter ego stylistique le remplace alors quand il s’endort au clavier. En 1972, Seeley se retire et s’applique à jouer des standards au Charley’s Crab, un restaurant distingué situé à Troy, l’une des villes satellites de Détroit. Mais les connaisseurs eux ne l’oublient pas et l’invitent de temps en temps dans de l’évènementiel. C’est ainsi qu’il accompagnera, par exemple, Sippie Wallace à Détroit et Chicago en 1984 et 1985.

Qui l’a pleinement redécouvert comme boogieman ? Mr B. (Mark Braun) peut-être, jeune pianiste de Détroit, via le collectionneur-organisateur hollandais de concerts de boogie, Martin Van Olderen ? Toujours est-il que ces engagements ponctuels vont attirer l’attention d’une nouvelle génération de praticiens européens : les Axel Zwingenberger (Allemagne), Rob Agerbeek (Pas-Bas), Lluis Coloma (Espagne), les élèves français de Memphis Slim (Amouroux, J.P. Bertrand, P. Lejeune), des Britanniques et bien d’autres inspirés par les itinérances des modèles exilés (Champion Jack Dupree, Eddie Boyd…) qui se produisent dans leurs concerts et festivals respectifs, comme, dans les années 1990, aux Nuits Du Jazz Et Boogie Woogie se tenant dans le prestigieux hôtel parisien du Lutetia.

Bob Seeley, Lluis Coloma © André Hobus

Inviter Bob Seeley, c’était à la fois avoir une vedette historique étonnante de vitalité et un boute-en-train jamais saoul avant, pendant et après son set, dansant avec le public, toujours prêt pour une jam à la vue d’un piano acoustique. Quelle maestria dynamique qui ne s’était jamais traduite en disques, même autoproduits, sinon dans de rares cassettes audios. Il faudra attendre 1997 pour voir enfin rééditer en CD sa “Boogie Woogie Piano, Industrial Strenght”. Live, il était sans égal : écoutez-le dans le CD-souvenir (2013) du festival de Barcelone (2012) organisé par Lluis Coloma où, à 84 ans, Seeley surpasse tous les autres participants ! Heureusement, il sera persuadé de graver son art qui s’étendait au stride, parfois en duos (Mr. B, Bob Baldori). Avec la disparition de Bob Seeley, c’est “toute une discothèque qui s’efface…” J’espère qu’à la cérémonie d’adieu, on aura joué sa mémorable adaptation du classique de gospel, Amazing grace, aujourd’hui partie intégrante de nombreux répertoires chez les boogiemen.

Jack Hale (1927-2024)

Né à Memphis, mais élevé à Cleveland dans le Mississippi, le tromboniste Jack Hale fait ses débuts dans les juke joints à l’adolescence, puis rejoint son frère Ralph, qui enseigne la musique dans les écoles de la ville, à Memphis. Il ne tarde pas à monter son propre orchestre, qui se produit à l’hôtel Peabody et enregistre à la fin des années 1950.

Au début des années 1960, il ouvre son magasin d’instruments, American Music, qu’il tient pendant une décennie tout en travaillant régulièrement en studio, à la fois pour Pepper-Tanner, une société spécialisée dans la publicité et les jingles, et pour les principaux studios comme Stax, American et Royal. C’est d’ailleurs pour Willie Mitchell et Hi qu’il travaille le plus régulièrement, apparaissant sur des disques d’Al Green, Ann Peebles, Syl Johnson, Otis Clay, OV Wright… Il fait aussi régulièrement partie de la version élargie des Memphis Horns qui accompagne Aretha Franklin sur la scène du Fillmore avec l’orchestre de King Curtis et Elvis Presley lors des séances légendaires aux studios American en 1969 et apparait sur les albums crédités au groupe dans les années 1970. Il enregistre également avec Delaney & Bonnie, Dr. John, Tony Joe White, King Curtis, Jerry Lee Lewis, Willie Nelson, Memphis Slim, Aretha Franklin, Sam & Dave, Isaac Hayes, Paul Butterfield et Johnny Hallyday et accompagne sur scène les Doobie Brothers.

