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Hommages / 10.04.2019

Ils nous quittent

Hommages aux artistes et personnalités disparus ces derniers mois. 

Jackie Shane (1940-2019)

Redécouverte dans la dernière décennie, d’abord par un documentaire radio puis par le succès de l’anthologie que lui a consacré en 2017 Numero Record (“Any Other Way”), Jackie Shane a sans doute dû ce retour d’intérêt tardif – même Vanity Fair lui a consacré une nécrologie – plus à son parcours personnel, qui en a fait une icône transgenre et une pionnière de l’affirmation LGBTQ+, qu’à sa musique. Née à Nashville, c’est au Canada, à Toronto, qu’elle se fait remarquer, décrochant même un tube local avec sa reprise de Any other way en 1962, dans laquelle elle glisse une référence au mot “gay”. Incapable de renouveler ce succès, faute sans doute d’un répertoire original, elle se contente de se produire sur le circuit des cabarets et enregistre un album en public composé de reprises, avant de quitter progressivement le milieu de la musique à partir des années 1970.  (Photo © DR)

Norman Gimbel (1927-2018)

Responsables de très nombreux succès, notamment pour le cinéma, ce parolier dont la carrière remonte au début des années 1950 était notamment l’auteur du texte anglais de The girl from Ipanema ainsi que de Killing me softly with his song.

Daryl Dragon (1942-2019)

Moitié du très agaçant duo pop Captain & Tennille (Love will keep us together), Daryl Dragon avait fait ses débuts au début des années 1960 au sein de Charles Wright and the Wright Sounds, ancêtre du  Watts 103rd Street Rhythm Band, et avait enregistré avec Charlie Musselwhite sur l’album “Lousiana Fog” de 1968.

Todd Duke

Habitué des clubs de La Nouvelle-Orléans, ce guitariste avait notamment enregistré régulièrement avec le chanteur John Boutté, en particulier pour la musique de la série Tremé

Howell Begle (1944-2018)

Avocat d’affaire spécialisé dans les médias réputé, Begle avait mis – bénévolement – ses talents au service des artistes historiques du R&B exploités par les maisons de disques. Il a notamment représenté Ruth Brown dans son combat – finalement victorieux – comme Atlantic…

Larry Cunningham (19??-2019)

Membre fondateur des Floaters, Cunnigham était une des voix de leur principal tube, Float on, paru en 1977, et, avec quelques pauses, avait poursuivi sa carrière au sein du groupe qui continuait à se produire sur le circuit de la nostalgie.

Troy Ramey (19??-2018)

Découvert au début des années 1960, Troy Ramey a été toute sa carrière le chanteur principal des Soul Searchers, un groupe gospel basé à Atlanta, de leurs débuts discographiques sur le label local Ziontone à leurs succès des années 1970 et 1980 sur Musicor puis Nashboro et enfin AIR. En dehors de quelques titres sur des anthologies, seul un “The Best Of Troy Ramey and the Soul Searchers” paru sur Nashboro en 1995 (et à peu près introuvable) retrace sa carrière en CD.

Joe Osborn (1937-2018)

Habitué des studios de Los Angeles puis de Nashville, le bassiste Joe Osborn s’était fait remarquer au sein de l’orchestre de Ricky Nelson avant d’intégrer l’élite des “requins” californiens au sein de ce qu’il est convenu d’appeler The Wrecking Crew, jouant notamment sur les principaux tubes de The 5th Dimension, en plus de nombreux classiques pop. 

Galt Macdermott (1928-2018)

D’origine canadienne, le compositeur Galt MacDermott s’est surtout illustré dans le domaine de la comédie musicale (Hair) et des musiques de film (Cotton Comes to Harlem). Ses chansons les plus connues (Aquarius, Let the sunshine in, Good morning starshine, toutes extraites de Hair)  ont été reprises à de multiples reprises, entre autres par Nina Simone, Little Anthony, Quincy Jones, Ronnie Dyson, les 5th Dimenson, Undisputed truth, les Supremes, Dionne Warwick, et Raphael Saadiq. Moins connue, sa discographie personnelle, pour laquelle il faisait souvent appel à des musiciens du calibre de Bernard Purdie et Idris Muhammad, a largement été samplée. 

Don Webster (1939-2018)

Animateur de télévision basé à Cleveland, Webster avait accueilli entre le milieu des années 1960 et le début des années 1970 les plus grandes stars musicales du moment dans son émission Upbeat, de James Brown à Smokey Robinson. C’est aussi dans ce cadre que Otis Redding et les Bar-Kays ont fait leur dernière apparition télévisuelle, quelques heures avant l’accident fatal. 

Ace Cannon (1934-2018)

Habitué des studios de Memphis dès la fin des années 1950 – derrière Jerry Lee Lewis chez Sun, par exemple –, le saxophoniste John “Ace” Cannon se lance dans une carrière solo au début de la décennie suivant dans un registre de R&B instrumental et rencontre rapidement le succès avec Tuff et d’autres instrumentaux du même genre. Egalement membre du Bill Black’s Combo, qui s’exprime dans le même style, il enchaîne pendant deux décennies les albums sur Hi Records avant de poursuivre sa carrière, entre R&B, jazz léger et rockabilly, sur différents labels.

Bobbie Webb (1936-2018)

Musicien mais aussi animateur radio et activiste, le saxophoniste Bobbie “Spider” Webb était une personnalité de la scène blues de la Bay Area. Auteur de quelques 45-tours et d’un album, il avait accompagné sur scène Etta James, Cleanhead Vinson, Lowell Fulson, Charles Brown et bien d’autres, et enregistré notamment derrière Fillmore Slim et Ron Thompson.

Textes : Frédéric Adrian

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