D’Wayne Wiggins (1961-2025)
10.03.2025
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Né à Holly Springs, dans le Mississippi, Linsey Alexander s’installe à Memphis avec sa mère à l’âge de 12 ans et ne tarde pas, grâce à un ami de la famille, à s’intéresser à la guitare. À 17 ans, il met sa guitare chez le prêteur sur gages pour financer un voyage à Chicago pour suivre une fille. Arrivé en ville, il exerce différents petits métiers – cuisinier, vendeur de voitures, pompiste, coursier… S’il ne récupère pas son premier instrument, il ne tarde pas à acheter une nouvelle guitare et à se faire remarquer dans le South Side avec son groupe, the Hot Tomatoes. Désireux de progresser, il monte un autre ensemble The Equitable Band, qui se produit régulièrement pendant huit ans au Launching Pad Lounge ainsi que pour des fêtes.
Il joue également un temps avec le batteur Red Saunders. Sa popularité dans les clubs du South Side lui permet ensuite d’accéder à ceux duNorth Side comme B.L.U.E.S. et le Kingston Mines. Découvert par un plus large public, y compris touristique, au cœur du “blues boom” des années 1990, il publie à partir de la fin des années 1990 une série de disques autoproduits ou publiés sur de petits labels locaux : le EP “Blues’n More” en 1998, puis les albums “Someone’s Cookin’ In My Kitchen”, “My Days Are So Long” (avec Chico Banks et Carlos Showers) et “If You Ain’t Got It”. Si ces disques ont chacun leur charme, les conditions de production à l’économie ainsi que l’absence de distribution ne leur permettent pas de se faire entendre en dehors de Chicago.
La sortie en 2012 d’un premier album Delmark, “Been There Done That”, salué par 4 étoiles dans les colonnes de Soul Bag, vient changer tout cela, et dans la foulée Alexander fait ses débuts sur les scènes européennes dans le cadre de la tournée 2013 du Chicago Blues Festival, où son groupe accompagne Nelly “Tiger” Travis et Harmonica Hinds. Un deuxième disque Delmark suit en 2014, “Come Back Baby”, et Alexander retrouve les scènes françaises l’année suivante pour une tournée avec le Gas Blues Band de Gaspard Ossikian. Il répond à cette occasion aux questions de Soul Bag pour un entretien paru dans notre numéro 223. Un nouvel album sort en 2017, “Two Cats”, toujours sur Delmark. Habitué des clubs de Chicago, et particulièrement du Legends de Buddy Guy, c’est au Rosa’s Lounge qu’il enregistre ce qui sera son dernier album, “Live At Rosa’s”, qui sort en 2020. Malade, c’est en fauteuil roulant et sans jouer de guitare qu’il se produit pour la dernière fois au Chicago Blues Festival de 2022.
Photo © Brigitte Charvolin
Bien que son nom soit resté méconnu du grand public, Don Nix a joué un rôle majeur sur la scène musicale de Memphis et plus largement dans le cadre d’une certaine idée du rock sudiste, en particulier dans le courant des années 1970.
Né à Memphis, il fait ses débuts de musiciens dès la fin du lycée au sein des Royal Spades, un groupe dont font partie, entre autres, Steve Cropper, Duck Dunn, Wayne Jackson et Packy Axton – le fils de la cofondatrice de Stax – et qui se produit plusieurs fois par semaine au Neal’s Hideway. Saxophoniste médiocre, il est avec Jackson une des attractions du groupe par son jeu de scène extraverti – au point de porter sur scène un turban sous l’inspiration de Chick Willis ! Quand le groupe se transforme en Mar-Keys, il est à nouveau de l’aventure, tournant et enregistrant avec le groupe, même s’il n’est pas présent sur le classique Last night. C’est cependant en coulisses, en tant qu’auteur et producteur, que se poursuit la carrière de Nix, souvent pour Stax et ses labels associés, avec des artistes comme Delaney & Bonnie et Albert King, pour qui il écrit Everybody wants to go to heaven. L’unique album du groupe Morloch, tentative de Stax de s’orienter vers le rock musclé, produit et écrit par Nix, permet la naissance de la chanson à laquelle il reste le plus directement associé, Goin’ down, repris deux ans plus tard par Freddie King et devenu depuis un standard.