Resté fidèle à Willie Mitchell, il participe à la légendaire tournée européenne de 1989 avec David Hudson, Otis Clay, Ann Peebles et Lynn White et apparaît régulièrement sur ses productions des années 1990 et 2000 pour Preston Shannon, Otis Rush, Otis Clay, Robert Cray, Al Green… Bien qu’il s’installe à Nashville au milieu des années 1990, il reste très actif en studio, enregistrant notamment avec les Raconteurs de Jack White, My Morning Jacket, Rod Stewart, Ruthie Foster, Buddy Guy, John Mayer… Il a 90 ans quand sort en 2017 le dernier album auquel il semble avoir contribué, “Robert Cray & Hi Rhythm”.

Joe Chambers (1942-2024)

Originaire de Carthage, dans le Mississippi, c’est à Los Angeles que Joseph Chambers commence sa carrière musicale avec ses frères George, Lester et Willie sous le nom des Chambers Brothers. S’ils font leurs débuts dans le gospel, c’est dans les clubs folk de Californie, comme le Ash Grove, qu’ils se font remarquer. Découverts par Barbara Dane, ils l’accompagnent sur scène, notamment au Newport Folk Festival, et sur disque, pour l’album “Barbara Dane And The Chambers Brothers”.

Le cadre classique du folk leur est vite trop étroit, et leur musique – et la guitare de Joe – ne tarde pas à s’électrifier. En 1967, les onze minutes épiques de Time has come today, une composition de Joe et Willie leur offre un tube majeur, devenu un classique régulièrement repris et utilisé au cinéma et à la télévision. L’album du même nom est aussi un beau succès, qui atteint la 4e place du Hot 200 et le 6e rang côté R&B. Sans retrouver le même niveau de succès, plusieurs de leurs disques suivants connaissent également une belle réussite jusqu’au milieu des années 1970, et le groupe, qui apparaît en 1969 au Harlem Cultural Festival, devient un habitué du circuit rock, enregistrant notamment au Fillmore East.

À partir du milieu des années 1970, le groupe se sépare et se retrouve avec régularité, au moins jusqu’au milieu des années 2010. En solo, Joe Chambers se produit dans la région de Los Angeles avec son propre groupe, The Joe Chambers Experience. En 2015, il collabore avec la chanteuse Marva Holiday pour une reprise du To love somebody des Bee Gees. Il ne doit pas être confondu avec le batteur de jazz du même nom.

Luther Kent (1948-2024)

Figure majeure de la scène musicale de Louisiane, habitué de la tente blues du Jazz Fest où il s’est produit dès 1979 et de façon non interrompue de 1993 à 2024, Luther Kent n’a pas connu la carrière que son talent méritait, peut-être parce que le grand public blues n’a jamais  trop su quoi faire de ce type de “stand up singer” non instrumentiste à la Bobby Band.

Né à La Nouvelle-Orléans, mais basé à Baton Rouge la plus grande partie de sa vie, il fait ses débuts de chanteur professionnel, influencé par Bobby Bland, Etta James et Ray Charles, alors qu’il est encore adolescent. Il publie quelques singles à la fin des années 1960 sous le nom de Dynamic Duke Royal et devient le chanteur de différents groupes dont The Greek Fountains, Cold Grits et même, sans enregistrer, Blood, Sweat And Tears.

En 1978, il publie un premier album, “World Class”, sans grand succès, et monte avec l’ancien accompagnateur de Wayne Cochran, Charles Brent, le groupe Trick Bag, qui ne tarde pas à s’imposer dans les clubs de La Nouvelle-Orléans et publie plusieurs albums pendant les années 1980 et 1990. Si sa carrière discographique est erratique – un disque gospel avec John Lee & The Heralds of Christ en 1996, un “Bobby Bland Songbook” en 2008 et plusieurs albums pour des labels locaux, dont le dernier, “Luther”, semble être sorti en 2013 –, Kent reste un habitué des clubs et festivals de Louisiane, et tourne ponctuellement en Europe, et notamment en Italie. Interprète de nombreux jingles publicitaires, il chante également sur disque et sur scène avec les Chickenhawks et les Dukes of Dixieland. Des problèmes de santé l’avaient contraint à réduire ses activités ces dernières années. 

