Auteur cette année avec son groupe The Wild Rutz du formidable CD « Is It Still Good to Ya »? (lire chronique dans notre numéro 219), Gaye Adegbalola n’a jamais eu la langue dans sa poche. La chanteuse aux textes d’un humour souvent dévastateur regrette que le marché de la musique néglige le blues, y compris les médias comme la radio sur les ondes de laquelle on « passe aussi des chants de Noël » pour reprendre ses termes. Gaye, qui a elle-même composé une chanson dans cet esprit, Greedy Santa blues, estime, « qu’au lieu de continuer à se lamenter […], j’ai pensé que je devrais essayer de me battre…. avec les mêmes armes. » Ainsi, dans le but d’aider ce « petit business » à survivre, mais aussi elle même – « J’ajoute être assez prétentieuse pour croire que j’ai réellement de bonnes choses à offrir… » –, elle propose de se rendre sur son site Internet pour acheter un ou plusieurs des cinq albums qu’elle a réalisés sur son propre label Hot Toddy. Des disques qu’elle invite à offrir à l’occasion des fêtes pour contribuer à l’élargissement de l’audience du blues, à des parents, des amis, et même à des enfants, même si les paroles de certaines de ces chansons ne s’adressent pas aux oreilles les plus chastes… Les cinq albums en question, gravés entre 2004 et 2015, sont « Neo-Classic Blues », « Blues Mama Black Son – Blues Gone Back », « Gaye Without Shame », « Blues In All Flavors » et « Is It Still Good to Ya »?