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Hommages / 07.06.2020

Gaynel Hodge (1937-2020)

Bien que son nom n’ait jamais dépassé le cercle des initié, Gaynel Hodge a été une figure majeure de la scène musicale de Los Angeles à partir du milieu des années 1950. 

Originaire de Los Angeles, né dans une famille musicale – son beau-père est le guitariste Chuck Norris, figure des studios de la ville entendu entre autres chez Dinah Washington, Ruth Brown, Jay McShann, Percy Mayfield, Johnny Otis et bien d’autres –, Gaynel Hodge se fait remarquer sur la scène locale dès son adolescence au sein d’un groupe vocal baptisé les Flamingos (rien à voir avec le groupe à succès du même nom) avec notamment Cornell Gunter et Richard Berry. 

À cette époque, la porosité est grande entre ensembles vocaux et Hodge a déjà rejoint un autre groupe, les Hollywood Flames, quand il participe à la première séance d’enregistrement des Flamingos. Avec un line-up largement renouvelé, avec notamment l’addition du ténor Tony Williams, c’est sous un nouveau nom que paraît le premier single : les Platters ! Quelques temps plus tard, néanmoins, il quitte le groupe pour chanter à temps plein avec les Hollywood Flames, avec qui il enregistre différents singles jusqu’au milieu des années 1950 pour Aladdin, Lucky, Swing Time, Decca, Hollywood et Money, dont certains paraissent sous d’autres noms de groupe (The Flames, The Four Flames,the  Hollywood Four Flames, The Hollywood Flames, The Jets, The Tangiers, The Ebbtides).

C’est à cette époque qu’il écrit avec Jesse Belvin, une autre figure de la scène locale, une chanson baptisée Earth angel. Les Hollywood Flames n’étant pas intéressés, c’est un ancien membre du groupe, Curtis Williams, qui l’enregistre avec son groupe, les Penguins. Le single est un immense succès, qui atteint le sommet du classement R&B de Billboard, et la chanson, reprise à de multiples reprises, devient un classique du doo-wop. Williams s’en étant attribué la paternité intégrale, un procès est nécessaire pour qu’il en partage les crédits avec Hodge et Belvin.

Au milieu des années 1950, Gaynel Hodge monte son propre groupe, baptisé The Turks, qui enregistre plusieurs singles pour Dolphin, Bally, Cash, Keen, Imperial et Class, tout en assurant des chœurs en studio pour Eugene Church (le classique Pretty girls everywhere), Johnny Guitar Watson et quelques autres. Il publie également quelques faces sous son nom. Lorsque le groupe cesse son activité, au début des années 1960, Hodge reste actif dans les studios de Los Angeles, souvent au piano, derrière Johnny Guitar Watson, Clifford Scott, Johnny Otis… Il assure ainsi la partie de piano du tube Papa-oom-mow-mow pour les Rivingtons. C’est sur la scène de la nostalgie, côté doo-wop, qu’il passera la suite de sa carrière, aux États-Unis, mais aussi en Europe où il s’installe dans le courant des années 1990 et où il devient un habitué des événements rock ‘n’ roll.

Texte : Frédéric Adrian
Photos © DR 

Frédéric AdrianGaynel Hodge