Au début des années 1970, Nix sympathise avec les stars du rock du moment, parmi lesquelles Leon Russell et George Harrison, qui lui demande de diriger les chœurs lors de son légendaire Concert For Bangladesh. En tant que producteur, il travaille avec Freddie King (l’album “Getting Ready…”), John Mayall et Jeff Beck (le trio Beck, Bogert, Appice), tout en lançant avec l’album “Living By The Days” une carrière solo qui compte quatre disques de plus dans le courant de la décennie, dont “Hobos, Heroes And Street Corner Clowns”, qui paraît sur une sous-marque de Stax. Sans doute inspiré par les Mad Dogs and Englishmen, il monte aussi une troupe, les Alabama State Troupers, avec notamment Jeanie Greene et Furry Lewis pour tourner, l’ensemble donnant lieu à un album en public, “The Alabama State Troupers Road Show”, en 1972.
Bien que ses chansons continuent à être enregistrées régulièrement, il est plus discret dans les deux décennies suivantes, en dehors d’un album, “Back To The Well”, enregistré avec différents vétérans Stax pour le label italien Appaloosa. Il réapparaît au début des années 2000 avec un album d’autoreprises, “Going Down – Songs Of Don Nix”, sur lequel il retrouve d’anciens complices, de Steve Cropper à John Mayall en passant par Bonnie Bramlett, Tony Joe White ou Dan Penn. Deux autres albums, dans un format plus modeste, suivent jusqu’à la fin de la décennie. Des problèmes de santé l’avaient contraint à la retraite depuis une dizaine d’années. Outre ses talents musicaux, Nix avait réalisé de nombreuses photos, qui ont notamment été exposées en 2019 au musée Stax, et écrit deux ouvrages, Road Stories and Recipes et Memphis Man: Living High, Laying Low.
Bien qu’il n’ait enregistré que ponctuellement, le guitariste Kenneth Scott a occupé une place importante en tant qu’accompagnateur et chef d’orchestre sur la scène soul et blues de Chicago, sa ville natale, d’abord avec le Scott Brothers Band de son père et de ses oncles, puis en tant que leader du Platinum Band.
Fils du bluesman Buddy Scott, il fait ses débuts discographiques au sein du groupe de celui-ci, Scotty & The Rib-Tips, sur le 4e volume de la série anthologique “Living Chicago Blues”. S’il n’enregistre qu’épisodiquement – avec son père, Shirley King, Carl Weathersby et Mel Waiters notamment –, son groupe est omniprésent sur les scènes de Chicago ainsi que dans le monde de la soul sudiste. Accompagnateur de Tyrone Davis jusqu’à la mort de celui-ci, l’orchestre travaille ensuite régulièrement avec Otis Clay, qu’il accompagne notamment au festival de Cognac pour un concert mémorable à l’été 2006. Un album en public gravé à Lucerne trois ans plus tôt, “In The House”, documente cette collaboration qui s’est prolongée, là aussi, jusqu’à la disparition de celui-ci.
Habitué du Chicago Blues Festival, l’ensemble travaillait ces dernières années avec Theo Huff, Uvee Hayes et Joe Barr ainsi qu’avec des artistes de la scène sudiste comme Vick Allen ou Omar Cunningham.
Originaire d’Augusta, en Géorgie, Alfa Anderson chante dès son plus jeune âge, mais ne se lance pas immédiatement dans une carrière musicale professionnelle, menant des études universitaires d’anglais qui lui permettent d’enseigner au Hunter College de New York. Elle ne renonce cependant pas totalement à la musique, se produisant en club les week-ends en particulier avec le groupe Raw Suger de Kenny Brawner et avec Lou Courtney.
Elle fait ses débuts discographiques aux côtés de Marvin Peterson et Nat Adderley, mais c’est la rencontre avec Luther Vandross, à l’époque un choriste très prisé des studios new-yorkais, qui lui permet de faire décoller sa carrière, en particulier en l’encourageant à auditionner pour le groupe Chic, dont elle devient une des chanteuses, apparaissant sur plusieurs albums – elle est la voix principale du tube I want your love, par exemple – ainsi que sur plusieurs productions de la Chic Organisation (Sister Sledge, Sheila, Diana Ross, Mick Jagger…) tout en accompagnant le groupe sur scène.