Jim Gaines (1941-2024)

Même s’il ne fait pas l’unanimité, l’approche de Jim Gaines a contribué, à partir de la fin des années 1980 au son du blues de son époque. Né à Parkin dans l’Arkansas, il s’installe à Memphis au début des années 1950. À l’issue de ses études, il commence à travailler pour Pepper Tanner, une entreprise importante de production de jingles publicitaires, où il grimpe les échelons jusqu’à devenir ingénieur du son et producteur. Dès le début des années 1970, il travaille comme ingénieur du son pour des albums  d’Eddie Floyd, Van Morrison, George Duke, Tower of Power ou des Spinners.

S’il commence à travailler en tant que producteur également dans les années 1970, c’est dans la décennie suivante qu’il se fait remarquer en travaillant avec le groupe Journey et avec Santana. Côté blues, il se fait remarquer en collaborant avec Stevie Ray Vaughan à partir de l’album “In Step”, puis avec Albert Collins, Joanna Connor et surtout Luther Allison, dont il produit les derniers albums. Il enchaîne ensuite les projets dans un registre plutôt blues rock (Jimmy Thackery & The Drivers, Vargas Blues Band, Walter Trout, Coco Montoya, Tommy Castro,  Ana Popovic…) même s’il travaille aussi avec Larry Garner ou Michael Burks. Il engage également une collaboration au long cours avec Bernard Allison.

Dans les années 2010, il travaille régulièrement pour Ruf Records (Joanne Shaw Taylor, Shakura S’Aida, Royal Southern Brotherhood, Devon Allman, Big Daddy Wilson…) , mais aussi pour de plus petits labels raciniens, produisant ainsi  Jackie Johnson et Johnny Rawls pour Catfood ou Wee Willie Walker pour Blue Dot Records. Le dernier disque auquel il est associé est l’album de Ronnie Baker Brooks “Blues In My DNA” paru cette année chez Alligator.

Benny Golson (1929-2024)

Originaire de Philadelphie, le saxophoniste Benny Golson se fait remarquer au sein de l’ensemble de Bull Moose Jackson avant d’intégrer les orchestres de Tadd Dameron, Lionel Hampton et Dizzy Gillespie, puis les Jazz Messengers d’Art Blakey. S’il s’engage dès la fin des années 1950, tout en continuant à jouer avec d’autres, dans une carrière de soliste au long cours – au moins une soixantaine d’albums à son crédit, le plus récent paru il y a quelques mois –, c’est comme compositeur et arrangeur qu’il se fait le plus remarquer. Parmi ses thèmes devenus des standards figurent I remember Clifford, Stablemates, Killer Joe, Whisper not, Along came Betty et Blues march. En tant qu’arrangeur, il travaille notamment avec Dinah Washington, Jimmy Witherspoon, Roscoe Robinson, Freda Payne, Gene McDaniels, Eric Burdon, Lou Rawls, Diana Ross, Richard “Dimples” Fields, Jon Lucien, Larry Graham, Esther Phillips…

Gus Thornton © Brigitte Charvolin

Gus Thornton (1951-2024)

Figure de la scène blues d’East Saint-Louis pendant plus de quatre décennies, le bassiste Gus Thornton n’a jamais cherché à occuper l’avant-scène, se contentant d’un rôle d’accompagnateur. En 1977, il intègre le groupe d’Albert King, avec qui il tourne dans tous les États-Unis et en Europe – il est de la partie lors de la rencontre avec Stevie Ray Vaughn publiée sous le titre “In Session” – et enregistre (les albums “San Francisco ’83” et “I’m In A Phone Booth, Baby”). Par la suite, il enregistre avec Katie Webster et Johnnie Johnson, puis intègre le groupe de Marquise Knox, avec lequel il tourne en particulier l’an dernier en France dans le cadre du Chicago Blues Festival.  

Zoot Money (1942-2024)

Sans jamais réellement connaître le succès auprès du grand public, le pianiste, organiste et chanteur Zoot Money – qui emprunte son pseudonyme au jazzman Zoot Sims – a été un acteur majeur des débuts de la scène R&B britannique, avant de mener une carrière “tout terrain”, à la fois comme en vedette et en tant qu’accompagnateur, jusqu’aux débuts des années 2020.

