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Live reports / 08.09.2011

Georgia Anne Muldrow & Dudley Perkins


Dudley Perkins & Georgia Anne Muldrow

Pour son premier concert à Paris, le couple de Los Angeles y est allé tranquille. Un DJ et deux micros, une entrée en scène façon “on débarque pour faire les balances” : leur prestation dans l'intimité de la Bellevilloise avait des allures de showcase underground. Un peu frustrant de la part d'artistes aux multiples albums dont la diversité ne fut que partiellement restituée ce soir-là. Manque de niveau de sortie ou limiteur de volume : en tout cas les prods balancées par le DJ manquaient clairement de relief et d'attaque. Et comme Muldrow et Perkins ne sont pas du genre à brûler les planches, le rendu scénique fut assez terne malgré un public tout acquis.

 

Toujours est-il qu'en prenant les devants à tour de rôle et en se soutenant mutuellement, la paire d'électrons libres signa quelques passages réellement prenants. MC nonchalant, Dudley Perkins vogua en souplesse sur ses beats au funk généreux, notamment ceux de son alter ego Declaime qui doivent tant à Zapp. Georgia Anne Muldrow a elle plus de cordes à son arc. Son flow incisif comme le phrasé sensible de son chant lui confèrent une présence qui fait mouche sur la plupart de ses compos pour le moins originales, tel son King's ballad, poignant hommage à Michael Jackson.


Georgia Anne Muldrow


Dudley Perkins

 

De quoi faire regretter que ce court set tira en longueur en laissant le champs libre au DJ qui enchaîna des prods avec ou sans les voix de Perkins et Muldrow qui, pendant ce temps, faisaient office de figurants ravis à ses côtés. À quand le même répertoire recréé “live” avec les services de quelques musiciens – et de Muldrow, elle-même multi-instrumentiste –, afin de révéler autrement mieux les arcanes de cette soul-hip-hop expérimentale ? Audacieuse en studio, elle devrait l'être aussi sur scène.
Nicolas Teurnier

Photos © Julien Zerr


Georgia Anne Muldrow