Devenue une habituée des studios new-yorkais, elle enregistre également avec Ray Barretto, Roy Buchanan et bien d’autres. Elle intègre également, sur disque et sur scène, le groupe de Luther Vandross, participant à plusieurs de ses albums. Quand Nile Rodgers et Bernard Edwards mettent Chic en pause dans le courant des années 1980, elle continue à chanter pour d’autres, de Bryan Adams à B.B. King, en passant par Eddie Murphy, Jody Watley et Jennifer Holliday, tout en prenant une fonction de principal de lycée à Brooklyn. Oubliée des différentes reformations de Chic à partir des années 1990, elle se produit sur le circuit de la nostalgie avec deux autres anciennes voix du groupe, Norma Jean Wright et Luci Martin, s’attirant les foudres du peu élégant Nile Rodgers, tout en publiant quelques disques sous son nom et au sein de Voices of Shalom, le groupe qu’elle a formé avec son mari, le bassiste Tinker Barfield.
Originaire de Chicago, le pianiste, producteur et auteur-compositeur Barry Goldberg s’immerge dès son plus jeune âge sur la scène locale, partageant la scène avec Muddy Waters, Otis Rush ou Howlin’ Wolf dès son adolescence. Musicien tout terrain, il est capable dès le milieu des années 1960 d’écrire des chansons pour des artistes soul comme Syl Johnson ou Bobby Jones comme pour des stars pop comme Del Shannon, tout en accompagnant sur disque ou sur scène Charlie Musselwhite, John Hammond et même Bob Dylan à l’occasion de son légendaire passage au festival de Newport.
Accompagnateur très demandé, il monte un groupe avec le guitariste Steve Miller tout en participant à l’aventure de l’Electric Flag de Mike Bloomfield, avec lequel il se produit au festival de Monterey. Il lance en parallèle une carrière personnelle avec l’album “Blowing My Mind” paru en 1966 auquel participent Charlie Musselwhite et Harvey Mandel.
Tout au long des années 1960 et 1970, Goldberg est omniprésent. Outre quelques disques personnels, dont l’album éponyme de 1974 coproduit par Dylan et Jerry Wexler, il apparaît sur des albums de Leonard Cohen’ (“Death Of A Ladies’ Man”), The Ramones, The Flying Burrito Brothers, et Jimmy Witherspoon, sans oublier le fameux “Super Session” avec Michael Bloomfield, Stephen Stills et Al Kooper, et ses chansons sont enregistrées par Steve Miller, Gladys Knight, Bobby Bland, les Bar-Kays, Martha Reeves, Rod Stewart, Jackie Wilson, Phyllis Hyman, Ann Peebles, Ben E King, les Neville Brothers, Dorothy Moore, Tom Jones…
Plus discret dans les années 1980, il réapparaît dans les années 1990, produisant en particulier l’album du retour de Percy Sledge “Blue Night”. Au milieu des années 2000, il participe au projet Chicago Blues Reunion aux côtés de Nick Gravenites, Harvey Mandel, Tracy Nelson, Sam Lay et Corky Siegel. Il intègre par la suite le groupe de Stephen Stills et coproduit le documentaire Born in Chicago. Son dernier album personnel, “In The Groove”, était sorti en 2018.
Figure majeure de la scène gospel de Chicago et de sa région, où elle joue du piano et dirige des chorales dès la fin des années 1940, Rodessa Barrett se fait remarquer lorsqu’elle fonde avec ses sœurs Billie et DeLois (une des solistes des Roberta Martin Singers) un trio, les Barrett Sisters. L’ensemble se produit régulièrement à Chicago dès les années 1960, mais sa carrière décolle réellement à partir de la décennie suivante, avec la sortie sur Savoy d’un premier disque, “Jesus Loves Me”.