Originaire de Bournemouth, il y lance en 1961 la première version de son Big Roll Band, qui ne tarde pas à s’imposer dans les clubs de Londres comme le Flamingo et à faire figure de fer de lance de la scène R&B locale, en large partie grâce à sa présence scénique. Si le succès discographique reste modeste, en dehors du single Big time operator en 1965, Money, qui joue également dans le Blues Incorporated d’Alexis Korner, fait partie des figures centrales des “swingin’ sixties” londoniennes.

Après avoir pris un virage psychédélique avec Dantalian’s Chariot, Money s’installe aux brièvement aux États-Unis pour intégrer les New Animals, puis, de retour en Angleterre au début des années 1970, combine sa carrière personnelle et un rôle d’accompagnateur pour Peter Green Alexis Korner, Long John Baldry, Eddie Harris, Kevin Coyne, Kevin Ayers, Alvin Lee…

Sous son nom ou au sein de projets all-stars avec, entre autres, Spencer Davis et Chris Farlowe, il continue à tourner régulièrement et enregistre son dernier album, “The Book Of Life… I’ve Read It” , en 2016, tout en menant une carrière d’acteur au cinéma à la télévision. Il produit en 1998 un album pour la chanteuse Ruby Turner, “Call Me By My Name”.

George French (1943-2024)

Né dans une famille de musiciens – son père est le batteur Albert “Papa” French, leader de l’Original Tuxedo Brass Band, et Dave Bartholomew est son cousin –, George French apprend la musique sur le terrain, au sein de l’orchestre de son père. Il est encore au lycée quand Bartholomew le recrute en tant que bassiste pour des séances avec Fats Domino, et il ne tarde pas à devenir un habitué des séances de La Nouvelle-Orléans, et notamment du Cosimo Recording Studio, enregistrant entre autres avec Earl King (Trick bag), Huey “Piano” Smith & His Clowns, Shirley & Lee, Frankie Ford, Clarence “Frogman” Henry et Al Johnson (Carnival time). Tout en se produisant en tant que bassiste et chanteur avec son propre trio et avec l’Original Tuxedo Jazz Band désormais dirigé par son frère Bob French, il participe à de nombreuses séances dans le courant des années 1970 et 1980 avec Snooky Pryor, Roosevelt Sykes, Cousin Joe, Earl King, Snooks Eaglin, les Wild Magnolias et James Rivers. Habitué du Jazz Fest, il poursuit ensuite son activité, collaborant notamment avec le Dirty Dozen Brass Band, John Boutté et Wendell Brunious. Il a publié plusieurs disques de standards dans un registre jazz sous son nom. 

Johnny Thunder (1932-2024)

Originaire de Leesburg, en Floride, Gil Hamilton commence à chanter à l’église et dans la rue, avant de s’installer à New York pour tenter de se lancer dans une carrière professionnelle. Il y chante avec une version des Drifters, participe à une revue de l’Apollo et intègre Capitol les Kings Of Twist, un groupe vocal qui accompagne le trompettiste et chef d’orchestre, tout en publiant une poignée de singles sous son nom et sous celui d’Apple Adam. À l’initiative du producteur Teddy Vann, il enregistre Loop de loop, adapté d’une comptine enfantine, qui sort en 1963 sous le pseudonyme Johnny Thunder et devient un énorme tube. Sans retrouver le même niveau de réussite, plusieurs de ses singles suivants, dont Everybody do the sloop et un duo avec Ruby Winters, Make love to me, connaissent un certain succès. En 1968, sa version du I’m alive de Tommy James reçoit les louanges de Bob Dylan, qui le décrit comme « un des disques les plus puissants qu’il ait jamais entendus ». Si la carrière discographique de Thunder s’arrête au début des années 1970, il continue à se produire sur le circuit de la nostalgie. 

Quincy Fielding Jr. (1957-2024)

Figure de la scène gospel de Los Angeles, actif notamment au sein du Gospel Music Workshop of America, le chanteur, organiste et chef de chœur Quincy Fielding Jr. avait enregistré plusieurs albums avec sa chorale et participé aux L.A. Gospel Messengers de James Cleveland. Il a accompagné à l’orgue et au piano de nombreux projets dirigés par Cleveland sur disques et ses compositions ont été enregistrées par différents chœurs, souvent sous la direction de Cleveland, ainsi que par Tramaine Hawkins et les Mighty Clouds of Joy.

