;
Hommages / 05.06.2022

Ils nous quittent : Kelly Joe Phelps, Deborah McCrary, Vernell Brown, Ronnie Hawkins

Hommages aux artistes disparus récemment.

Kelly Joe Phelps (1959-2022)

Originaire de Sumner, dans l’état de Washington, Kelly Joe Phelps, commence la guitare à l’adolescence sous l’influence de son père. S’il s’intéresse initialement au jazz, il est “converti” au blues – selon son expression – à l’écoute de Mississippi Fred McDowell et Robert Pete Williams. Il fait ses débuts discographiques en 1993 avec une cassette autoproduite de classiques empruntés à Son House, Charley Patton ou R.L Burnside enregistrée en public avec l’harmoniciste Dave Mathis, mais c’est avec son premier album sous son nom, “Lead Me On”, au répertoire largement composé d’originaux, qu’il se fait remarquer.

Son approche personnelle du blues, à la fois respectueuse de l’histoire du genre et ouverte à des influences extérieures (la country, le jazz…), lui vaut de nombreux admirateurs – parmi lesquels un certain Johnny Hallyday, qui chante régulièrement ses louanges dans la presse. Jusqu’au début des années 2010, il publie régulièrement des albums sur le même modèle, uniformément bien accueillis. Homme de scène, il se produit régulièrement en France, en particulier à l’Hôtel du Nord puis à la Java, et avait répondu aux questions de Soul Bag pour notre numéro 152, à l’automne 1998.

Paru en 2012, “Brother Sinner & The Whale”, centré sur un répertoire gospel, avait bénéficié d’une chronique quatre étoiles dans nos pages, mais des problèmes santé, qui lui interdisent de jouer de la guitare, l’obligent à mettre un terme définitif à sa carrière quelques mois plus tard. 

Photo © Pauline Gottlichdt

Deborah McCrary (1954 –2022)

Originaire de Nashville, Deborah McCrary est la fille du révérend Sam McCrary, membre historique des Fairfield Four. Avec ses sœurs Ann, Regina et Alfreda, elle chante dès l’adolescence au sein du BC&M Mass Choir, mais s’oriente vers une carrière d’infirmière, alors que Regina et Ann deviennent des choristes très recherchées sur la scène pop et gospel. Les quatre sœurs se retrouvent cependant au début des années 2010 pour un premier album en commun, “Our Journey”, sous le nom des McCrary Sisters. Deborah y assurait le chant principal sur un titre. Quatre autres disques suivent jusqu’à la fin de la décennie, mais c’est surtout en tant que choristes de luxe que les chanteuses se font remarquer, enregistrant avec Dr. John, Lee Fields, Buddy Guy, Sheryl Crow, Gregg Allman et bien d’autres, et apparaissant dans de nombreuses émissions de télévision. 

Vernell Brown (1971-2022)

Pianiste prodige dès l’adolescence, Vernell Brown publie au début des années 1990 deux albums sous son nom dans un registre jazz funk avant d’intégrer le groupe de Gladys Knight, qu’il accompagne sur disque (l’album “Just For You”) et sur scène pendant plusieurs années. Il rejoint ensuite l’ensemble de Ronnie Laws, puis au début des années 2000 celui de Kenny Garrett, avec qui il tourne et enregistre régulièrement jusqu’à l’album “Sounds From The Ancestors” sorti l’année dernière.

Ronnie Hawkins (1935-2022)

Originaire de l’Arkansas, c’est dans le sud des États-Unis que Ronnie Hawkins fait ses débuts de chanteur, gravant même quelques démos dès 1957 chez Sun. Remarqué au Canada, il y publie son premier single, une reprise de Hey! Bo Diddley, avant de signer chez Roulette où il reprend des titres de Chuck Berry, Young Jessie, Huey Smith, Bo Diddley, Fats Domino et bien d’autres, jouant un rôle de passeur. Définitivement installé au Canada, il devient le parrain du rock local, servant de mentor à de nombreux musiciens.

Textes : Frédéric Adrian