Prix de l’Académie du Jazz, les finalistes 2023
28.11.2023
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Certes avant tout rattaché au courant folk (il chantait, jouait de la guitare, du banjo et du tympanon ou hammered dulcimer) Guy Carawan, bien oublié aujourd’hui, a pourtant joué un rôle significatif dans la reconnaissance des musiques populaires américaines et la lutte pour les droits civiques. Il est décédé ce week-end, le 2 mai 2015, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Né le 27 juillet 1927 à Los Angeles, il prend en charge à la fin des années 1950 le programme musical de la Highlander Folk School à Nashville, connue pour son activité en faveur des droits civiques. En avril 1960, lors de la fondation du Student Non-violent Coordinating Committee (SNCC), il présente aux étudiants la chanson We shall overcome, dont nous savons qu’elle deviendra le véritable hymne du combat pour les droits civiques… Carawan s’investit dans de nombreuses opérations aux côtés des leaders politiques du mouvement.
En parallèle, dans les années 1960, en plein Folk Revival, il enregistre de nombreux artistes dans les zones rurales, réalisant des documentaires et des disques – parfois avec Alan Lomax – pour des labels comme Folkways, Prestige, Vanguard… Citons notamment : « Freedom in the Air: Albany Georgia, 1961-1962 », « We Shall Overcome, Songs of Freedom Riders and the Sit-Ins », « Birmingham, Alabama, 1963 – Mass Meeting », « The Story of Greenwood, Mississippi », « Been in the Storm So Long: Spirituals, Shouts, Folk Tales and Children’s Songs of Johns Island, South Carolina » et « Earl Gilmore: From the Depths of My Soul ». Il s’était également rendu en Union soviétique ainsi qu’en Chine, où il a signé un disque pour Rounder en 1976, « China: Music from the Peoples’ Republic ». Sous son nom, il nous laisse une vingtaine de disques sur lesquels sa femme Candie et son fils Evan – qu’il a initié au rare hammered dulcimer – l’accompagnaient régulièrement.