Janice Brown (1943-2024)

Originaire de Caroline du Nord, c’est en duo avec F.C. Barnes que la chanteuse se fait remarquer sur le circuit gospel, d’abord local puis national, avec une série d’albums dans les années 1980 pour Atlanta International Records et le succès de la chanson Rough side of the mountain. Si elle ne semble pas avoir enregistré après la fin des années 1980 et la séparation du duo, elle devient pasteure et continue à se produire avec son mari.

Alan Duffy (19??-2024)

Figure de la scène blues canadienne, le bassiste Alan Duffy avait notamment fait partie du Downchild Blues Band et des groupes de Morgan Davis et Jack De Keyzer. 

Cat Glover (1964-2024)

Originaire de Chicago, la danseuse et chorégraphe Cat Glover se fait remarquer dans le cadre d’un télé-crochet avant de rejoindre la troupe de Prince, avec qui elle participe aux tournées autour des albums “Sign O’ The Times” (qui fait l’objet d’un film de concert) et “Lovesexy”. Elle rappe ponctuellement sur quelques titres comme Cindy C. sur le “Black Album” et Alphabet St. sur “Lovesexy”. Un projet d’album sur Paisley Park ne se concrétise pas, mais elle publie en 1989 un single, Catwoman, sans la participation de Prince, tandis qu’un autre album gravé pour WEA reste inédit. Installée à Londres, elle s’éloigne ensuite du monde de la musique.

Russel Malone (1963-2024)

Figure de la scène jazz depuis la fin des années 1980, accompagnateur régulier notamment  de Jimmy Smith, Harry Connick Jr et Diana Krall, le guitariste Russel Malone avait également enregistré avec B.B. King, Natalie Cole, Gladys Knight, David Sanborn, Will Downing, Macy Gray…

Sergio Mendes (1941-2024)

Figure majeure des musiques brésiliennes, le pianiste et chef d’orchestre Sergio Mendes a bien souvent mis du jazz et du funk dans sa bossa nova, collaborant notamment dès les années 1960 avec Herbie Mann et avec Cannonball Adderley. Stevie Wonder, John Legend, Erykah Badu et Jill Scott, entre autres, apparaissent sur “Timeless”, paru en 2006.

Dan Morgenstern (1929-2024)

Critique de jazz, Dan Morgenstern contribue notamment à Jazz Journal, Metronome et Down Beat. Il écrit régulièrement des notes de pochette, notamment pour des albums de Lightnin’ Hopkins, Jimmy Witherspoon, Aretha Franklin… 

Will Jennings (1944-2024)

Originaire de Kilgore, dans le Texas, Will Jennings fait ses débuts dans l’enseignement, mais ne tarde pas à s’installer à Nashville pour se lancer dans une carrière de parolier. Si ses plus grands succès relèvent de la pop ou de la grande variété (Tears in heaven avec Clapton,  My heart will go on pour Céline Dion et le film Titanic, notamment), il a aussi écrit pour Wilson Pickett, les Crusaders (Street life), Dobie Gray, les Persuasions, Sam & Dave, Gladys Knight & The Pips, B.B. King (Never make a move too soon), Dionne Warwick (I’ll never love this way again), Randy Crawford, Bill Withers, Whitney Houston, les Neville Brothers, Diana Ross, Dusty Springfield… 

James Earl Jones (1931-2024)

Acteur de télévision, de théâtre et de cinéma, surtout connu pour ses “voix” iconiques dans Star Wars et Le Roi Lion, James Earl Jones a notamment joué dans Claudine, la série Roots, Conan le Barbare, Un prince à New York, À la poursuite d’Octobre Rouge.. En 1973, il anime l’émission Black Omnibus, qui accueille des artistes et intellectuels afro-américains, de Richard Pryor à Alex Hailey, ainsi que de nombreux musiciens parmi lesquels Patrice Rushen, Eubie Blake, Ahmad Jamal, Rufus Thomas, les Spinners, Esther Phillips…

Bill Cambell (19??-2024)

Figure majeure de la scène blues d’Austin – au point que Clifford Antone disait que c’était pour lui qu’il avait ouvert son fameux club –, le guitariste et bassiste Bill Campbell, dont la route a croisé aussi bien celle d’Albert Collins que des frangins Vaughan et qui a servi de mentor à de nombreux musiciens, parmi lesquels Gary Clark Jr, n’a jamais obtenu une reconnaissance publique à la hauteur de son influence locale. Disciple de Blues Boy Hubbard, actif dès les années 1960, il a notamment enregistré avec Jimmy Rogers, les  Fabulous Thunderbirds, Delbert McClinton, Little Joe Washington, Barbara Lynn et Matt Murphy et était un habitué aussi bien de la scène d’Antone’s que du Eastside Kings festival.

