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Live reports / 20.07.2013

George Clinton & The Parliament Funkadelic

Ils sont nombreux les fans purs et durs qui, en cette fin d’après-midi, veulent à tous prix et jusqu’à la dernière goutte, se délecter d’une bonne pluie d’accords de ce funk psychédélique –que l’on pense venus d’ailleurs– concocté par l’esprit maladivement inventif du légendaire George Clinton. Accompagné par le massif et explosif combo de The Parliament Funkadelic, c’est à la faveur d’un soleil tout aussi éclatant que le nom du festival Terre du Son prend alors toute sa dimension…

 


Le nouveau look sobre de George Clinton

 

Le maître du P.Funk est bien là ! Difficile d’oublier son image débraillée, et notamment sa tignasse multicolore. Mais, il faut se faire une raison. C’est un George Clinton tiré à quatre épingles qui déploie désormais sa superbe sur scène. Mais, si son look est devenu sobre et apprêté, son énergie demeure intacte. De plus, son œil et son sourire restent des plus coquins. D’ailleurs, dès son premier tour de piste, c’est surtout son booty que le chanteur, de suite très joueur, s’amuse à secouer au nez de son public. Et, tandis que ses premiers classiques, Wants to get funked up, One nation under a groove et Flash light, enflamment l’auditoire, Mister George joue également à passer ses troupes en revue, s’assurant "surtout" du déhanché suffisamment aguicheur de ses trois choristes.

 


Les choristes

 

Tout de blanc vêtu, c’est au tour d’un Sir Noze provocateur de faire alors irruption, histoire d’assouvir aussi le plaisir contemplatif des demoiselles. Il tente alors de faire de l’ombre au maître des lieux avec sa prothèse nasale proéminente, sur laquelle on peut lire un délicat « fuck George ». En vain. Le pimp a beau faire le paon, se percher sur les plus hautes enceintes et montrer ses abdos, il doit rapidement retourner dans les coulisses, victime du dédain affiché par le trop-plein de classe du mâle dominant. Pendant ce temps, les bombes sonores s’enchaînent, telles que le cultissime Maggot brain ou le truculent Not just (Knee deep), dont on ne se lasse pas des recettes : synthés psychés, cuivres, guitare saturées, basse, batterie, chœurs… qui s’entrechoquent tous sous l’impulsion du guide, tandis que le public incontrôlable saute, danse et chante, bien aidé par les directives vocales des deux MC/backeurs. Bouillant !

 


Sir Noze

 

En apparence assez foutraque, le show survitaminé s’avère finalement bien mené. Comme un taureau dans l’arène, Clinton et son génie créatif gèrent, en maître d’œuvre, aussi bien l’enchaînement des morceaux, l’introduction des solos de ses musiciens que la chauffe de l’assistance… La fascination se poursuit d’ailleurs avec le solo de Mary Griffin, véritable diablesse en robe bleue, apparue à l’occasion d’une époustouflante reprise du titre Crazy de Gnarls Barkley.

 


Mary Griffin

 

Puis, dans la famille Clinton, je voudrais le petit-fils, Tracey “Tra’zae” Clinton, jeune rappeur en herbe visiblement bien décidé à faire parler de lui, grâce à son flow épileptique assez hallucinant.

 


Tracey "Tra'zae" Clinton

 

Mais, sans surprise, c’est bien lors du final volcanique, au moment où surgissent les premiers accords stratosphériques d’Atomic dog, que la plus parfaite frénésie s’empare du site. Pendant quelques longues minutes inoubliables, le temps passe franchement différemment. Bref, le dress code a eu beau changer, aucune cravate, même bien serrée, ne peut retenir les aboiements royaux d’un tel monstre sacré.

 


George Clinton vous salue bien…

 

Texte et photos Augustin Legrand