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Live reports / 08.05.2012

FRANK McCOMB

C'est après une première partie médiocre – un Gotta Live Band non dénué de bonne volonté – que l'on retrouve l'auteur-compositeur-claviériste Frank McComb dans le cadre luxueux de la Villa du casino cannois, le Palm Beach. Dans cette ambiance tamisée, l'Américain, armé de son Rhodes et accompagné d'un trio de musiciens, se plait à revisiter les succès de son déjà lointain album pour le compte d'une major, “Love Stories”. Majors à qui il adresse des piques tout au long de la soirée, tout en se montrant très reconnaissant envers les organisateurs de l'avoir accueilli en dépit de son statut d'artiste autoproduit. Et si Donny Hathaway et Stevie Wonder figurent toujours dans son palmarès, l'artiste laisse souvent entrevoir des aspirations plus jazz. Après tout, il a commencé sa carrière sur MoJazz, l'enseigne jazz de Motown, aujourd'hui disparue. Et pendant que McComb se rêve en Herbie Hancock, étirant ses morceaux à l'envi pour démontrer ses talents pianistiques de jazzman, c'est un peu le soulman qui en pâtit. La technicité prend le pas sur la simplicité et les morceaux apparaissent plus décousus que d'habitude. On a l'impression d'assister au show d'un artiste insatisfait, tiraillé entre la tradition d'un songwriting soul majuscule qu'il maîtrise de bout en bout et un soucis de crédibilité jazz.

Mathieu Presseq