La parution régulière d’albums tout au long des années 1960, 1970 et 1980 – pour Savoy, Creed et Tomato notamment, ainsi qu’un disque pour Black and Blue – contribue à entretenir la réputation du trio, surnommé les Sweet Sisters of Zion, qui apparaît régulièrement à la télévision ainsi que dans le documentaire de 1983 Say Amen, Somebody. Les trois sœurs tournent régulièrement dans le monde entier, parfois dans le cadre de tournées organisées par le gouvernement américain. Elles se produisent à plusieurs reprises en France dans les années 1980 et 1990, apparaissant notamment au Théâtre de la Ville à Paris et au festival Jazz à Vienne.
Le dernier album du groupe, “He’s So Wonderful”, crédité à Delores Barrett Campbell and The Barrett Sisters est paru en 2011, l’année du décès de celle-ci. Un documentaire consacré à l’histoire du groupe, The Sweet Sisters of Zion: Delois Barrett Campbell & The Barrett Sisters, est sorti en 2013.
Basé à Leland dans le Mississippi, le chanteur et guitariste Pat Thomas continuait à faire vivre la tradition du country blues local telle que l’avait incarnée son père. Également réputé en tant que sculpteur, il a publié deux albums sous son nom, “His Father’s Son” chez Broke & Hungry et “Beefsteak Blues” chez Wolf et contribué à l’album d’Hypnotic Wheels “Muddy Gurdy”. Habitué des évènements locaux, il se produisait régulièrement pour les visiteurs du Highway 61 Blues Museum de Leland et apparaissait dans le film M for Mississippi: A Road Trip through the Birthplace of the Blues réalisé par Damien Blaylock et Jeff Konkel.
Né à Florence, dans l’Alabama, Albert S. Lowe Jr. reçoit sa première guitare à l’âge de 6 ans. Dès ses 12 ans, il a son propre groupe avec un camarade, Terry Thompson – le futur auteur du classique A shot of rhythm and blues. Repéré par Rick Hall, il ne tarde pas à rejoindre l’orchestre des studios Fame, situés à Muscle Shoals. En tant que bassiste ou guitariste, il participe à de multiples séances pour Arthur Alexander, Wilson Pickett, Clarence Carter, Etta James (il est à la guitare sur Tell mama et I’d rather go blind), Solomon Burke, James & Bobby Purify, Candi Staton…
Le 17 février 1966, il est, à la basse, de la séance au studio Norala qui donne naissance à When a man loves a woman, moment fondateur de la soul sudiste. En 1969, quand la majorité de l’orchestre quitte Fame pour aller monter leur propre Muscle Shoals Sound Studio, il reste fidèle à Rick Hall et continue à travailler sur ses différentes productions, tout en participant à l’album crédité au Fame Gang, “Solid Gold From Muscle Shoals”. Dans le courant des années 1970, il quitte Fame pour se consacrer à l’écriture de chanson – il a notamment écrit Greenwood, Mississippi pour Little Richard – et enregistre un single en 1977 sous le nom de Lee & Lowe.
Discret par la suite, il accompagne sur scène Little Richard à partir des années 1990. Resté fidèle à la région de Muscle Shoals, il se produit localement, et apparaît ponctuellement sur des anthologies thématiques comme la “Country Soul Revue” produite en 2004 par Dan Penn ou l’album de 2016 “Do Right Men – A Tribute To Dan Penn And Spooner Oldham”.
Originaire de Saint Louis, dans le Missouri, le batteur Chuck Louden grandit dans une famille musicale – son oncle est le guitariste Calvin “Vino” Louden, longtemps directeur musical de Koko Taylor – et fait ses débuts discographiques à l’âge de 12 ans, sur un disque des Golden Aires enregistré dans le studio d’Oliver Sain. S’il hésite longuement entre une carrière de musicien et le football, une succession de blessures le conduit à faire le choix de la musique. Au fil des années, il travaille régulièrement avec Buddy Miles, Lucky Peterson – qu’il accompagne pendant une décennie –, les Soul Stirrers, Diuanna Greenleaf, Christone Ingram, Michael Burks, Marquise Knox et bien d’autres et apparaît notamment sur des disques de Marquise Knox, Michael Burks et Otis Taylor.