Kris Kristofferson (1936-2024)

Figure légendaire d’une country qui refuse les clichés du genre, autant auteur-compositeur qu’interprète et également responsable d’une belle carrière d’acteur, Kris Kristofferson a été souvent repris par les artistes afro-américains, au premier rang desquels Al Green, qui sublime son For the good times. Hank Ballard, Isaac Hayes, Gladys Knight & the Pips, Joe Simon, Percy Sledge, Thelma Houston, Wilson Pickett, Charles Brown, Millie Jackson, Aaron Neville et Tina Turner, entre autres, l’ont interprété. 

Claude “Coffee” Cave (19??-2024)

Membre fondateur de Mandrill, le clavier et chanteur Claude Cave participe à l’ensemble des disques du groupe pour Polydor, United Artist et Arista, contribuant également à l’écriture et à la production. Absent des versions du groupe qui tournent sur le circuit de la nostalgie dans les années 2000, il continue néanmoins à veiller sur ses intérêts, notamment en lien avec le sampling de son répertoire. 

Johnny Neel (1954-2024)

Originaire de Wilmington, dans le Delaware, le clavier et chanteur Johnny Neel commence sa carrière musicale dès l’âge de 12 ans. Musicien de studio et auteur-compositeur basé à Nashville, il se fait remarquer par Dickey Betts, dont il intègre le groupe avant de rejoindre celui de Greg Allman et enfin les Allman Brothers Band, tout en publiant régulièrement des albums sous son nom. Ann Peebles, Dorothy Moore, Dalton Reed, Irma Thomas, Coco Montoya et John Mayall, entre autres, ont gravé ses chansons. 

Tom Nahon (1957-2024)

Né à New York, c’est en Californie que le pianiste Tom Mahon fait carrière, enregistrant notamment avec Junior Watson, Johnny Dyer, Roy Gaines, James Harman, Billy Boy Arnold, Kirk Fletcher et Bob Corritore. 

Blake Rhea (1976-2024)

Figure de la scène musicale de Memphis, le bassiste Blake Rhea avait notamment joué avec John Németh et le groupe Southern Avenue.

Roy Haynes (1925-2024)

Originaire de Roxbury, dans le Massachusetts, le batteur Roy Haynes a vécu une des carrières les plus longues du monde du jazz, entre ses débuts professionnels en 1945 et ses dernières prestations scéniques, au Blue Note de New York, en 2000. Outre une belle carrière personnelle débutée au milieu des années 1950, il a accompagné les plus grands, de Lester Young et Charlie Parker à Michel Petrucciani et Pat Metheny, en passant par Miles Davis, Thelonious Monk, John Coltrane, Pharoah Sanders, Sarah Vaughan ou Sonny Rollins, sans se limiter à une esthétique particulière. Si le jazz, dans sa diversité, a occupé la majeure partie de son activité, il a aussi enregistré avec des musiciens de blues et de R&B comme Ray Charles (“Genius + Soul = Jazz”) , Junior Parker, Sonny Terry & Brownie McGhee, Jimmy Witherspoon, King Curtis…

Diva Gray (19??-2024)

Originaire de New York, Deborah Gray se fait remarquer dans la seconde moitié des années 1970 dans les studios de la ville. Elle participe à différentes productions de la Chic Organization, notamment le premier album du groupe et “We Are Family” de Sister Sledge, et enregistre avec Roy Buchanan, Phyllis Hyman, Major Harris, Ray Barretto, Bette Midler, Herbie Mann, Marlena Shaw… Si un album solo, sous le nom de Diva Gray & Oyster, n’est pas le succès espéré, elle décroche quand même un succès en 1981 en tant que voix principale du Paradise de Change. Elle se consacre ensuite essentiellement à son rôle de choriste, bien souvent aux côtés de Luther Vandross, apparaissant notamment sur des disques de Steely Dan, David Bowie, George Benson, David Sanborn, Roberta Flack, Marcus Miller, The Weather Girls, Peabo Bryson, Grace Jones, Dr John, B.B. King, Céline Dion, Natalie Cole…

