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Live reports / 30.03.2018

Fred Chapellier & His Gents feat. Dale Blade

Un New Morning bondé, en configuration “debout” qui plus est, voilà qui donne la mesure de la réputation de Fred Chapellier, incontestable pilier de la scène hexagonale du blues et qui fait toujours preuve de goût dans ses fréquentations. Même s'il est un chanteur digne d'intérêt, il n'hésite pas à s'adjoindre des vocalistes plus flamboyants, comme Billy Price dans le passé ou Dale Blade aujourd'hui. Ce dernier arpente les scènes françaises depuis quelques années, d'abord au côté de Craig Adams (leur belle vidéo, captée sur les berges de la Seine à Paris, est à rechercher sur YouTube), puis au cours d'un MNOP Tour mémorable. C'est à Cahors en 2014 qu'il a croisé la route de Fred Chapellier et qu'un projet de collaboration a germé.

 


Fred Chapellier

 

L'album enfin matérialisé (voir article et chronique dans Soul Bag), ils sont sur la route avec les Gents, la nouvelle formation de Fred incluant des musiciens expérimentés : Christophe Garreau à la basse, Guillaume Destarac à la batterie, Philippe Billoin aux claviers et Bako Mikaelian à l'harmonica. Sans doute histoire de ne pas trop désorienter ses fans, Chapellier consacre la première partie à ses chevaux de bataille, un hommage en deux temps à Peter Green où il chante avant de passer le micro à Dale Blade qui reprend deux titres de Fred, Made in Memphis et Sweet soul music. Le set se referme sur le recueilli et lyrique Gary's gone, en hommage à Gary Moore.

 


Fred Chapellier, Bako Mikaelian

 


Philippe Billoin

 


Christophe Garreau

 


Guillaume Destarac

 


Dale Blade, Christophe Garreau

 

La seconde partie sera entièrement consacrée à “Set Me Free”, le nouvel album, exploré dans son intégralité. Dale Blade est donc mis en avant. Chapeauté, élégant dans son costume trois pièces (un “gent” !), il possède une voix expressive et évocatrice, comme l'église noire sait en produire. Je regrette qu'elle soit parfois couverte par l'orchestre (mais peut-être suis-je mal placé). Il se montre impérial sur The clock, une ballade empruntée à Johnny Ace et qu'il délivre avec des accents “samcookiens”. Sous le charme, le public ne se fait pas prier pour le soutenir vocalement. Blade est aussi à l'aise dans les pièces soul (Set me free…), rock (I'm back…) ou les blues lents, à l'arraché (Crying with the blues…).

 

 

 

Tous ces titres laissent une large place aux interventions de la guitare toujours offensive de Fred, de l'harmo irrépressible de Bako ou des claviers bien tempérés de Bill Billoin. Ils se distinguent forcément aussi sur le seul instrumental du set, The Gents, où bassiste et batteur sont appelés à faire entendre leur solo. Concis dans le cas du premier, fleuve dans celui du second.

 

 

 

Après une fausse sortie, Fred Chapellier présente le dernier titre de l'album, Thank you Lord, le seul qu'il chante, dans une veine laid back, très séduisante, qui n'est pas sans évoquer Tony Joe White. Dale Blade revient aussi accommodant le Crossfire de Stevie Ray Vaughan.

Jacques Périn
Photos © J-M Rock’n’Blues
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