Originaire de Londres, Paul Vernon découvre le jazz puis le blues à l’adolescence et commence à collectionner les disques. Il publie un premier article dans Blues World à la fin des années 1960 et devient vendeur de disques par correspondance. Il fonde en 1984 avec Maureen Quinlan la revue Blues & Rhythm, dont il assure la direction quelques années avant de s’installer aux États-Unis et de poursuivre son travail de vendeur de disques. Amateur éclairé de musiques africaines et de fado, il contribue à différentes anthologies dans ces registres ainsi qu’à la sortie en 2000 de “The Unknown John Lee Hooker – 1949 Recordings”. Il était également le fondateur du site internet The Real Blues Forum.
Figure de la scène blues de San Antonio – et neveu de Clarence Gatemouth Brown ! –, le guitariste et chanteur Curley Mays avait choisi la stabilité d’une carrière locale aux promesses plus ambitieuses. Né à Maxie, en Louisiane, c’est en tant que guitariste d’Etta James – avec qui il partage la scène de l’Apollo, qu’il se fait remarquer à la fin des années 1950. Interprète spectaculaire – sa façon de jouer de la guitare avec les doigts de pieds lui vaut même une photo dans le magazine Jet ! –, il ne tarde pas à établir sa réputation personnelle, gravant un single en 1964 pour Carnival et accompagnant Amos Milburn lors de ses séances Motown. La vie sur la route lui pesant, il a choisi de renoncer aux tournées et s’est essentiellement produit par la suite dans les clubs de San Antonio et des environs, comme l’Eastwood Country Club dont il a souvent dirigé l’orchestre maison derrière des vedettes de passage.
Originaire de New York, né dans une famille de musiciens, Richard Perry fait ses débuts en tant que chanteur au sein des Escorts, un groupe doo-wop qui enregistre pour Coral, mais ne tarde pas à s’orienter vers un rôle de producteur, travaillant dès la fin des années 1960 pour Captain Beefheart, Tiny Tim, Fats Domino ou Ella Fitzgerald. Sa collaboration, au début des années 1970, avec Barbra Streisand, l’introduit dans le monde de la pop et il pilote différents disques de Harry Nilsson, Johnny Mathis, Carly Simon, Diana Ross ou Ringo Starr. À la fin des années 1970, il fonde le label Planet, pour lequel il produit avec succès les Pointer Sisters et Marva King, tout en continuant à travailler par ailleurs, par exemple pour Syreeta, DeBarge, Patti LaBelle, Jeffrey Osborne, Donna Summer, Thelma Houston, Ray Charles, Peabo Bryson, les Temptations, Linda Ronstadt ou… Julio Iglesias ! Moins actif après les années 1990, il avait néanmoins contribué à plusieurs des volumes consacrés par Rod Stewart au “Great American Songbook” et travaillé avec Carly Simon et Art Garfunkel.
Figure de la scène des brass bands de La Nouvelle-Orléans, membre régulier du Treme Brass Band depuis plusieurs années, le saxophoniste et chanteur John “Prince” Gilbert avait joué et enregistré avec les principaux ensembles de la ville, du Rebirth, au Hot 8 en passant par le New Birth et James Andrews and the Crescent City Allstars. Il était également apparu sur des disques des Wild Magnolias et des Blind Boys of Alabama, ainsi que sur “A Crescent City Connection” de son fils, le saxophoniste Orlando Gilbert.
Originaire de Californie, c’est au théâtre et notamment à Broadway qu’Art Evans se fait remarquer avant de faire ses débuts à la télévision et au cinéma. Si son rôle le plus connu est sans doute celui de Leslie Barnes dans Die Hard 2, il était apparu dans de nombreux films et séries et avait notamment joué Blind Lemon Jefferson dans le biopic de Lead Belly réalisé par Gordon Parks.
Originaire d’Albany, en Géorgie, et basé à Augusta, le guitariste Reginald Ward fait ses débuts au sein d’une première version du SOS Band avant de tourner avec différents artistes, dont Charlie Wilson et Jimmy Smith. À la fin des années 1990, il intègre le groupe de Fred Wesley, qu’il accompagne sur disque et sur scène jusque très récemment. Il fait également partie, à partir des années 1990, d’une version reformée du SOS Band qui se produit sur le circuit de la nostalgie.
