;
Brèves / 26.04.2013

Ils nous quittent

– Longtemps bassiste (et occasionnellement chanteur) de George Clinton, Cordell « Boogie » Mosson nous a quittés le 18 avril à 60 ans, dans des circonstances qui n’ont pas été communiquées, même si certaines sources évoquent une longue maladie. Il voit le jour le 16 octobre 1952 à Plainfield dans le New Jersey sous le nom de Cardell Mosson (son prénom sera ensuite orthographié Cordell par erreur, mais il le conservera…). À la fin des années 1960, avec son ami guitariste Garry Shider (1953-2010, un autre ancien de la maison Clinton), il part pour Toronto, où tous deux font partie de United Soul. Clinton, qui vit alors dans la ville canadienne, produit des faces du band et engage bien vite les deux musiciens qui deviennent membres de son propre groupe en 1971. Ainsi, à partir des années 1970, Mosson s’installe parmi les piliers de la grande époque du funk aux côtés de Clinton, au sein de Funkadelic et Parliament. En 2011, alors qu’il se produisait toujours avec Clinton, Cordell « Boogie » Mosson subit une sérieuse alerte qui le conduit à l’hôpital, sans qu’il soit toutefois possible d’établir un lien avec sa disparition la semaine dernière.

– Le chanteur de soul music et de gospel George Perkins s’est éteint le 17 avril à l’âge de 70 ans. Né près de Baton Rouge en Louisiane le 25 septembre 1942, Perkins commence à chanter à l’église puis au sein du Silver Stars Quartet. Il obtiendra son seul vrai succès en 1970 avec la chanson Cryin’ in the streets écrite en hommage à Martin Luther King. Malgré quelques autres faces dans les années 1970 (il fonde même un temps son propre label, GP), Perkins quitte ensuite progressivement la scène musicale professionnelle, mais il a continué de chanter localement du gospel jusqu’à la fin. Une compilation de ses enregistrements intitulée « Cryin’ In The Streets » est sortie en 2002.
 


© : DR

– Il n’appartenait que de loin à notre spectre tout en faisant indiscutablement partie des world musicians, et c’était en en outre un artiste touchant, impliqué et habité d’une profonde sincérité. Chanteur, guitariste et compositeur, Richie Havens s’est donc éteint à 72 ans le 22 avril des suites d’une attaque cardiaque. Né Richard Pierce Havens le 21 janvier 1941 à Brooklyn, c’est bien sûr sa performance en ouverture au festival de Woodstock en 1969 (alors qu’il compte déjà plusieurs albums à son actif) qui lui vaut une gloire et une reconnaissance internationale qui franchissent largement les frontières du folk. Et ce grâce notamment au titre Freedom, qui n’est autre qu’une adaptation d’un vieux spiritual dont les origines remontent aux années 1870 mais aujourd’hui célèbre, Motherless child… En fin de carrière, Havens a pris part à quelques festivals de blues, et au total, il nous laisse une vingtaine d’albums originaux réalisés en 1965 et 2008.
 


© : DR

– Nous apprenons le décès le 24 avril 2013 du chanteur et guitariste Bob Brozman à l’âge de 59 ans. Les circonstances de sa mort restent indéterminées, sa famille ayant seulement déclaré qu’il avait été retrouvé sans vie chez lui à Ben Lomond en Californie. Né le 8 mars 1954 à New York, Brozman s’avère totalement inclassable, sa carrière embrassant aussi bien différentes formes de blues que d’autres styles allant du jazz (notamment manouche), à la country et au folk, en passant par le calypso et les musiques caribéenne, hawaïenne et indienne… Mais Brozman, qui était également ethnomusicologue, se révèle peut-être sous son aspect le plus intéressant en tant qu’enseignant de son savoir-faire sur tous les continents. Toujours soucieux de faire progresser et de partager sa musique, il était avant tout un musicien d’exception (et pas seulement à la slide qui lui vaut une grande partie de sa réputation) jouissant d’une respect largement mérité de la part de ses pairs comme de son public. Le concernant, il ne faut pas s’arrêter sur un genre plus qu’un autre : ainsi, sa production en termes de blues, en partie gâchée par une voix qu’il avait tendance à forcer et une approche instrumentale souvent trop technique, ne retient que ponctuellement l’attention. Mais si on considère sa carrière d’un point de vue global, sa discographie variée et riche de plus de vingt-cinq albums constitue une œuvre significative.

Daniel Léon