;
Live reports / 05.03.2015

Hyleen Gil

Le début d’une résidence mensuelle au Baiser Salé est l’occasion d’aller découvrir sur scène la jeune chanteuse Hyleen Gil, dont le dernier mini-album (hélas dépourvu de sortie physique) avait séduit il y a quelques mois (4 étoiles dans SB 217). Privée des invités prestigieux de son disque (Omar et Frank McComb, notamment, étaient de la partie), c’est seule, avec une guitare électrique, qu’elle se présente pour deux premiers titres, avant d’être rejointe par le clavier Fred Dupont (entendu avec Charles Pasi et Nina Attal, notamment). Impossible, dans ce format, de tricher, et Hyleen confirme sans aucun problème les capacités vocales dont elle fait preuve sur disque. Même si elle semble encore quelque peu intimidée sur scène (les regards récurrents sur la tablette aide-mémoire ne sont pas favorables à la communication), elle fait preuve d’une présence qui interdit de rester indifférent à sa prestation.

Le programme mêle reprises empruntées aux divas de la soul d’aujourd’hui (Beyoncé, Kelis…), nouvelles compositions et chansons parues sur le dernier disque. Si le contexte lui empêche de reproduire les arrangements sophistiqués de cet enregistrement, une utilisation astucieuse des machines lui permet, par exemple, de convoquer l’esprit et la voix d’Omar pour Can you love me, le très beau titre enregistré en duo avec le chanteur anglais (amis programmateurs de radio, qu’attendez-vous ?).

Rejointe ensuite par le batteur Nicolas Viccaro (un peu trop expansif, voire expansionniste) et le bassiste de luxe Etienne M’Bappé, qu’elle présente comme son mentor, elle emballe une version très réussie du Last dance de Donna Summer qui montre que, si le chant est évidemment son point fort, elle est plus que compétente à la guitare, avant de conclure en beauté sur le Brown sugar de D’Angelo. La confirmation d’une des voix à suivre sur la scène soul française.

Frédéric Adrian


© DR