Figure majeure des studios français dès la fin des années 1960, le percussionniste Marc Chantereau est apparu sur des dizaines de disques dans tous les registres musicaux – jusqu’à apparaître sur un album d’Aretha Franklin. Très actif au sein de la scène disco française, il participe à l’aventure du groupe Voyage, monté avec d’autres pointures locales – Pierre-Alain Dahan, Sauveur Mallia et Slim Pezin – et qui connaît un succès international, jusqu’aux États-Unis où leur Souvenirs atteint la 41e place du Hot 100.
Omniprésent sur la scène blues de Cleveland pendant six décennies avec son Blues Express, l’harmoniciste et chanteur Marvin Braxton n’a que peu enregistré. Si une partie des histoires le concernant – comme le fait qu’il ait joué à l’Apollo au même programme que Ray Charles et qu’il ait enregistré avec Jimi Hendrix – semble relever de la légende, il a effectivement croisé la route de Sly Stone au sein du groupe 6ix (avec Chuck Higgins Jr. et Paul Stallworth notamment), assurant avec eux la première partie de Sly & The Family Stone et l’accompagnement sur scène de Little Sister (le groupe de sa sœur) et enregistrant sous sa houlette un single publié sur le label Stone Flower.
Figure de la scène blues britannique, connu en particulier pour ses collaborations avec Frank Zappa (sous le pseudonyme d’Erroneous), le bassiste Alex Dmochowski avait notamment enregistré avec John Mayall, Peter Green et Champion Jack Dupree.
À quelques exceptions près – le single doo-wop Do you close your eyes en 1964, par exemple –, Josh White Jr n’a jamais vraiment réussi à se dégager de l’ombre de son illustre père, avec lequel il partageait la scène dès l’âge de 4 ans, et une bonne partie de la douzaine d’albums parus sous son nom à partir de 1964 s’inscrit dans la même veine. Paru en 1987, “Jazz, Ballads And Blues” lui vaut une nomination aux Grammys.
Gouverneur de Géorgie avant de devenir Président des États-Unis, Jimmy Carter avait un lien particulier à la scène musicale de son État, grâce en particulier au soutien de Phil Walden, manager des Allman Brothers et ancien partenaire d’Otis Redding. Pendant son mandat, il a accueilli de nombreux musiciens à la Maison-Blanche, parmi lesquels Muddy Waters et son groupe le 9 août 1978.
Figure de la scène blues de Floride depuis la fin des années 1990 avec son Bulletproof Blues Band (qui a gravé un unique album en 1995), le bassiste s’est également produit régulièrement à New York, dans le New Jersey et à Chicago, où il a fait partie pendant plusieurs années du house band du Chicago B.L.U.E.S. il a également accompagné Lou Reed pendant six ans sur scène et sur disque.
Si le journaliste Stanley Booth doit une large part de sa notoriété à ses articles et ouvrages sur les Rolling Stones, auxquels son amitié avec Keith Richards lui a donné un accès privilégié, il a écrit de nombreux textes sur les musiciens de Memphis, où il était basé, d’Elvis Presley à Furry Lewis dont il écrit un portrait remarquable paru dans Playboy en 1970. Il assiste également à la séance d’enregistrement de Dock of the bay d’Otis Redding, qu’il raconte dans un article publié par le Saturday Evening Post. Une partie de ses textes a été compilée en 1991 sous le titre Rhythm Oil : A Journey Through the Music of the American South.
Originaire de Philadelphie, c’est en Californie que le clavier Austin de Lone lance sa carrière musicale, collaborant régulièrement avec le guitariste Bill Kirchen. Au fil des années, il enregistre avec différents artistes rock, mais aussi avec les Fabulous Thunderbirds, Boz Scaggs, Tommy Castro, Franck Goldwasser, Kenny “Blue” Ray et Angela Strehli. Au début des années 2000, il se fait remarquer en tant que directeur musical d’Howard Tate, dont il accompagne le grand retour scénique, et assure à plusieurs reprises la direction de l’orchestre du festival de Porretta. Il avait publié plusieurs albums sous son nom.
