Pour tromper l’ennui ou conjurer l’angoisse, Harry Connick a profité du temps suspendu par le confinement pour réaliser cet album seul dans son home studio : enregistrant toutes les parties vocales (chœurs inclus) et instrumentales, et composant la moitié des pièces en témoignage de sa foi chrétienne. Une foi qui nourrit également les reprises. Il ne faut pas s’attendre pour autant à un album de gospel, au sens où nous l’entendons habituellement dans ces colonnes (ethnocentré afro-américain !), mais plutôt à ce que Billboard qualifie de “Christian songs”. D’ailleurs l’album se termine sur l’hymne Panis angelicus de saint Thomas d’Aquin !

On admire la prouesse, autant technique qu’artistique, d’assemblage de tous ces éléments musicaux (une foultitude de claviers, guitares, basse, drums, cuivres, anches…) qui trouve son meilleur aboutissement dans Me and my gospel ou le traditionnel Old time religion, traité façon brass band. Mais cette admiration se trouve tempérée par l’impression d’assister à un exercice de style, qui manque quelquefois de fluidité et… d’inspiration !

Jacques Périn

Note : ★★½
Label : Verve Capitol
Sortie : 19 mars 2021