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Brèves / 28.02.2013

Ils nous quittent

Encore de (bien trop) nombreuses disparitions à déplorer…
– Au début des années 1960, le guitariste et chanteur de soul music Lou Bond a gravé quelques faces pour le label Chess, puis d’autres en 1966 et 1967 pour Fontana et Brainstorm. En 1974, il sort même pour la filiale du label Stax We Produce « Lou Bond », un album qui n’a pas plus de succès que ses singles mais très recherché des amateurs et aujourd’hui considéré comme un joyau. De son côté, Bond disparaît de la circulation pour toutefois indirectement sortir de l’anonymat en 2010 quand le label Light in the Attic réédite son album en y ajoutant cinq titres enregistrés en public à la même époque. On apprend donc que cet artiste décidément bien mystérieux, dont le vrai nom est Ronald Edward Lewis, est mort le 1er février 2013, sans plus de précision…

De gauche à droite : Priscilla « Pat » Moseley Lyles, Marjorie Hendrix, Gwendolyn Berry, et Ethel « Darlene » McCrea.

– Chanteuse des Cookies puis des Raelettes de Ray Charles, Ethel « Darlene » McCrea s’est éteinte le 4 février 2013 des suites d’un cancer. Née en Caroline du Nord, elle forme en 1954 les Cookies avec Dorothy Jones et Beulah Robertson, et si la composition du trio évoluera ensuite, elle fait bien partie des premières Raelettes de Ray Charles, qui leur donne ce nom après les avoir remarquées suite à leurs sessions pour Atlantic en 1956. Darlene McCrea reste aux côtés de Brother Ray jusqu’en 1964, ayant enregistré sous son nom trois singles en 1958, 1964 et 1966 (merci à Joël Dufour pour ses précisions). Par la suite, elle prend part à l’éphémère reformation des Cookies, mais on sait peu de choses sur le restant de sa vie.

 

– L’ancien chanteur des Temptations Damon Harris est mort le 18 février à l’âge de 62 ans. Né Otis Robert Harris, Jr. le 17 juillet 1950 à Baltimore au Maryland, ce jeune fan des Temptations forme au milieu des années 1960 les Young Tempts qui devront changer leur nom en Young Vandals pour des questions de droits, puis il réalise un rêve en rejoignant le groupe qu’il idolâtre en 1971. Il y reste jusqu’en 1975, participant à des hits planétaires comme Papa was a rollin’ stone (1972) et Masterpiece (1973), respectivement numéros 1 pop et R&B. Écarté pour « comportements inappropriés susceptibles d’affecter l’image du groupe aux yeux du public », il reforme les Young Vandals qui deviennent Impact, sans évidemment connaître la même réussite qu’avec les Temptations. Il se retire, achève ses études puis revient sur la scène musicale, mais il contracte un cancer de la prostate en 1997 et crée une fondation pour lutter contre cette maladie. Sa lutte à lui aura duré plus de quinze ans, mais c’est bien cette même maladie qui vient de l’emporter.
 


Courtesy of Mavis Staples

– Fille aînée de Roebuck Pops Staples (1914-2000), Cleotha Staples souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis une douzaine d’années. Elle est décédée le 21 février à 78 ans. Née le 11 avril 1934 à Drew au Mississippi, elle est élevée dans cette région rurale avec son frère Pervis et ses sœurs Yvonne et Mavis. La famille s’installe ensuite à Chicago où le père apprend la musique à ses enfants qui chantent à l’église. Les Staple Singers (qui ont donc perdu le « s » final de leur nom de famille) voient le jour en 1948 et débutent leur carrière professionnelle quatre ans plus tard. Dès 1957, ils obtiennent un succès notable avec Uncloudy day, mais en signant pour Epic puis pour Stax dans les années 1960, ils élargissent leur audience et s’installent parmi les grandes formations de gospel de leur temps avec des « hymnes » inoubliables (Respect yourself, I’ll take you there…). Une popularité qui ne se démentira pour ainsi dire jamais jusqu’à la dissolution du groupe en 1994. Pour en savoir plus sur les Staple Singers, on se reportera à notre numéro 200, qui contient un dossier consacré à ces artistes.
 

– Le 25 février a vu la mort du guitariste « Dangerous » Dan Toler à 65 ans d’une grave maladie neurodégénérative, la sclérose latérale amyotrophique. Plutôt rattaché au rock sudiste, il a joué au sein du Great Southern de Dicky Betts et du Allman Brothers Band dans les années 1970 et 1980, puis avec le Gregg Allman Band avant de former son propre groupe. Côté blues, il a côtoyé Stevie Ray Vaughan, Warren Haynes, Derek Trucks et Matt  « Guitar » Murphy.
 

– Seulement neuf jours après celle de Damon Harris (lire plus haut), on apprend la disparition le 27 février d’un autre ex-membre des Temptations, Richard Street, qui a succombé suite à une embolie pulmonaire. Il avait 70 ans. Né Richard Allen Street le 5 octobre 1942 à Détroit, il apprend à chanter et jouer du piano dès l’enfance, mais c’est aussi un sportif accompli qui se destine un temps à une carrière d’athlète professionnel. Mais il trouve son chemin dans le musique et apparaît dès la fin des années 1950 au sein des Distants (dont plusieurs membres deviendront des Temptations) puis des Monitors au milieu des sixties, sans succès probant. Street, qui a également travaillé au service contrôle qualité de Motown, est connu des Temptations qui l’engagent finalement en 1971, la même année que Harris, et tous deux contribuent donc aux mêmes succès dans les seventies. Il reste toutefois bien plus longtemps avec les Temptations, mais après avoir connu des graves problèmes de santé en 1993 peu pris en considération par le leader d’alors Otis Williams, il les quitte la même année. Il entame ensuite une carrière solo durant laquelle il se produit en duo avec un certain… Damon Harris ! Richard Street est resté actif jusqu’à la fin.