;
Chroniques / 03.12.2021

Gabriels, Bloodline

Deuxième dose de Gabriels, un an après un premier EP vraiment marquant. En un petit quart d’heure grandiose, “Bloodline” confirme la place à part du trio de Los Angeles. Quelle richesse, quelle finesse d’orchestration et d’arrangements déployée par Ari Balouzian et Ryan Hope pour épouser la voix renversante de Jacob Lusk…

Ce piano grave qui claudique, ces cordes qui enserrent en vrillant, cette puissance contenue au bord de l’explosion font de Innocence une entrée en matière majestueuse, empreinte d’une narration cinématographique captivante. Porté par une contrebasse et des grondements de timbales, Blame appuie aussi sur quelques légères dissonances pour mieux faire jaillir la lumière avec un chœur féminin au charme délicieusement suranné.

On pourrait raconter Stranger sur une pleine page, on dira juste que cette batterie et ce piano libérateurs participent grandement à ce sommet de composition. On retient tout autant son souffle le long de la beauté grave de Bloodline. Là aussi une bascule magique fait chavirer. Quatre titres, quatre perles sombres brillamment façonnées. Le chemin vers un chef-d’œuvre d’album en 2022 ?

Nicolas Teurnier

Note : ★★★★1/2
Label : Warner
Sortie : 3 décembre 2021

GabrielsNicolas TeurnierSoul Bag 245