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Hommages / 12.02.2019

Harvey Scales, 1941-2019

Avec pour seul palmarès officiel une 32e place du classement soul de Billboard, le nom d’Harvey Scales n’a jamais vraiment eu l’occasion d’accéder au grand public, qui ignore que l’artiste – chanteur mais aussi auteur-compositeur et producteur – se cache derrière un des plus grands tubes de l’histoire des musiques afro-américaines…

Né dans l’Arkansas, c’est à Milwaukee, dans le Wisconsin, que grandit Harvey Scales, et c’est là qu’il lance sa carrière musicale en montant au début des années 1960 avec quelques camarades – dont certains, comme le chanteur Albert Vance ou le batteur Jeffrey Williamson le suivront pour une bonne partie de sa carrière – un groupe baptisé Harvey Scales and The Seven Sounds qui enregistre une série de 45-tours pour deux labels locaux, Cuca et Magic Touch Records, puis pour Chess. L’un d’entre eux, Get down, devient le petit succès évoqué plus tôt, mais c’est sa face B, Love-itis, qui devient un petit classique repris entre autres par les Sonics et le J. Geils Band. Scales publie également quelques 45-tours sous son propre nom pour Cuca, Magic Touch, Stax et Cadet, sans grands résultats. 

C’est par l’écriture que le succès arrive au milieu de la décennie, quand Scales co-signe avec son camarade Albert Vance et le producteur Don Davis Disco lady, qui devient en 1976 le plus grand tube de la carrière de Johnnie Taylor, passant plusieurs semaines au sommet du Hot 100 et du classement soul et devenant même, avec plus de 2,5 millions d’exemplaires vendus, le premier 45-tour certifié platine ! Cela permet à Scales de relancer sa carrière solo avec deux albums parus sur Casablanca sans grande réussite, mais aussi d’écrire pour les Dramatics, Z.Z. Hill, les O’Jays, Jesse James (qu’il produit également) et d’autres. Plus discret à partir des années 1990, il était néanmoins apparu au festival de Porretta en 2011. Une anthologie des 45-tours avec les Seven Sounds était parue en 2009.

Frédéric Adrian