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Brèves / 15.10.2013

Ils nous quittent

– L’expression est convenue mais néanmoins incontournable en la circonstance : une grande dame s’est éteinte hier 14 octobre 2013 en la personne de Maxine Powell, à l’âge de 98 ans. Elle n’était pourtant ni musicienne, ni chanteuse, ni même productrice. Non, née Maxine Blair le 30 mai 1915 à Texarkana au Texas, elle a débuté comme actrice de théâtre, s’est essayée un temps à la danse avant de trouver véritablement sa voie dans la mode, la cosmétologie et le mannequinat. En 1951, elle fonde un centre spécialisé à Detroit où elle forme les mannequins professionnels employés par les plus grandes marques automobiles de l’époque, qui se trouvent pour ainsi dire toutes dans la Motor City… Mais Maxine Powell est également liée à la famille Gordy (Gwen, la sœur de Berry, est une de ses élèves), à l’origine de la fondation de Motown en 1959. Ils commencent à collaborer au début des années 1960, Powell étant d’abord sollicitée pour donner son opinion sur les artistes engagés par le célèbre label. Une collaboration de plus en plus étroite, au point que la styliste finit par fermer sa propre entreprise en 1964 pour se consacrer à Motown dont elle devient la consultante, intervenant sur la présentation des artistes, leur présence et leur gestuelle scéniques, leur élocution et leur aisance en public, leur tenue vestimentaire… Jusqu’en 1969, soit durant une période essentielle de la marque, elle va donner une couleur et une élégance caractéristiques aux artistes Motown et contribuer à leurs succès lors de tournées dans le monde entier. Ainsi, parmi les « stars » qui ont acquis une bonne partie de leur pouvoir de séduction grâce au savoir-faire de Maxine Powell, on peut citer Martha Reeves, Smokey Robinson, Marvin Gaye, Stevie Wonder, les Temptations et les Supremes de Diana Ross, qui la présentait comme la « dame qui m’a appris tout ce que je sais »… Après avoir quitté Motown en 1969, Maxine Powell s’est dédiée à l’enseignement et de nouveau au conseil, apparaissant dans les magazines les plus prestigieux et lors de nombreuses émissions de télévision.


Le staff de Chess en 1963. De gauche à droite : un inconnu, Esmond Edwards, Marshall Chess, Leonard Chess (assis), Phil Chess, Max Cooperstein et Dick LaPalm. © : courtesy of the Chess Family Archives.

– Un peu plus tôt ce mois-ci, lundi 7 octobre, Dick LaPalm a quitté ce monde à l’âge de 86 ans. Né le 23 juin 1927 à Chicago, il entre sérieusement dans le business musical dans les années 1950 en qualité de promoteur, notamment auprès de stations de radio. Il se fera certes surtout connaître pour avoir travaillé avec de grands jazzmen (Ahmad Jamal, Woody Herman, Sarah Vaughan, Count Basie et Sonny Rollins), mais aussi auprès d’artistes s’exprimant dans des styles plus divers comme Nat King Cole et Peggy Lee. Durant la seconde partie de sa carrière, alors qu’il vit à Los Angeles depuis les années 1970, il exerce ses talents dans les domaines de de la pop et du rock avec des sessions incluant des musiciens comme Bob Dylan et Eric Clapton. Mais LaPalm a également apporté sa contribution au monde du blues : membre du staff de Chess dans les années 1960, il coécrit avec Willie Dixon la chanson Blues heaven, qui paraît en 1964 en face B du single de Koko Taylor qui comprend également Wang dang doodle… Une chanson qui compte visiblement pour Dixon, car quand il créera sa fondation en 1984, il la nommera Blues Heaven Foundation.