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Live reports / 11.02.2020

Hot 8 Brass Band + Leon Newars, La Cigale, Paris

4 février 2020.

Habitué des scènes françaises, c’est cette fois-ci à la Cigale que le Hot 8 Brass Band avait choisi de marquer la première date de leur tournée européenne hivernale. Si la salle n’est pas tout à fait complète, la ferveur qui fait bouillonner la fosse compense largement les quelques sièges disponibles au balcon.

Belle idée de programmation : c’est Leon Newars qui assure la première partie sur quelques dates de la tournée, donc celle-ci. Rares en région parisienne, les Bordelais emmenés par Vinz Pollet-Villard n’ont qu’une quarantaine de minutes pour convaincre et sont bien décidés à en tirer le maximum de profit ! Les titres, en bonne partie issus du nouveau disque du groupe, s’enchaînent sur un rythme d’enfer, et l’enthousiasme des musiciens et de leur leader suffit bien vite à capter l’intérêt du public qui ne se fait pas prier pour chanter a cappella sur Let my people sing, un morceau plus ancien. Au milieu de cette déferlante funk, Girl trouble vient apporter une respiration bienvenue avant que la machine ne redémarre. Seul petit reproche : le look disparate de l’ensemble, pas tout à fait à la hauteur de l’univers soigné des photos et vidéos promotionnelles du groupe !   

Leon Newars

Évidemment, le reproche n’a que peu de poids quand on voit débarquer le Hot 8 Brass Band, dont les membres sont tous ou presque affublés de t-shirts informes avec le logo officiel du groupe ! Pas le temps de se pencher sur les questions “fashion” cependant : à peine arrivé sur scène, c’est par l’hymne Rock with the Hot 8 que débute le concert, et le public est immédiatement emporté dans l’univers de la fanfare résidente du Howlin’ Wolf.

Pas de surprise côté répertoire : les classiques du groupe sont au programme, de Get up à Keepin’ it funky, mais aussi les reprises-réinventions habituelles, de Sexual healing au plus récent Love will tear us apart, un extrait du récent EP “Take Cover” sur lequel le groupe réussit l’exploit de décoincer les tristes sires de Joy Division. Moins fréquente dans les setlists du groupe, leur réappropriation de Papa was a rolling stone est un régal et la fameuse intro créée pour les Temptations par Norman Whitfield est totalement repensée pour les cinq cuivres.

À la trompette et au chant – plus fonctionnel que lyrique ! –, Alvarez “B.I.G. Al” Huntley fait fonction de leader et assure le contact avec un public qui ne demande qu’à participer et répond à toutes les sollicitations. Quand il demande si certains veulent entendre des titres en particulier, les suggestions fusent, et le groupe est obligé de se concerter avant de se lancer dans un enchaînement de classiques, parmi lesquels Big girl – avec un break autour du Let’s talk about sex de Salt-N-Peppa ! –, New Orleans et, en final, Rasta funk. En rappel, le groupe invite quelques jolies filles à venir le rejoindre sur scène – un candidat masculin est poliment raccompagné ! – pour une conclusion en mode festif à une soirée qui confirme une fois de plus la place éminente qu’occupe le Hot 8 dans l’élite des orchestres de Louisiane. 

Hot 8 Brass Band

Texte : Frédéric Adrian
Photos © J-M Rock’n’Blues
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