Bettye LaVette annonce un nouvel album intitulé “LaVette!”
30.03.2023
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Jacques Lubin est décédé le 11 février 2010, dans sa 90e année, d’un arrêt cardiaque.
C’était un véritable monument dans le monde de la prise de son. Il était aussi très populaire dans son quartier de Nogent-sur-Marne (94). Il en avait à raconter ! Le rencontrer et le brancher sur sa carrière, c’était à coup sûr, avoir droit à une anecdote croustillante.
Déjà tout petit, il rêve de mettre de la musique dans la TSF. Un rêve qui se réalisa à l’âge de 18 ans. Pendant une vingtaine d’années, il travaille comme ingénieur du son pour différentes radios françaises et africaines. Pour la deuxième partie de sa vie professionnelle, de 1958 à 1980, toujours aux manettes, il est l’un des piliers des studios Barclay. Il enregistre une bonne partie du gratin de la chanson française, mais sa passion pour le jazz et en particulier pour Duke Ellington lui permet d’enregistrer et de produire quelques sommités internationales, de passage dans la capitale.
En 1971, Barclay signe un contrat de distribution en France avec la firme MCA. L’important fond de catalogue provenant de Decca USA que ce label possédait est confié à Jacques Lubin. Ce dernier crée Jazz Héritage et Jazz Stars, deux séries à bas prix qui feront date dans l’histoire de la réédition. C’est ainsi qu’après la parution de 200 volumes des enregistrements de Louis Jordan, de Big Joe Turner, de Jay McShann, de Walter Brown et Sister Rosetta Tharpe refont surface. Avec son ami Jean-Pierre Tahmazian, il collabore aussi à la mise en boîte de quelques disques de blues, parus chez Black & Blue.
En 1980, Barclay met la clé sous la porte. Par obligation, Jacques Lubin prend sa retraite, mais entame une troisième carrière tout aussi passionnante. Il se consacre à l’écriture, à l’établissement de discographies et à la réalisation de rééditions pour les marques Frémeaux & Associés, Média 7 et EPM. En 1986, il obtient sa carte de chercheur. Il est aussi secrétaire de l’AFAS (Association Française des détenteurs d’Archives Sonores).
Narrateur hors pair, ses conférences sur le jazz, le rhythm & blues, le blues, la bossa nova et les chanteurs du patrimoine français ont toujours fait le plein à la bibliothèque de Nogent-sur-Marne. C’était un professeur (il fût le mien) qui s’étonnait toujours quand des jeunes gens se passionnaient pour des artistes qu’il écoutait depuis son adolescence. Pourtant, lui aussi découvrait avec une passion intacte les nouvelles générations de chanteurs et de musiciens. Chapeau bas « Mr. Jacques », comme on l’appelait dans le quartier.
Danny « Louis » Garçon