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Live reports / 15.10.2019

Glenn Lewis, Bizz’Art, Paris

24 septembre 2019.

Ambiance de rentrée quai de Valmy pour la première date “live” américaine de la nouvelle saison du Bizz’Art. Malgré la notoriété relative de la star de la soirée et son absence d’actualité, la salle est plus que correctement remplie dès le DJ set d’ouverture du résident JP Mano, et Joby Smith, qui fait office de maîtresse de cérémonie, n’a pas grand-chose à faire pour convaincre le public d’appeler sur scène Glenn Lewis…

Le début du concert est un peu en demi-teinte, cependant. Lewis, qui ne semble pas très à l’aise sur scène et multiplie les apartés avec ses musiciens – des habitués du Bizz’Art (Ayelya et Indy Eka aux chœurs, Mathieu Edward à la batterie, Tsyo Rajaona à la basse, Khalil Mouene aux claviers et Mathias Di Giusto à la guitare) tout à fait dans l’esprit même si le peu de répétition se fait sentir à l’occasion –, enchaîne les mid-tempos sans grand caractère. 

Les choses décollent cependant rapidement, à partir de This love, un titre sous influence Stevie Wonder – la référence évidente de Lewis – qui voit le chanteur assumer pleinement sa parenté vocale naturelle avec le grand homme. Le répertoire emprunte largement au premier album de Lewis, “World Outside My Window”, qui date déjà de 2002, mais des titres comme l’efficace Lonely, repris en chœur par le public, ou la jolie ballade It’s not fair, en mode dépouillé, n’ont pas vieilli. La réaction enthousiaste des spectateurs semble rassurer Lewis, de plus en plus à l’aise, qui continue à puiser dans son disque pour Never too late et Beautiful eyes, avant de s’associer aux choristes pour le dynamique Back for more, paru uniquement en single à l’époque.

Sans surprise, c’est le principal tube de Lewis, Don’t you forget it, qui vient clore le set. Mais c’est Fall again, une ballade délicieusement sirupeuse qui apparaissait sur la bande originale du film Coup de foudre à Manhattan qu’une bonne partie du public attend avec impatience, et Lewis attend le rappel pour leur offrir, les premières notes de l’introduction étant accueillies par des cris de joie – essentiellement féminins, d’ailleurs, il m’a semblé ! Ce point d’orgue fait une belle conclusion pour une soirée une fois de plus réussie, dans un lieu unique en France dont la politique audacieuse de programmation mérite d’être encouragée et soutenue par les amateurs de soul.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © Frédéric Ragot

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