Toni Price (1961-2024)

Originaire de Philadelphie, élevée à Nashville, c’est à partir de son installation à Austin à la fin des années 1980 que décolle réellement la carrière de chanteuse de Toni Price, qui s’impose rapidement comme une des personnalités majeures de la scène locale aux côtés de Lou-Ann Barton, Angela Strehli et Marcia Ball et devient une habituée des clubs de la ville, au premier rang desquels Antone’s. C’est d’ailleurs pour le label du même nom qu’elle enregistre, entre 1999 et 2003, trois de ses albums personnels, en collaboration avec Derek O’Brien, avec qui elle travaille régulièrement. Elle apparaît également sur les disques de collègues, dont Sue Foley et Candye Kane.

Luke Austin (1967-2024)

Originaire de Chicago, où son père est un organiste actif sur la scène gospel locale, Luke Austin est remarqué à la fin des années 1990 par le directeur musical de Mary J. Blige, dont il intègre l’orchestre de scène. Il tourne ensuite avec d’autres artistes, dont Destiny’s Child et Black Street, et travaille en studio avec J. Holiday, Keith Sweat, Cheryl Pepsii Riley, TLC, Keyshia Cole et Chris Dave. À partir des années 2000, il assure également un rôle d’auteur-compositeur – notamment pour Ronald Isley et Keith Sweat – et de producteur. 

Gene Pickett (19??-2024)

Basé à Chicago, le clavier Gene Pickett enregistre dans les années 1980 avec Buddy et Phil Guy, Johnny Dollar et Jimmy Johnson, avec qui il tourne en 1983 dans le cadre du Chicago Blues Festival. Il avait aussi travaillé plus récemment avec Billy Branch And The Sons Of Blues.

Jacques Barsamian (1943-2024)

S’il a publié ponctuellement quelques singles en tant que chanteur, c’est principalement en tant que journaliste que Jacques Barsamian s’est fait connaître, faisant ses débuts à Disco Revue avant de participer à l’aventure de Rock & Folk et de devenir un  pilier de la rédaction de Jukebox Magazine. À la radio, il travaille en particulier à Europe 1, France Inter, RMC et Europe 2. Il publie différents ouvrages, souvent en collaboration avec François Jouffa, dont une Encyclopédie de la black music parue chez Michel Lafon en 1994. Il contribue également des notes de pochettes pour différentes anthologies (Elmore James, John Lee Hooker…), notamment pour le label BYG.

Wilbur Cole (1937-2024)

Originaire du Mississippi, c’est sur la scène des Twin Cities, Minneapolis et Saint-Paul, que le clavier et chanteur Wilbur Cole se fait remarquer, accompagnant différents artistes basés dans la région comme Lazy Bill Lucas, Jo Jo Williams, Mojo Buford et Big Walter Smith et intégrant plusieurs groupes locaux comme Band of Thieves (dont un titre apparaît sur l’anthologie “Twin Cities Funk & Soul : Lost R&B Grooves From Minneapolis/St. Paul 1964-1979” et les Soul Mates.

Harry Williams (19??-2024)

Dernier survivant de la version originale de Bloodstone, le chanteur et percussionniste Harry Williams avait accompagné chaque étape de la vie du groupe, de ses débuts doo-wop à Kansas City sous le nom des Sinceres aux années passées jusque très récemment sur la scène oldies, en passant bien entendu par les années de succès à Los Angeles au début des années 1970. 

Jacques Pallas (19??-2024)

Figure de la scène blues poitevine, le chanteur et guitariste  Jacques Pallas avait fondé en 1971 le Gourville Jug Band, considéré comme premier groupe français du genre et responsable de plusieurs enregistrements dans les années 1970 et 1980. Amateur de blues acoustique, il a également participé au trio Mississippi Mud. Il était également un fabricant réputé de washboards, avec plusieurs centaines d’instruments à son crédit. 

Textes : Frédéric Adrian. Sauf Bob Seeley par André Hobus et Morris Francis par Philippe Sauret
Photo d’ouverture : Lou Donaldson © DR