Originaire de Cincinnati, c’est à Chicago que Tommy McCracken, qui revendique des origines irlandaises, afro-américaines et native, lance sa carrière de chanteur professionnel dans le milieu des années 1970, avant de se spécialiser dans le blues. Peu enregistré – un album collectif, avec notamment Deitra Farr et Katherine Davis, pour un label japonais en 1991, un live avec son groupe régulier, The Force Of Habit Band, en 2005, McCracken était un habitué des clubs, du B.L.U.E.S. au Legends, où son jeu de scène énergique et spectaculaire faisait merveille. C’est d’ailleurs sur scène qu’il avait fêté ses 86 ans en novembre dernier. Nombre de musiciens sont passés par les rangs de son orchestre, parmi lesquels Toronzo Cannon, qui le présente comme un de ses mentors.
Membre fondateur du groupe fusion Ultramarine, le batteur d’origine britannique Chris Henry, installé de longue date en France, avait notamment enregistré avec Native, les Nubians, Juan Rozoff et Karim Albert Kook.
Figure de la scène d’Oakland et de la Bay Area, le bassiste Bobby Reed a fait partie de The Right Kind, un groupe emmené par le guitariste Cal Valentine qui a enregistré plusieurs singles pour Galaxy, et travaillé sur disque et sur scène avec de nombreux artistes, dont Etta James, Johnny Heartsman et Jimmy McCracklin. Il se produisait également avec le groupe gospel Consonance ainsi qu’avec son propre ensemble, Bobby Reed & Surprize.
Amateur éclairé de gospel et discographe émérite, Bob Laughton est l’architecte avec Cedric Hayes d’un monument de référence, The Gospel Discography 1943-1970, dont la première édition est parue en 1992 et dont la dernière version, étendue jusqu’à 2000 en deux volumes, est parue en 2014. Au fil des années, Laughton a également contribué à différentes anthologies pour Charly, Krazy Kat, Heritage et Ace, ainsi qu’à Blues & Rhythm et Soul Bag.
Membre fondateur du Band – dont il était le dernier survivant –, collaborateur de Bob Dylan en particulier, le multi-instrumentiste (orgue, accordéon, saxophone…) Garth Hudson, originaire de Windsor au Canada, avait accompagné, avec ou sans ses camarades, John Hammond (“So Many Roads”), Bobby Charles, Muddy Waters (“The Muddy Waters Woodstock Album”), Paul Butterfield, Colin Linden, Eric Clapton, Louisiana Red, les Dixie Hummingbirds, Beausoleil…
Originaire de New York, Barry Michael Cooper fait ses débuts de journaliste pour le Village Voice, où il est crédité comme inventeur de l’expression “new jack swing” à l’occasion d’un article sur Teddy Riley. Repéré par Quincy Jones, il se lance dans l’écriture d’un scénario, qui devient le film New Jack City, réalisé par Mario Van Peebles. Par la suite, il continue à travailler comme scénariste et producteur, notamment pour la série TV Nola Darling n’en fait qu’à sa tête.
Originaire de Détroit, le chanteur Gary Grier fait partie dans les années 1970 des Sons of Truth, qui publient un album remarquable sur le label Gospel Truth. Il avait rejoint en 1993 la version des Contours emmenée par le membre original Joe Billingslea.
Figure de la scène blues allemande, l’organiste Moritz “Mr. Mo” Fuhrhop avait notamment travaillé avec Tommy Schneller, Big Daddy Wilson, Blues Company, Doug Jay & The Blue Jays, Henrik Freischlader, Layla Zoe, Jimmy Reiter et Kai Strauss.
Bobby Hamilton était le chanteur principal des Choice Four, un groupe vocal originaire de Washington produit par Van McCoy, et responsable de trois albums parus sur RCA dans les années 1970.
Originaire de Lafayette en Louisiane, mais élevé à Port Arthur au Texas, le chanteur Gene Terry a notamment enregistré pour Goldband dans un registre entre swamp pop et rockabilly avec son groupe, Gene Terry & The Down Beats.
Collaborateur régulier du producteur Roger Corman, George Armitage a écrit et/ou réalisé plusieurs films relevant de la blaxploitation, dont Hit Man (avec Pam Grier) et Darktown Strutters.
Textes : Frédéric Adrian